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Brins d’Éternité n°33
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°33, Science-fiction – fantastique, nouvelles – articles - critiques, automne 2012, 116 pages, 7,50CAD

Grande nouveauté : « Brins d’Éternité » rémunère à présent les auteurs et les illustrateurs ! En effet, Ariane Gélinas, Alamo St-Jean et Guillaume Voisine l’annoncent dans l’éditorial. Même si les éditeurs parlent pour l’instant d’une mesure symbolique, un nouveau pas est franchi.



Comme dans le numéro 30, l’équipe nous propose un texte de Daniel Sernine, aujourd’hui introuvable. “Isangma”, initialement paru dans « Antarès » en 1983, relève du fantastique et met en scène un jeune homme tombant sous le charme d’une femme rousse au visage caché. Malgré les avertissements de son ami, il accepte de la suivre, flairant le bon coup.
L’atmosphère fin XIXe-début XXe siècle est bien rendue, Daniel Sernine ne dévoile que très partiellement le mystère nimbant Gabrielle, la rousse ensorceleuse. Qui est-elle vraiment ? Une réédition bienvenue !

Isabelle Lauzon nous convie aux côtés du dernier homme sur terre. Le postulat de départ n’est pas sans rappeler une célèbre short short de Fredric Brown. Il fuit la Bête qui a tout ravagé, tué les siens et les autres êtres, le laissant seul dans le vaste désert qu’est devenue la planète. Seul ? Quand il arrive sur un îlot relativement préservé, une surprise l’attend…
L’auteure conserve un relatif silence sur ce qu’est vraiment la Bête. Fruit du progrès, dégénérescence de la vie ... La fin du monde ne ressemble pas à ce que l’on pourrait attendre. “Désert vorace” s’avère agréable et intrigante.

Se rendant à une animalerie, Léopold sait que les apparences sont trompeuses et que retenir prisonnier des pensionnaires de la féerie est interdit.
Fées embouteillées” d’Anne Goulard illustre à merveille et avec originalité le thème de l’esclavage.

L’oncle Thomas avait toujours le bon mot. Il ne connaissait pas la langue de bois et animait les réunions de famille. À sa mort, il laisse un vide et, sur sa tombe, il exige une curieuse épitaphe. Rapidement, le cimetière devient un lieu de retrouvailles et il semblerait que l’épitaphe évolue, comme si l’oncle Thomas cherchait à communiquer avec les siens.
L’épitaphe” de Louis Auger est ancré dans un quotidien que chacun connaît, avec ses joies et ses soucis. Ce texte aux relents fantastiques parle au lecteur, sait le toucher. Belle performance !

Avec “L’ingénue du 48e” de Vanessa Vénus, il semblerait que Marius Mars (voir « Brins d’Éternité 32 ») ait une émule tant au niveau du pseudonyme que de l’imagination biscornue, avec une histoire d’amour entre un homme et un ascenseur. C’est court, percutant, à consommer sans modération. Toutefois, attention au phénomène d’accoutumance !
La présentation de Vanessa Vénus est aussi un régal.
À quand un Jules Jupiter, Paolo Pluton ou autre au sommaire ? D’ailleurs, est-ce Jean-Pierre April qui continue à s’amuser ?

Mathieu Fortin signe “Enfouis au cœur de la pierre”, une nouvelle basée sur le folklore local. Pour un Français comme moi, ce dépaysement est le bienvenu et s’inscrit au rang des bonnes surprises.
Retenir prisonniers les démons de la crypte de l’église tient d’une mission à hauts risques. Vieux Gill assure Alanis que tout se passera bien, mais a-t-il tout prévu ? Superbe !

Suit une rétrospective de Fantasia 2012, un grand festival de cinéma à la programmation des plus éclectiques, se déroulant à Montréal en Juillet et Août. Cette seizième édition a attiré plus de 109 000 spectateurs. L’équipe de « Brins d’Éternité » nous présente un florilège de films en tout genre.

Mélissa Boudreault nous livre un très bon article : “Aliss ou la réécriture d’Alice”. Elle fait le parallèle entre « Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll, l’hypotexte, et « Aliss » de Patrick Sénécal, l’hypertexte. D’un conte merveilleux, on passe à un récit fantastique horrifique. C’est très bien présenté, pour un ensemble des plus instructifs.

Et bien sûr, « Brins d’Éternité » c’est aussi son lot de chroniques de livres, de revues et fanzines.

Une nouvelle preuve de la qualité de cette revue qui passe encore à un niveau supérieur en rétribuant les participants. « Brins d’Éternité » n’a pas fini de nous surprendre.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 33
Directeur littéraire : Guillaume Voisine
Couverture : Jonathan Gauthier
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : automne 2012
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 978-2-9812757-1-4
Dimensions (en cm) : 13,9 x 21,4
Pages : 116
Prix : 7,50 CAD



François Schnebelen
2 décembre 2012


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