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Femmes (Les)
Manara
Glénat

En parallèle à « Projection privée », qui rassemble les courts récits emblématiques du Milo Manara des années 80 et de leurs ambiguës libérations sexuelles, Glénat publie « Les Femmes » : celles de Manara, encore, qui s’y confirme en tant qu’inégalable dessinateur de nus et que chantre inconditionnel de la beauté féminine dans tous ses états.



Un florilège, donc. Un fort beau livre où le maître, délaissant pour un temps la dynamique de la bande dessinée, s’appesantit sur ses sujets : en une galerie d’images fixes qui tiennent, suivant les poses et cas de figure, du dessin d’observation ou du pastel, du crayon gras ou de l’aquarelle, voire de ce qui pourrait être l’esquisse de peintures scandaleuses.

Parfois, des hommes sont là, en compagnie de la belle, pour des scènes de genre forcément libertines, beaux gosses qui doivent être de parfaits étalons ou vieux beaux débauchés surpris en plein prurit. Parfois elles sont plusieurs, d’une beauté diabolique, chacune plus belle que l’autre quand elles sont de Milo, et pourtant si complices, Vénus affriolantes qui s’enlacent et s’embrassent en prélude à des scènes qui s’annoncent saphiques. Et toujours et encore, quelles qu’en soient les déclinaisons, c’est la femme, s’offrant sans façon ni pudeur déplacée à une foule de lecteurs devenus spectateurs et voyeurs de sa beauté solaire, c’est la femme qui triomphe, candide ou provocante, au centre de la composition.

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Ainsi, au fil des pages et du caprice de Manara, se succèdent à l’envi des marquises de théâtre révélant les dessous de leur vertugadin, hétaïres vénitiennes, courtisanes florentines, et puis diverses beautés échappées d’une fiction dite de cape et d’épée, des sauvageonnes en armes et de grandes filles toutes simples dans le plus simple appareil, d’autres montant à cru un cheval au galop, une moto rugissante, et puis quelques starlettes de film X ou de peep-show, et telle autre sous sa douche, et telle autre perdue en des rêves pleinement sensuels, et celle-ci entravée, celle-là enchaînée, toutes un rien licencieuses, et scandaleuses, délicieusement. Avec des échappées troublantes, désarçonnantes, comme l’est cette séquence consacrée à des femmes du futur où S-F rime clairement avec sexe-fiction. Et puis l’ultime chapitre, sous-titré « Nymphes éternelles », où les femmes, plus nues que nues et seules en scène, se suffisent amplement à elles-mêmes...

Un florilège, un bien beau livre qui sans un mot, dit tant de la vie intime et de la vie publique de grandes filles modèles.


Les Femmes
- Dessins : Manara
- Editions  : Glénat
- Collection  : Hors Collection
- Dépôt légal  : 7 novembre 2012
- Pagination : 128 pages N/B
- Format  : 24 x 32 cm
- Numéro ISBN  : 978-2-7234-9217-1
- Prix public  : 30,00 €


Illustrations © Glénat et l’auteur


Alain Dartevelle
20 janvier 2015



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