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Borderline n°20
Association Catharsis
Fanzine, n°20, nouvelles, fantastique, décembre 2012, 36 pages, 4€

Ce numéro 20 marque la dernière parution de « Borderline », dont la première apparition avec le n°00 remonte à Février 2005. Cette ultime sortie, après plus d’une année d’attente depuis le n°19, va donc chagriner bien des amateurs de fantastique.
Tout au long de ses vingt-et-une livraisons, le fanzine aura mis en avant bien des talents, aussi bien français (le nom d’Amélith Deslandes me vient tout de suite à l’esprit) qu’étranger.
À ce titre, sans Lionel Bénard, des écrivains américains seraient encore totalement méconnus en France. À mon image, plus d’un aura peut-être franchi le cap pour lire des œuvres de John Everson, Kealan Patrick Burke ou encore Michael Arnzen... en version originale, faute de traductions par chez nous. C’est dire l’importance de « Borderline » tout au long de ses six années de pleine activité.



Ce n’est pas sans une certaine amertume que Lionel Bénard nous livre son dernier sommaire, avant les six textes clôturant l’aventure «  Borderline ». Trois traductions pour trois auteurs français. Il n’est pas étonnant de retrouver les noms de Kealan Patrick Burke et de John Everson qui ont tous deux marqués les lecteurs.

Julien Campredon signe un texte étonnant. “La coulée de béton infernale” part d’une bonne idée : Antoine s’est installé comme sorcier-exorciste. La mère d’un ancien copain vient le trouver, elle accuse le fantôme de son fils d’avoir coulé une dalle de béton sur son jardin. Ces actes de vandalisme démesurés prolifèrent dans la région. Voilà une affaire pour Antoine !
Si le départ est bon, la suite peine à nous tenir en haleine et l’intérêt de l’ensemble s’étiole. Au final, on a l’impression d’un début de roman, de quelque chose de plus grand englobant cette partie. Vraiment dommage, car il y a de beaux passages.

Kealan Patrick Burke nous plonge dans les angoisses d’un garçon à la vue de deux silhouettes au fond du jardin. Il éprouve une peur viscérale, mais n’ose pas alerter ses parents, surtout que son père n’apprécie pas du tout d’être tiré de son lourd sommeil dû à l’excès d’alcool et lui a déjà fait savoir de manière forte. Pourtant, ces deux hommes l’effraient...
Les bonhommes de neige” repose sur bien peu de choses finalement, cette nouvelle part des craintes enfantines et nous démontre avec justesse qu’il peut y avoir un fond dé vérité derrière.
Une réussite qui nous fait d’autant plus regretter qu’aucun éditeur français ne s’intéresse à lui.

Olivier Las Vergnas nous livre “Courts-circuits”, un texte à la construction originale, dont la fin se devine assez vite. Une polémique entoure le roman de l’été publié par Voilà, d’autant qu’il s’agit d’un véritable succès et que le manuscrit a été envoyé le jour de la mort de l’auteur. Ce décès semble avoir favorisé l’accueil du livre, alors forcément les gens s’interrogent. De plus, qui l’a vraiment écrit ? Émissions télévisé et radio cherchent à démêler l’imbroglio.
Une lecture plaisante au déroulement imparable.

Un baiser au rouge à lèvres” de Marthe Machorowsky relève d’un fantastique tout en retenu. Il se dégage une belle poésie de cette relation entre un enfant et sa mère. Le postulat de départ se révèle également simple, mais qu’est-ce qu’il est bien mis en scène. Tout simplement beau !

Autre temps fort de ce numéro : “Les justiciers de l’amour” de John Everson. Il ne fait pas bon tromper sa moitié à la Nouvelle-Orléans. Les justiciers de l’amour veillent et suppriment ceux qui ont fauté les nuits de pleine lune. Eleanor, une prêtresse vaudou, semble la seule personne capable d’endiguer cette malédiction...
Un récit très fort qui fait froid dans le dos par ses implications. La Nouvelle-Orléans se désertifie, les gens disparaissent et John Everson offre une lueur d’espoir pour mieux nous cueillir à la fin. Magnifique !

Dernière traduction : Wayne Allen Salle avec “Écrivain fantôme sous contrôle”. J’ai trouvé cette histoire de personnage de fiction assez confuse et difficile à cerner. Une nouvelle très courte qui manque son but.

« Borderline », c’est fini et c’est bien dommage. Rien que la lecture des textes de Kealan Patrick Burke, Marthe Machorowsky et John Everson nous prouve le haut niveau de ce fanzine qui nous aura permis de découvrir de très belles choses.
Jetez-vous sur cette ultime apparition de « Borderline », elle le mérite largement et ce sera sûrement un collector.

Souhaitons aussi bon vent à Lionel Bénard qui en est le créateur et qui nous a montré avec « Le Dernier Jardin » tout son potentiel.


Titre : Borderline
Numéro : 20
Rédacteur en chef : Lionel Bénard
Couverture : Andrey Pervukhin
Type : fanzine
Genre : fantastique, nouvelles
Site Internet : Association Catharsis
Parution : décembre 2012
ISSN : 1778-1604
Format : A5
Pages : 36
Prix : 4 €



François Schnebelen
26 janvier 2013


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