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Main droite de Lucifer (La) (T1)
Naoki Serizawa
Ki-oon

Mais qui est donc cet homme capable de procurer les premiers soins à un accidenté de la route, alors qu’il est non seulement ivre mais aussi gravement blessé ? Pour le docteur Minatono, ce curieux patient est un mystère, surtout son étrange tatouage de l’ange déchu, Lucifer, sur la main droite. En fait, Yu Katsumi s’était pourtant juré de ne plus exercer la médecine, lui qui s’estime maintenant indigne d’exercer ce noble métier. Pour comprendre ce qu’est devenu ce chirurgien à qui tout souriait, il faut remonter trois ans plus tôt. Yu partait en Afrique travailler pour une ONG. Mais peu de temps après son arrivée, il fut kidnappé par des rebelles en manque de médecins. Yu fut alors confronter à l’horreur de la guerre, celle qui n’a pas de camp et qui pousse les hommes à devenir des animaux et perdre leur âme.



C’est ainsi que Yu devint, par la force des choses, un meurtrier. Et son tatouage est là pour qu’il s’en souvienne jusqu’à sa mort. Mais aujourd’hui, alors qu’il avait renié son serment d’Hippocrate, Yu se retrouve obligé de remplacer ce médecin qui lui a sauvé la vie. Toutefois, c’est la misère qui défile devant les yeux de Yu, des personnes profitant de la bonté de Minatono pour pouvoir être soignées sans obligations de payer leur consultation. Mais alors, comment cet hôpital peut-il encore tourner ? Yu ne va pas tarder à comprendre en voyant le docteur revenir avec deux patients pour une transplantation de reins.... le receveur étant un chef d’un clan de yakuzas...

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2013 sera vraiment l’année de Naoki Serizawa en France. Le mangaka nous fait frissonner d’horreur chez Kurukawa avec son « Resident Evil, Marhawa Desire », il revient avec Ki-oon pour six tomes dédiés à un docteur loin d’être politiquement correct. Connaissant la qualité de dessinateur du mangaka, la couverture de ce tome 1 ne pouvait que donner le ton pour la suite de la lecture.

Dès les premières pages, Yu Katsumi fait inévitablement penser au personnage culte d’Osamu Tezuka, « Black Jack ». On peut facilement imaginer que nous sommes en présence d’une version moderne de ce chirurgien travaillant en dehors des sentiers battus, pour des clients loin d’être toujours recommandables. Ici, Yu est un homme dont l’idéal fut détruit par l’horreur de la guerre. Naoki Serizawa va s’attacher ici à deux postulats. Tout d’abord, un homme n’est pas bon par nature et l’instinct de survie prend irrémédiablement le dessus sur la morale. Et quel meilleur exemple qu’un médecin poussé à tuer par la guerre alors qu’il a juré de sauver des vies. Le second postulat est un grand classique : tout homme a droit à sa rédemption. Bon, la méthode appliquée par Yu est loin d’être sans controverse. Certes, il va soigner les « sans le sou », les pauvres de Yokohama, mais il va aussi se rémunérer en opérant les pontes de la mafia locale.

Naoki Serizawa va évidemment jouer sur l’ambiguïté de la situation pour introduire son héros au cœur de la pègre, mais avec toujours un côté boy-scout qui, pour le moment, joue en sa faveur. Car Yu a un bon fond qu’il n’a pas pu perdre : le naturel revient toujours au galop. Et l’intérêt du scénario est parfaitement soutenu par une mise en images exceptionnelle. Le talent de dessinateur de Naoki Serizawa n’est vraiment plus à faire, et la qualité du tatouage de Yu sur les différentes tailles de cases en est la preuve si nécessaire. Nous sommes en présence de l’excellence dans le shonen réaliste contemporain. Les personnages ont tous une vraie gueule qui ne pose aucune difficulté d’identification. Avec son style hyper réaliste et son coup de crayon très sûr, le mangaka nous étonne encore une fois par la qualité des scènes d’opérations chirurgicales... Bon, je ne suis pas spécialiste en la matière, n’ayant jamais été un grand fan d’« Urgence ». Mais sans tourner au gore, le mangaka rend ses scènes crédibles par des planches très détaillées.

Naoki Serizawa est certainement un de nos mangakas préférés du moment et « La Main droite de Lucifer » est une nouvelle preuve de son grand talent


La Main droite de Lucifer (T1)
- Auteur : Naoki Serizawa
- Traducteur  : Yohan leclerc
- Éditeur français : Ki-oon
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 196 pages
- Date de parution : 13 juin 2013
- Numéro ISBN  : 978-2-35592-537-5
- Prix : 7,65 €


LUCIFER NO MIGITE © Naoki Serizawa / Kodansha Ltd.
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
22 juin 2013




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