Pauvre petite Lucrezia ! La jeune sœur de Cesare se lasse d’attendre des nouvelles de son frère bien-aimé. A onze ans, Lucrezia est déjà fiancée à un riche héritier de Rome, sans son mot à dire. Heureusement, elle trouve du soutien auprès de Giulia, sa confidente, son amie... et la maîtresse de son père. Décidément, Rodrigo Borgia a le don pour se faire aimer des femmes, même celles qu’il a élevées comme un père. Certes, le retour de son père fait plaisir à Lucrezia, mais ce dernier annonce surtout l’approche de ses noces, alors que la jeune fille ne souhaite qu’une chose : la présence de Cesare. Et dire qu’elle était si impressionnée par son aîné quand elle n’était qu’une petite fille...
Le chantier que Cesare a confié à Angelo progresse plus vite que prévu. Toutefois, Miguel choisit d’avertir Angelo sur les intentions de Cesare. Pris d’une certaine amitié pour le jeune florentin, Miguel décrit à Angelo un Cesare loin d’être le gentilhomme qu’idolâtre le jeune homme. Pour Miguel, Cesare sait parfaitement séduire ceux dont il a besoin, mais il faut s’en méfier comme de l’eau qui dort. Angelo ne sait plus trop que penser de sa relation avec Cesare. Surtout que le fils Borgia prépare un coup dont il est seul capable : un dîner entre Giovanni de Médicis et Raffaele Riario pour fêter la fin du chantier. Malheureusement, en faisant un tour de garde, Angelo surprend des hommes en robe de bure en train de mettre le feu aux hangars.
Ce tome 4 de « Cesare » nous présente donc la petite sœur de notre héros : Lucrezia. La jeune fille n’a alors que onze ans et est encore loin de la réputation sulfureuse qui lui collera longtemps à la peau, avant que des historiens fassent passer la demoiselle de perverse à victime d’un père et d’un frère qui l’utiliseront pour leurs projets politiques. Fuyumi Soryo nous dresse un portrait sans complaisance des femmes de l’époque. La jeune Lucrezia est déjà fiancée est s’apprête à épouser en 1493 Giovanni Sforza. Il est vrai qu’à l’époque, les jeune filles étaient rapidement mariées, surtout quand des alliances politiques sont de la partie. Mais au-delà de la petite Lucrezia, c’est l’ensemble de l’entourage de Rodrigo Borgia qui nous est décrit, celui de ces femmes qui comblent son lit. Cette première partie est particulièrement riche en informations historiques, qui nous dressent la vie des Borgia d’une façon très intelligente, mais surtout nous montrent le lien très fort existant entre Lucrezia et Cesare.
La seconde partie du volume nous ramène à Pise où un mystérieux complot met à mal les projets de Cesare. C’est aussi le temps du doute chez ce pauvre Angelo. Une petite conversation avec Miguel et voila l’image de Cesare sévèrement ternie. Le jeune espagnol est en fait le plus lucide des deux et lui dépeint le vrai Cesare, un homme usant sans vergogne de ceux qui se révèlent utiles à ses projets. Angelo ne serait qu’un outil comme un autre pour le fils Borgia ? La question servira de fil rouge, en y ajoutant une petite enquête policière sur l’incendie des hangars dont Angelo était en charge de la construction. Fuyumi Soryo va prendre son temps pour faire avancer cette énigme... sans nous donner toutefois le nom du mystérieux commanditaire de l’incendie. Ce sera aussi l’occasion pour Cesare de montrer son talent de stratège en réunissant les Médicis et les Riario. Le génie machiavélique de Cesare est largement à l’honneur, surtout que le dit Machiavel continue de faire de petites apparitions.
Riche en informations sur le contexte historique autour de la famille Borgia, la série « Cesare » est toujours aussi passionnante et instructive.
Cesare (T4)
Auteur : Fuyumi Soryo
Supervision : Motoaki Hara
Traducteur : Sébastien Ludmann
Éditeur français : Ki-oon
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 236 pages
Date de parution : 4 juillet 2013
Numéro ISBN : 978-2-35592-554-2
Prix : 7,90 €
A lire sur la Yozone :
Cesare (T1 et 2)
Cesare (T3)
CESARE © Fuyumi Soryo / Kodansha Ltd.
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