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Entretien avec Jean-Louis Fetjaine
De la Trilogie des Elfes au Cycle de Merlin.

Diplômé d’Histoire médiévale et de philo, né en 1956, Editeur (Hors Collection et Le Pré aux Clercs), Jean-Louis Fetjaine est l’auteur de la Trilogie des Elfes et du Cycle de Merlin chez Belfond.



Quel a été votre parcours littéraire ? Comment êtes-vous entré en contact avec le monde de l’Édition ?

J’ai été journaliste, puis traducteur, rewriter et « nègre » aux Presses de la Cité. En 91, j’y ai créé la collection Hors collection, qui est devenue quelques années plus tard une maison d’édition à part entière. Plus tard, on m’a confié le Pré aux Clercs.

Pourquoi vous être ensuite tourné vers la fantasy ? Votre diplôme en histoire médiévale vous y a-t-il prédisposé ?

Sans aucun doute. Mes premiers livres en tant qu’auteur étaient des textes d’humour chez Hors Collection (Le Guide du jeune père, etc.). J’avais commencé Le Crépuscule des elfes il y a très longtemps, sans véritable but. J’ai repris les quelques pages existant pour les développer et, progressivement, l’histoire s’est enrichie. C’est au départ une trame très « Donjons et dragons » : une équipe d’aventuriers doit trouver un artefact et résoudre une énigme. Le roman a pris de la force quand j’y ai introduit de plus en plus de références aux mythes anciens, des domaines celtiques et gaéliques.

« Le Pas de Merlin » et « Brocéliande » sa suite pourraient presque être considérés comme des romans historiques. Qu’en est-il exactement ?

Ce sont tout à fait des romans historiques. Tous les faits, tous les personnages ou presque sont authentiques. Bien sûr, on glisse progressivement dans le Merveilleux, mais pour être fidèle à l’esprit du Moyen Age, il faut traiter de Merveilleux. C’est une époque qui croit profondément à la magie, qu’elle soit chrétienne (miracles, saints...) ou païenne.

Combien de volumes comprendra cette histoire de Merlin ?

Deux. L’histoire est finie.

L’écriture de vos romans vous demande-t-elle beaucoup de recherches ?

Depuis sept ans, j’explore l’univers arthurien, les mythes et les légendes de ces contrées, plus toutes les recherches sur l’Histoire, la toponymie, les lieux, plus ce qu’il faut recréer, les « trous » historiques qu’il faut combler... Oui, beaucoup de recherches.

Pourquoi vous être servi de la réalité de l’époque alors que nombre d’auteurs à succès inventent une « autre » réalité, une « autre » mythologie ? Quel est votre but ?

Parce que la réalité, en l’occurrence, est plus forte que n’importe quelle fiction, et parce que l’exercice consistant à recréer un monde a déjà été fait et refait. Je doute qu’on puisse vraiment innover dans ce sens. En tout cas, je ne le pourrais pas. En revanche, retrouver cette Histoire (avec un grand H) disparue ou oubliée, faire revivre ces temps épiques, c’est non seulement plus satisfaisant pour moi, mais aussi sans doute pour le lecteur, qui y retrouve un peu de son histoire, de ses racines.

Quels sont les auteurs de fantasy qui vous ont influencés ?

Tolkien bien sûr. C’est tout, je crois...

Auriez-vous aimé vivre à cette époque ?

Sûrement pas, non ! Une époque de guerres incessantes, de famines et d’épidémies... Il vaut mieux la regarder de loin. Ce qui ne veut pas dire que la nôtre soit idéale...

Que pensez-vous du succès de la fantasy, au niveau littéraire, mais aussi, au niveau cinématographique ?

La France a beaucoup de retard sur le monde anglo-saxon, de ce point de vue là. Il y a énormément à faire non seulement pour découvrir la Fantasy britannique ou américaine, mais aussi et surtout pour développer si possible, tant au cinéma qu’en édition, une Fantasy d’inspiration française ou européenne.

Puisqu’on en est à parler cinéma, que pensez-vous de Merlin l’enchanteur de Walt Disney ?

Que c’est l’adaptation d’un livre et non une oeuvre originale. Mais, comme tous les Walt Disney classiques, c’est un grand film, qui a fait rêver et rire des millions d’enfants depuis des années (dont moi) et les a initiés au monde d’Arthur et de Merlin. La particularité « historique » du mythe arthurien est d’avoir constamment été enrichi, depuis Geoffroy de Monmonth vers 1150 jusqu’à nous. Notre perception du mythe dépend tout autant des textes originaux que de Merlin l’enchanteur de Disney, d’Excalibur de John Boorman ou des Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley. Le film Le roi Arthur, qui sort en août, donne une vision nouvelle d’un Arthur historique commandant des Sarmates stationnés sur le Mur d’Hadrien. C’est une piste très suivie en ce moment, notamment par des universitaires américains et qui est tout à fait intéressante. Le film est très réussi et enrichira lui aussi le mythe. Il ne faut pas s’en offusquer puisque, encore une fois, il n’a cessé d’être réécrit, enrichi, revisité au cours des siècles par des centaines d’auteurs. C’est bien que ça continue.

Quels sont vos projets ?

Vous croyez vraiment que je vais vous le dire ?

Propos recueillis en juillet 2004 pour Phénix Mag


14 octobre 2005


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Le crépuscule des elfes, publié chez Belfond, puis en poche chez Pocket.



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Le Pas de Merlin, toujours chez Belfond.



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Brocéliande.



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La nuit des elfes, version Pocket.



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