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Bicycle 3000
O Se Hyung
Kana

Yeong-won est au commissariat. Deux policiers l’interrogent sur les derniers jours.
Il est accusé d’avoir égorgé la famille de Hui-Ju, qui est à ce moment assise non loin de lui. Mais Yeong-Wu ne comprend pas tout ce que lui demandent les policiers : ça veut dire quoi, « kidnapper » ?



Tout le monde trouve que c’est un gros balourd, un crétin, un simple d’esprit.
Mais Yeong-Wu est ami avec Hui-Ju. Alors, après son travail à la poissonnerie, il va la chercher avec le vélo que lui a offert son patron, et lui raconte sa journée : comment il a appris à vider les poissons avec un couteau à sashimi. Il faut enfoncer la lame d’un seul coup, et ensuite, la faire glisser tout le long…

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« Bicycle 3000 » est l’une des publications de la nouvelle collection Made In de chez Kana : une belle couverture épaisse, un papier glacé au gros grammage, dans un format ni vraiment manga, ni vraiment franco-belge. En simple, une édition au support de qualité.
Mais le contenu est-il du niveau du contenant ?
Dans ce cas, il semblerait bien que oui !

One-shot coréen (pour les néophytes : histoire en un seul volume) dont la trame narrative serait adaptée de faits réels, « Bicycle 3000 » nous conte l’histoire douloureusement réaliste de Hui-Ju, jeune adolescente dont la famille – père, mère et frère – aurait été assassinée par Yeong-Won, jeune homme un peu simple d’esprit, connaissance de la Hui-Ju.
La couverture donne le ton de l’œuvre : des couleurs froides, une peinture en reliefs coupants, un portrait flou de jeune fille.

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La narration est découpée en chapitres illustrant certains moments choisis des jours précédents les meurtres. Ces chapitres ne sont pas présentés dans l’ordre chronologique : pour une bonne appréciation du scénario, il faut que le lecteur porte une attention particulière à la date et l’heure de la scène, indiqués en début de chapitre sur une grande feuille blanche.
Ce découpage de l’histoire, intelligent, entretient le suspense tout au long de l’ouvrage : l’attention du lecteur est maintenue par ces révélations faites au compte-goutte. Il faut dire que l’histoire commence presque par la fin, au commissariat, après les faits.

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O Se Young, l’auteur, s’occupe non seulement de la partie scénario, mais aussi du dessin. Son style est bien loin des mangas et manwhas traditionnels : on trouve plutôt des traits fins, simples, épurés, et une gamme chromatique qui tourne autour des gris-verts. Seule « tâche » de couleur : le sang, d’un rouge passé, comme délavé. Loin de détonner, ce style colle parfaitement à l’histoire et à l’ambiance de « Bicycle 3000 ».

La mise en page est originale : on trouve des illustrations en pleine page, comme des planches plus classiques, les cases sont parfois entourées et d’autres non. Cette composition changeante contribue à la mise en scène de certains moments forts : une poignée de porte qui tourne dans le dos d’une jeune fille apeurée, puis la porte qui se referme sur elle et sur son visiteur nocturne…

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« Bicycle 3000 » n’est jamais qu’un drame du quotidien, mais conté avec brio par O Se Hyung, le fond comme la forme étant parfaitement maîtrisés. A cependant ne pas mettre entre toutes les mains…


Bicycle 3000
- Auteur : O Se Hyung
- Traducteurs : Yeong-hee Lim et Françoise Nagel
- Éditeur français : Kana
- Collection : Made In
- Format : 170 x 240, couleurs - sens de lecture original
- Pagination  : 184 pages
- Date de parution : 16 novembre 2012
- Numéro ISBN : 978-2-5050-1564-2
- Prix : 15 €


© Edition Kana - Tous droits réservés



Charline Voinot
18 avril 2013




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