Les prophéties, malédictions, légendes de rois oubliés, de lieux sacrés, ont toujours été des histoires très attirantes pour moi. Aussi, sans aucune hésitation je me suis plongée dans cette nouvelle saga de Maggie Stiefvater dont la plume m’avait déjà charmée dans sa trilogie des « Loups de Mercy Falls ».
Malheureusement, la magie dans ce premier tome, n’a pas opéré autant que je l’espérais.
Le narrateur omniscient permet une vision extérieure des personnages, de leurs sentiments et ressentis, seulement ici, il rend la lecture assez complexe par moments vu le très grand nombre de personnages présents. L’écriture reste tout de même fluide et relativement facile à lire.
La phrase choc présente sur la couverture : « Si elle embrasse l’amour de sa vie, il mourra » annonçait une malédiction, un amour impossible, un drame passionnel. Je l’ai attendu tout au long de ma lecture, sans jamais le voir venir. Cette malédiction ne reste dans ce tome qu’un pur détail, que l’on rappelle de temps à autre.
Pas de relation amoureuse, juste de l’amitié et un vague intérêt mais pas par la personne qui est censée mourir. Ce côté tant attendu est totalement absent dans ce volume.
Alors que reste t-il ?
Les personnages sont le point fort du roman. Ils sont très recherchés, très profonds.
Blue, fille de médium est intéressante, forte, pleine de principes et touchée par cette curieuse malédiction de baiser mortel. Elle prête main-forte dans cette aventure à l’équipe de quatre garçons, les corbeaux, tous totalement différents.
Ronan est drôle, arrogant, cynique, un peu bizarre, un mystère l’entoure et il n’y a qu’à la dernière ligne qu’une couche de voile se lève.
Adam souffre énormément, il encaisse intérieurement une vie faite de violence, de mépris et cela le pousse à faire des erreurs.
Noah est adorable, touchant, énigmatique et apporte tout son sens à l’histoire.
Notre dernier corbeau, Gansey, la tête pensante du groupe, est complètement obsédé par une quête légendaire, retrouver le roi endormi pour le réveiller et tous ses camarades le suivent tel un gourou menant ses disciples vers une vérité.
Pourquoi cette recherche, cette obsession, on ne sait pas trop, pas de réelle explication. L’auteure lance des pistes, à nous de faire des suppositions qui à la fin de ce tome restent non confirmées.
L’action arrive assez tard dans le roman, dans le dernier tiers, beaucoup de détails de mise en place.
L’auteure a énormément d’idées, son histoire part dans tous les sens, peut être trop de directions lancées ( la quête de Glendower, la recherche du père de blue, le baiser interdit, les meurtres en série...) et du coup peu d’approfondissement. Mais n’oublions pas que ce n’est que le premier de la saga qui comptera au final 4 tomes.
Autre point assez présent, les incohérences plus ou moins flagrantes et énormes. Voici deux petits exemples qui m’ont fait largement sourire :
« Blue se précipita, renversa d’un coup de pied le bol vide et la bougie éteinte, et projeta de la terre dans la flaque d’eau noire.
La bougie s’éteignit. »
« ... sur le carrelage récuré couvert de poussière. »
Pour en finir, la 4ème de couverture n’a pas de réel rapport avec le livre, mais j’attends avec impatience tout de même la suite pour voir si la prédiction du baiser-tueur va enfin s’accomplir !
Titre : La prophétie de Glendower (tome 1)
Auteur : Maggie Stiefvater
Traduction : Camille Croqueloup
Éditeur : Hachette livre
Collection : Black Moon
Site Internet : Lecture academy
Pages : 452
Format (en cm) : 21,4 x 13,4 x 3,6
Dépôt légal : janvier 2013
ISBN : 978-2012034082
Prix : 18 €
