Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Cité des crânes (La)
Day Thomas
Le Bélial, 260 pages-14 euros


Thomas Daezzler quitte la France et s’envole à destination de la Thaïlande. Il est membre de la république invisible, organisation secrète dont le but est de travailler pour la paix dans le monde et qui possède des agents dormants dans le monde entier. En Thaïlande, Thomas espère trouver un but à une vie qui n’a plus de sens pour lui. Il roule sa bosse de village en village avant d’être à nouveau contacté par un agent local de la république invisible qui lui confie une mission bien singulière. Cette mission le mènera jusqu’à un triangle bien mystérieux, une zone où les souvenirs des guerres ne sont pas encore enfouis au plus profond de la mémoire. Nous le suivons pas à pas sur son carnet de voyage ou s’entremêlent ses réflexions sur l’Asie, ses flashs-back récurrents, ses épisodes « amoureux ».

La cité des crânes est sans aucun doute le livre le plus personnel de Thomas Day. Celui dans lequel sans artifice il confie à l’écriture le moyen d’échapper à ses démons les plus profondément ancrés. Rares sont les livres écrits sans concessions.
Thomas le héros n’y a pas forcément le beau rôle. Il erre de la Thaïlande au Laos, à la poursuite de son Graal personnel ou fuyant ses propres angoisses.
Que recherche t-il ?
Nous le devinons implicitement car il ne cache rien et nous le suivons d’errance en errance, essayant de dissimuler ses angoisses sous couvert de dérobades et de surenchères. Héros perfectible s’il en est mais qui se présente tellement dépouillé que nous ne pouvons qu’être ému devant tant de franchise. Quête romantique enfouie sous des airs bravaches ?
Thomas le prosateur s’en tire bien car il maîtrise parfaitement la forme et le fond de son cadre. Ceux qui connaissent bien l’auteur sauront démêler la part autobiographique de ce roman et les clins d’œil qu’on devine nombreux, les autres dont je fais partie ne pourront pas tout démêler. Comment comprendre par exemple l’allusion à la cicatrice faite par un ami aux yeux bleus perçants à l’âge de douze ans ?
Ce qui pourrait donc passer pour une œuvre nombriliste suivant la mode actuelle est magnifié par deux éléments importants.
L’Asie en premier lieu, que l’auteur connaît intimement et dont il ne nous présente pas un simple reportage pour touristes mais où il mène quasiment un travail d’anthropologie, tamisant les consciences sans sombrer dans le pathos.
Le final fantastique d’autre part où il nous prouve que la vie n’est « magique » que pour celui ou celle qui sait la contempler en face, que les artifices ne résistent pas à l’acuité visuelle et qu’il est parfois sain de pouvoir tuer le double qui sommeille en vous pour ne plus étouffer et se sentir enfin normal.
Notons également la très belle et évocatrice illustration de G.Sorel.

Un livre catharsis, âpre, limite parfois, rare également. Un livre à lire tout simplement.

Titre : La cité des crânes (et autres magies du sud-est asiatique)
Auteur : Thomas Day
Directeur de collection : Olivier Girard
Couverture : Guillaume Sorel
Nombre de pages : 260
Éditeur : Le Bélial
Site internet de l’éditeur : http://www.belial.fr
Dépôt légal : septembre 2005
Format :
ISBN : 2-84344-065-3
Prix : 14 €


11 octobre 2005


JPEG - 26 ko



Chargement...
WebAnalytics