La mandarage semble avoir purgé le corps de Mun-su de sa maladie et de sa malédiction. Il est temps pour l’ancien général de réunir les hommes capables de tenir tête à leur ennemi juré, Ajite. Et pour cela, il doit commencer par délivrer ses amis et les ramener à Koguryo où se réunit une armée phénoménale. Mais tous les protagonistes ne voient pas se rassemblement du meilleur œil, surtout que, parmi ces troupes, se trouvent des soldats étrangers, ceux-la même qui tentaient il n’y a pas si longtemps d’envahir le pays avec leurs canons. Toutefois, souvent, il suffit d’un ennemi commun pour unifier ce qui parait impossible à unifier. Et le colosse qui se dresse au milieu de ce qui fut la muraille de la cité est en fait Wonsul transformé, l’ultime provocation d’Ajite. Démons contre humains, Mun-su le stratège contre Ajite le magicien. Ce sera sous l’ombre d’une éclipse que la dernier combat pour sauver l’humanité aura lieu.
Le grand final va enfin pour avoir lieu. Pourtant, même si le rêve de Mun-su tirait en longueur, In-Wan Youn était parvenu à créer un rythme avec l’alternance entre rêve et réalité, permettant de garder un intérêt constant et la même attention du lecteur. Il déroulait tranquillement la chute du royaume de Jushin, soutenu par les planches phénoménale de Kyung-Il Yang. Et ouvrir ce tome 8 par quatre pages couleurs mettant en scène pour la dernière fois Mun-su et Kewil Hyang générait une émotion d’une incroyable force, une émotion qui imprègne ce tome jusqu’à la toute dernière page. Jouant sur la structure erratique des rêves, nous zappons à travers les époques pour atteindre le moment tant attendu du réveil de Mun-su. Le lecteur apprend aussi pourquoi Mun-su est tant craint par Ajite, sensé posséder un pouvoir quasi divin.
La préparation du grand final entre dans la logique des shonen épiques et des grandes sagas romanesques nippones. C’est aussi l’occasion de revoir des personnages qui croisèrent le chemin de Mun-su et qui vont l’accompagner dans ce dernier combat. Les clans se forment très distinctement et l’ambiguïté n’a pas lieu d’être pour connaitre le camp de l’un ou l’autre des personnages. Le scénario se réduit alors à une grande bataille où des milliers de guerriers affrontent autant de démons. Nous sommes dans de l’épique et quand un tel événement arrive, il faut des dessins et une stratégie des différentes phases des assauts qui transcendent la série. Et le duo de mangakas va tout simplement nous estomaquer. Certes, certaines planches peuvent paraître un peu brouillonnes mais l’impression générale est celle du mêlée digne du Seigneur des anneaux, avec l’attaque de la forteresse d’Ajite. Les démons titanesques ajoutent à l’impression de grandiose et de démesure qu’insufflent les dessins de Kyung-Il Yang, certaines planches nous laissant bouche bée par leur niveau de détails et par la force qui émane d’elles.
« Le Nouvel Angyo Onshi » entre dans sa dernière ligne droite avec la confrontation tant attendue. Répondra-t-elle à toute cette attente ?
Le Nouvel Angyo Onshi (T8)
Scénario : In-Wan Youn
Dessin : Kyung-Il Yang
Traducteur : Vincent Zouzoulkovsky
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 400 pages
Date de parution : 20 mars 2013
Numéro IBSN : 978-2-8116-1114-9
Prix : 10,90 €
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