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Cimoc, les dessous du manga (T2)
Lim Dall young et Lee Hae Won
Doki-Doki

Kota a donc choisi de revenir travailler avec Mlle Sawanoguchi plutôt que commencer une carrière chez les éditions Comic Heat. Mais sa rédactrice en chef n’a pas changé et demeure intransigeante sur son travail. Alors que son histoire mérite d’être éditée, ses dessins n’ont toujours pas la qualité demandée par Sawanoguchi : le jeune mangaka doit parvenir à donner envie au lecteur masculin, à rendre ses personnages attirantes. Toutefois, Kota a maintenant le soutien de la jeune escort girl qui s’est peu à peu attachée à lui : la belle Miki. Les formes de la demoiselle vont éveiller chez le jeune homme des instincts qu’il ignorait et le résultat sur papier et incroyable. Pour Sawanoguchi, il ne fait aucun doute que Kota est un petit génie qui fonctionne au stimulus.



Et le résultat ne se fait pas attendre. La nouvelle de Kota se classe troisième des titres parus. C’est un véritable succès mais Sawanoguchi sait aussi que cela signifie que le jeune mangaka doit encore passer un nouveau cap. Toutefois, un coup de fil inattendu va lui secouer les bronches. Sayaka Jumonji, la rédactrice en chef de Comics Heat, souhaite la rencontrer, et ce n’est pas vraiment pour lui faire des compliments, elle ne sait que trop bien que sa concurrente est surnommée « la dévoreuse de nouveaux talents » et Jumonji ne veut pas que Kota soit sacrifié sur l’hôtel de Sawanoguchi. Toutefois, cette dernière semble totalement insensible à ses critiques et elle va plutôt mettre une nouvelle pression sur Kota en lui imposant un rythme de travail de vrai professionnel. Mais plus que cela, toutes les histoires que le jeune homme lui propose sont refusées comme inintéressantes...

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Décidément, Lim Dall Young aime nous donner des douches froides et « Cimoc, les dessous du manga » est un véritable cas d’école. A croire que le mangaka a des comptes à régler avec certains éditeurs. Car il ne donne pas vraiment une bonne image de ce métier à travers Sawanoguchi. Certes, le lecteur a parfaitement compris la logique de la demoiselle, qui part en fait d’une bonne volonté et du souhait de créer un mangaka capable de composer des séries à succès à la chaîne. Mais pour en arriver là, elle utilise une méthode qui laisse dubitatif, surtout appliquée à ce pauvre Kota. Cela commence par ses dessins qu’elle dénigre ouvertement, poussant le jeune homme à s’intéresser aux corps des jeunes femmes. Quelque part, c’est une sorte de perversion, que l’on peut prendre à la rigolade, mais qui, en y réfléchissant plus en profondeur, peut avoir des conséquences plus que désastreuses.

La petite pause de moralisation avec Jumonji n’a pas non la conclusion attendue... en tout cas pour la demoiselle car le lecteur ne se fait pas vraiment d’illusion sur cette confrontation, alors que nous ne sommes qu’au deuxième tome. Il s’agit évidemment d’une technique scénaristique pour amplifier le sentiment ambigu que le lecteur peut ressentir pour Sawanoguchi. Et le summum arrive quand cette dernière refuse tous les projets de Kota sans la moindre explication. On est très loin de la méthode de travail décrite dans « Bakuman », plus respectueuse des mangakas. Car la manière dont Sawanoguchi utilise les écrits de Kota est, quelque part, parfaitement scandaleuse et irrespectueuse de son auteur. Le jeune homme est vraiment naïf et gentil car une telle attitude pourrait normalement entraîner la rédactrice dans de sérieux problèmes de droits d’auteur. Mais bon, nous sommes dans un manga où les traits sont développés à l’extrême afin d’obliger le lecteur à réagir.

Et de ce côté-là, c’est une parfaite réussite, saupoudrée des dessins très sexy de Lee Hae Won, le lecteur ne peut rester indifférent, aimant ou détestant Sawanoguchi, aimant ou désespérant de Kota. En tout cas, « Cimoc, les dessous du manga » aura le mérite de nous réveiller d’une bien agréable façon.


Cimoc, les dessous du manga (T2)
- Scénario : Lim Dall Young
- Dessin : Lee Hae Won
- Traducteur  : Olivier Huet
- Éditeur français : Doki-Doki
- Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 10 mai 2013
- Numéro ISBN : 978-2-81892-394-8
- Prix : 7,50 €


A lire sur la Yozone :
Cimoc, les dessous du manga (T1)


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Frédéric Leray
25 juin 2013




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