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Solaris n°186
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°186, science-fiction et fantastique, nouvelles –articles - critiques, printemps 2013, 160 pages, 10CAD

La revue « Solaris » est sous-titrée Science-fiction et fantastique. En l’occurence, les nouvelles de ce numéro relèvent toute du fantastique urbain. C’est l’occasion de découvrir les différents visages que peut prendre une ville, ceux qu’elle ne dévoile pas facilement, des chemins de traverses que l’on trouve par hasard et parfois par malchance avant de plonger dans l’inconnu...



Avec “L’oiseau de fer de la rue Norman”, Esther Rochon nous amène sur l’île de Montréal dans un lieu difficile d’accès. Le personnage est fasciné par cet endroit qui est très bien décrit et exerce le même attrait pour nous lecteurs. Un jour, il le verra sous un autre angle. Le titre traduit justement cette vision.
Esther Rochon réussit parfaitement à nous plonger dans cette rue Norman, à introduire l’élément étrange faisant basculer le quotidien dans le fantastique. Très belle entame, répondant avec brio au thème du numéro.

Disparition” de Mathieu Croisetière est bien plus direct. Dès le début, David est le seul à constater la disparition d’objets. Tout commence avec la tondeuse, puis les évènements s’accélèrent. Sa vie ne semble plus lui appartenir...
Le reproche que l’on peut adresser à ce texte, c’est l’impression d’avoir déjà lu la même histoire à de nombreuses reprises. Il n’y a donc pas de surprise, pas de réel intérêt.

Dans “Le chemin délesté”, Frédérick Durand a l’esprit assez retors. Peut-être même trop, car la fin m’a perdu. Elle ne manque pas d’élégance, mais en recroisant les faits précédents, j’éprouve le plus grand mal à y adhérer. Il faut dire que, par sa construction (deux trames finalement distinctes, et encore !), tout est fait pour malmener le lecteur afin de mieux le cueillir au final.
Sûrement trop subtil pour moi.

Lorsqu’il lit le message : « Marie-Line Lévesque aimerait jouer à Innsmouth Mysteries », sa vie bascule. Il tombe sous le charme de cette Marie-Line et fait tout pour lier connaissance. Que traduit cet intérêt subit ? En tout cas, son approche passe par l’achat de ce jeu mythique pour entrer dans le cercle auquel elle participe.
Comme à chaque fois, hélas c’est trop rare, que je lis une nouvelle d’Yves Meynard, je suis admiratif de son talent. En commencer une, c’est l’assurance d’être happé par le récit, d’être séduit par son déroulement. “Les mystères d’Innsmouth” ne déroge pas à la règle. Nous serons tout autant étonnés par la conclusion que le personnage principal. Chapeau !

Commensalisme” s’avère un hommage à Guy de Maupassant. Être la proie d’une présence qui ne vous laisse pas toujours libre de vos actes est traumatisant. Qu’est-ce donc ? Ce n’est qu’à la lecture du « Horla » que Mélanie comprend quel est son mystérieux hôte.
Texte poignant, percutant qui remuera en chacun de nous une corde sensible.
Sébastien Chartrand fait ici une apparition remarquée. Et non content de se limiter à “Commensalisme”, il signe aussi un article dans ce numéro. Il montre comment la science-fiction défriche le terrain des avancées dans les secteurs génétiques et autres, soulignant la façon dont elles transformeront la société. La SF s’intéresse déjà aux conséquences de certaines percées scientifiques avant même qu’elles existent. De quoi inspirer les chercheurs...

L’infatigable Mario Tessier s’attarde sur les télescopes. Expérience personnelle, histoire du secteur, les plus grands télescopes, les futurs développements... De quoi en apprendre plus sur le sujet.

Pour finir, il reste les habituelles rubriques de « Solaris ». À l’origine uniquement sur le volet en ligne, “Sci-Néma” de Christian Sauvé a naturellement trouvé sa place.

Un « Solaris » thématique qui s’avère une bonne surprise. Le fantastique urbain n’a peut-être pas inspiré avec le même bonheur chaque auteur, mais le voyage d’ensemble est agréable avec trois très belles escales (dans l’ordre d’apparition : Esther Rochon, Sébastien Chartrand et Yves Meynard).

Le prochain numéro reviendra à la science-fiction qui sera urbaine.


Titre : Solaris
Numéro : 186
Rédacteur en chef : Joël Champetier
Couverture : Bernard Duchesne
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 186 
Période : printemps 2013
Périodicité : trimestriel
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
14 juillet 2013


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