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Radiant (T1)
Tony Valente
Ankama-Kuri

Le monde a changé depuis qu’il pleut des monstres, les Némésis. Leur contact est mortel pour les êtres humains, toutefois, certains parviennent à survivre et peuvent alors toucher des Némésis sans risque. Malheureusement, leur immunité s’accompagne d’une infection les mettant au ban de la société. Toutefois, les infectés s’avèrent aussi doués pour la magie et les seuls capables de détruire les Némésis. Ces nouveaux combattants s’appellent des sorciers. Pour limiter les méfaits des infectés, se mit en place un organe de répression : l’Inquisition. Un sorciers utilisant ses pouvoirs contre de simples humains est rapidement emprisonné. Seth est un jeune infecté qui ne rêve que d’une chose : tuer son premier Némésis. Seulement, son maître sorcier, Alma, a tendance à le laisser de côté quand elle chasse.



On peut dire que Seth est le roi des boulettes. Confondre des vachidermes et des Némésis n’est pas très intelligent, surtout que cela a tendance à énerver les villageois. Et quand ces derniers s’avèrent en plus prompt à traiter des sorciers comme des pestiférés, il est alors temps de fuir... avant qu’Alma ne se mette véritablement en colère. Mais Seth ne comprend pas qu’on les maltraite ainsi car finalement, il ne voulait que leur venir en aide. Alors quand un œuf de Némésis atterrit au cœur du village, Seth retente sa chance. Il est toutefois devancé par d’autres sorciers : le Bravery Quartet. Ces derniers semblent plus intéressés par l’or du village que par la créature qui finalement sort de son œuf. Toutefois, ce n’est pas vraiment pour déplaire à Seth qui peut enfin affronter un Némésis.

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« Radiant » est donc le nouveau manga à la française, publié aux éditions Ankama. La petite maison d’édition qui grimpe a choisi de miser sur cette nouvelle vague d’auteurs de BD français qui osent se lancer sur des formats type manga. Tony Valente fait partie de ces auteurs nourris au manga et à la japanimation. Toutefois, c’est avec de la franco belge classique qu’il débute, avec la série de fantasy « Les 4 princes de Ganahan », aux éditions Delcourt, pour lequel il s’occupe des dessins et de la couleur. Il se rapproche de l’univers nippon avec la série « Hana Attori » aux éditions Soleil. Rien d’étonnant donc de le retrouver comme seul maître à bord du projet « Radiant ».

L’aventure se passe dans un univers typique du shonen d’heroic fantasy. Toutefois, Tony Valente ajoute un élément qui lui tient à cœur : dénoncer les exclusions et la peur de la différence. Cette différence sera donc incarnée par les infections qui touchent les survivants d’un contact avec les Némésis. Son héros se retrouve ainsi pourvu d’une petite paire de cornes qui lui donne un air démoniaque. Un délit de sale gueule patent dès qu’il fait quoique se soit. On retrouve une philosophie de la peur de la différence qui donna naissance au X-Univers des éditions Marvel, celui des X-Men et des Mutants. Et bien évidemment, Valente montre que les deux partis peuvent utiliser cette différence dans le mauvais sens du terme, que ce soient les villageois qui caillassent Seth et Alma parce qu’ils sont des sorciers, ou encore le Bravery Quartet qui utilise leurs pouvoirs et la peur des Némésis pour perpétuer des hold-up.

Le monde de Tony Valente n’est pas du tout manichéen, même si Seth est l’archétype du héros de shonen : naïf, ayant un pouvoir considérable mais qu’il ne sait pas maîtriser, et qui va se forger une expérience à travers une série de boulettes et d’aventures. Seth trouvera très vite son indépendance et partira pour une quête : la destruction de la source des Némésis. Si le scénario de « Radiant » suit les grands principes du shonen, Valente démontre qu’il a su s’approprier intelligemment tous les grands axiomes imposés par les éditeurs japonais et y ajouter un contexte plus sérieux entre le racisme patent des villageois et une inquisition aveuglée par son pouvoir, dans la droite ligne de l’Inquisition du XIIe siècle. Mais aussi des personnages tous différents les uns des autres.

L’idée des infections ouvre la porte à une palette de personnages tous différents et déjantés. Avec le temps, on verra si Valente parvient à se renouveler de ce côté, mais dans son premier tome, c’est vraiment une grande réussite. Là où l’auteur nous bluffe, c’est évidemment au niveau du dessin. Le lecteur croirait réellement avec un shonen japonais de qualité supérieure, avec des personnages très expressifs, à la fois burlesques pour le Bravery Quartet que dramatique comme les membres de l’Inquisition. L’imagination de cet auteur parait sans limite. Son expérience de la franco-belge lui permet aussi de ne pas délaisser les décors et les arrières-plans, créant ce petit plus qui permet à un manga de sortir du lot commun.

« Radiant » est vraiment une très bonne surprise après « City Hall », bien plus dans l’esprit manga que son prédécesseur, et possédant un incroyable potentiel.


Radiant (T1)
- Auteur : Tony Valente
- Éditeur : Ankama
- Collection : Kuri
- Format : 115x180 mm
- Dépôt légal : 4 juillet 2013
- Pagination : 184 pages
- Numéro ISBN : 978-2-35910-391-5
- Prix public : 7,95 €


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Frédéric Leray
3 juillet 2013




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