Cela commence souvent pareil dans les ouvrages de fantasy : l’arrivée d’un Élu, un être aux pouvoirs particuliers qui, à la différence de son ennemi, n’a pas conscience de ses capacités.
Manipulé, le héros sera finalement aidé par une cohorte plus ou moins importante d’amis dévoués et il remplira son office, non sans quelques pertes. Vous voyez, la recette, on la connaît.

Et dans « Les Chroniques de la Tour », vous aurez le droit à tout cela et plus encore : loups-garous, nains, licorne, loups ensorcelés, école de magie, dragons… Laura Gallego Garcia a vraiment placé tous les éléments en respectant la majeure partie des consensus sur les créatures fantastiques.
L’univers qu’elle a ainsi créé est donc parfaitement cohérent et ne déstabilisera pas le lecteur malgré les quelques petites modifications qu’elle a pu apporter.

Toujours présentée comme une auteure particulièrement précoce (elle a effectivement commencé à écrire à l’âge de 11 ans), il faut cependant noter que « Les Chroniques de la Tour » ont été écrites 20 ans plus tard, puisque la jeune femme a désormais passé la trentaine. Exit donc les erreurs de jeunesse et on peut se permettre de reprocher aux « Chroniques de la Tour » d’être excessivement rapides.
En à peine plus de 200 pages, Laura Gallego Garcia balaye 10 années de vie, d’apprentissage et une malédiction. Déjà que le format poche permet une lecture dans la journée, voir en quelques heures, le lecteur a, en plus, l’impression que l’auteure a comme bâclé son œuvre pour arriver le plus vite à la fin de ce qui n’est pas un one-shot mais bien le premier tome d’une trilogie. Et pourtant, bien plus que de planter décor et univers, « La Vallée des Loups » résout d’emblée l’énigme qu’elle pose.

Certes, il n’était pas nécessaire de faire un roman à la « Harry Potter », détaillant chaque année de l’existence solitaire de Dana, mais une vision un peu plus fouillée de l’univers créé aurait été tout de même appréciable. Ne serait-ce que dans la compréhension de l’aspect magique du roman qui est présentée de façon extrêmement succincte alors qu’il s’agit tout de même de l’aspect probablement essentiel du récit. À moins qu’il ne faille attendre les autres tomes pour apprendre ce qu’il est advenu de la magie dans ce monde.

Pour ce tome d’ouverture, vous allez découvrir la jeune Dana. Fille de paysan, elle fait la risée du village. En effet, Dana est connue pour s’isoler car elle parle toute seule. Enfin, ça c’est ce que croient les gens des alentours, car Dana est persuadée de parler à quelqu’un de bien réel, mais qui ne parle qu’à elle et qu’elle est la seule à voir. Étrange.
Ce qui est aussi étrange c’est ce vieil homme qui vient la monnayer avant de l’amener dans une haute tour, la Tour des Loups, l’une des dernières Haute École de Magie.
Elle y rencontre l’elfe Fenris et la naine Maritta. Au long de toutes ses années d’apprentissage, le Maître se gardera bien de lui révéler le fond de sa pensée mais cela n’empêchera pas Dana de lever la malédiction de la Vallée des Loups.

A voir ce que donneront les deux prochains tomes, mais il est clair que ce type de livres est clairement destiné à un public assez jeune et peu averti, sous peine d’une lecture de seulement quelques heures.

Titre : La Vallée des Loups (El Valle de los Lobos, 2006)
Série : Chroniques de la Tour (Crónicas de la Torre), tome 1/3
Auteur : Laura Gallego Garcia
Traduction de l’espagnol (Espagne) : Faustina Fiore
Couverture : Jean-sébastien Rossbach
Éditeur : J’ai Lu (édition originale : Baam !, 2008)
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 252
Format (en cm) : 10,9 x 17,7 x 1,4
Dépôt légal : février 2013
ISBN : 978-2-290-06962-2
Prix : 6,00 €