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Texas cowboys, the best wild west stories published
Matthieu Bonhomme & Lewis Trondheim
Dupuis

Drinkwater, littéralement buveur d’eau, un patronyme lourd de sens pour Harvey, qui doit s’immerger prochainement dans le Far West profond. Journaliste à Boston, il est envoyé en mission à « half acre, l’enfer dans 2000 mètres carrés. Le plus épouvantable endroit du pays où séjourne toute la lie de la population, ou pour reprendre les termes exactes de son directeur de journal : « le pire de toute la racaille de ploucs de l’ouest rassemblés sur un espace grand comme le cul d’une mouche ». Vous voyez le tableau ! Sa route croise celle d’Ivy Forest, qui se propose de lui inculquer les rudiments des dures règles de l’Ouest. Mais ses véritables motivations sont de se venger de l’ex-mari de sa mère, de s’enrichir et de trouver une femme comme une gentille institutrice.



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Texas cowboys est à l’origine un supplément gratuit paru dans « Spirou » entre septembre 2011 et août 2012. L’intégral se compose des neuf suppléments (de 16 pages) et prend le titre de « The best world west stories published ». Cet album regroupe un concentré de presque tous les archétypes du Western et des westerns. D’un Raoul Walsh ou d’un John Ford au dernier Tarantino en passant par les frères Cohen, on retrouve les figures légendaires de l’ouest, le sheriff, l’outlaw, l’entraîneuse du saloon et bien sûr quelques indiens.

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Des références, il y en a d’autres, à commencer par la caricature de son directeur qui prend les traits du patron de Peter Parker (« Spiderman »), le très coléreux J. Jonah Jameson, propriétaire du Daily Bugle. Le bandit Sam Bass a, quant à lui, un faux air du Raspoutine de « Corto Maltese », un peu sournois, un peu exalté. Tandis que Luke Van Holt m’évoque Werner Amadeus Von Luckner, le baron prussien de « Blueberry » dans « La mine de l’allemand perdu » et « Le spectre aux balles d’or ».

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Chaque histoire se focalise plus sur un personnage, indépendantes les unes des autres, mais se croisant et finissant par se rejoindre.
Jouant sur une chronologie débridée, et c’est là son habileté, Lewis Trondheim, nous livre une mise en scène vue (et revue) par les yeux d’un ou plusieurs personnages. Nos deux desperados ne sont pas à leur coup d’essai car ils ont déjà commis un forfait en commun, « Omni-visibilis » chez Dupuis (autobiographie burlesque) dont le héros s’appelle Henri Boileau (...encore une référence). Hommage, aussi, aux « Pulp magazines », (publications peu coûteuses, populaires aux États-Unis durant la première moitié du XXe siècle) et aussi aux « petits formats » de notre (mon) enfance (« Rodéo », « Ombrax », « Mustang »).

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Proche de son dessin habituel (« Esteban » chez Dupuis ou du « Marquis d’Anaon » chez Dargaud), Matthieu Bonhomme se concentre sur les personnages. A la limite d’une certaine parodie, c’est plus un hommage que les deux auteurs veulent rendre. Je trouve que les couleurs (en aplat) sont superbes. Travaillant avec un nombre de couleurs limités, un peu à l’ancienne (tramage), on se retrouve comme dans des vieux magazines populaires. L’utilisation récurrente du gaufrier (6 cases par planches) confère aussi un charme suranné à cette BD qui sent bon la madeleine (de Proust). Un trombinoscope des différents personnages se trouve en fin d’album.

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« Texas cowboys, the best wild west stories published » est un moment de lecture jubilatoire, qui ne se prend pas au sérieux, mais qui ravira les aficionados du genre.


Texas cowboys, the best wild west stories published
- Scénario : Lewis Trondheim
- Dessin et couleurs : Matthieu Bonhomme
- Éditeur : Dupuis]
- Dépôt légal : 24 aout 2012
- Pagination : 144 pages couleurs
- Format : 138 x 248 mm
- ISBN : 978-2-8001-5272-1
- Prix public : 20,50€


Texas Cowboys par Bonhomme (Matthieu) Trondheim © Dupuis 2013



arjulu
22 février 2013




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