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Crocodile Blues
Hervé Mestron
Éditions Lokomodo, Zone d’Ombres, n°3, roman (France), policier, 354 pages, juin 2012, 8€

Un enseignant use de musique pour l’éducation de ses élèves. Il croit avoir trouvé la solution miracle, ouvrir une voie qui le rendra célèbre à tout jamais. Un médecin joue du piano comme un pied d’après son animal de compagnie, un crocodile, mais il ne supporte pas les mauvais musiciens. D’ailleurs, ce crocodile serait télépathe !
Alfred travaille dans une maison d’édition musicale et se demande pourquoi personne ne s’inquiète de la disparition de Maxim Winter, un compositeur qu’il a découvert mort à son domicile. Tout fout le camp, même sa fille part pour vivre avec son amoureux.
Et l’inspecteur Aziz jongle entre sa vie privée dans laquelle il trompe sa femme avec une artiste-peintre, et professionnelle avec les disparitions de bébés.



Si le nombre de personnage dans « Le Clebs » était limité, « Crocodile Blues » en affiche une belle brochette. Hervé Mestron dispose d’une imagination fertile et il nous en fait profiter. Le lecteur est baladé entre les différents acteurs et se promène dans un labyrinthe propice à se perdre.
Les chapitres, au nombre de 75 pour 350 pages, sont courts ; ils sautent de l’un à l’autre sans qu’il y ait forcément de lien. Les routes de certains peuvent se croiser, mais l’ensemble donne l’impression d’un vaste patchwork, d’un beau fourmillement d’idées, mais trop abondant.
La plupart des écrivains auraient écrit au moins deux romans avec toute cette matière, mais Hervé Mestron n’est pas avare et nous livre un roman fou, généreux, à donner le tournis. Et c’est ce qui est plaisant à la lecture de ce « Crocodile Blues » !
Pas de blues pour celui qui se plonge dans ce titre. Les chapitres, les situations insolites se suivent et ne se ressemblent pas. Avec une certaine perversité, il se transforme en voyeur, rentre dans l’intimité de ces gens, pour la plupart animés d’une certaine folie.

Comme pour mieux nous perdre, Hervé Mestron rajoute encore à la confusion. La vie d’une victime des premières pages nous est présentée. Sa brève apparition au départ, se terminant au fond d’une ruelle, n’est que le prélude à son histoire.
De même, des apartés en italique, semblant jetés gratuitement à notre tête, prennent tout leur sens au fur et à mesure que le roman avance.

« Crocodile Blues » fait dans la démesure et, une fois achevé, on cherche encore à recoller tous les morceaux, ce qui, à mon sens, est une erreur. Des pièces s’assemblent parfaitement, mais toutes ne font pas forcément partie du même puzzle. La déferlante est telle que le lien est fugace et ne demande pas à être approfondi.
Il faut tout simplement en profiter, accepter d’être transformé en boule de flipper lancée dans un jeu piégé.
L’écriture efficace d’Hervé Mestron, déjà notée dans « Le Clebs » et allant droit au but, convient parfaitement à ce roman surprenant, généreux et prenant.


Titre : Crocodile Blues
Auteur : Hervé Mestron
Couverture : Nemo Sandman
Éditeur : Éditions Lokomodo
Collection : Zone d’Ombres
Pages : 354
Format (en cm) : 11 x 17
Dépôt légal : juin 2012
ISBN : 978-2-35900-101-3
Prix : 8 €



Du même auteur :
- Le Clebs


François Schnebelen
24 octobre 2012


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