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Clochette et le pouvoir de Puchi (Puchi no Nikki)
Jun Asuka
Pika

Bienvenue dans le pays imaginaire. Mais vous le connaissez déjà puisqu’il s’agit du monde de Peter Pan. Dans les vallées vivent les fées, et parmi elles, la plus petite de toutes : Puchi. Bientôt arrivera la cérémonie de l’age adulte durant laquelle toutes les jeunes fées présentent leur talent, ce don qu’elles développent en grandissant. Mais Puchi n’a pas de talent et si jamais elle ne s’en trouve pas un avant la cérémonie, elle ne pourra pas devenir une adulte. Déjà que sa petite taille stresse la jeune fée, son incapacité à trouver ce qui la rend différente des autres n’arrange rien. Ajoutez une maladresse naturelle et vous imaginez les catastrophes qu’elle peut engendrer bien malgré elle.



Et pourtant, elle cherche ce qui peut la rendre à part. Elle pensait être capable de faire pousser des fraises, mais leur gout est infâme. Elle pensait devenir une bonne cuisinière, mais les résultats sont désespérants... sauf si vous voulez faire fuir le crocodile Tic-Tac en le rendant malade. Non, rien ne semble aller et les taquineries des autres fées ne l’aident pas. Puchi a même pensé à s’enfuir, loin de la vallée, de son village. Mais heureusement, son chemin va croiser celui de Clochette, une des fées les plus célèbres de la vallée. Celle-ci va trouver les mots pour rassurer notre petite fée et lui redonner confiance en elle. Et puis finalement, si elle n’était pas partie, peut-être son village aurait-il été emporté par le torrent d’eau qui déferla après que la rivière ait quitté son lit ? Car si elle n’était pas partie, elle n’aurait pas construit un petit barrage pour détourner les eaux...

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Le monde de Disney est à l’honneur aux éditions Pika. Après une visite des différents dessins animés des studios Disney mais vu par un personnage de manga, que ce soit le shonen « Kingdom Hearts » ou le shojo « Princesse Kilala », cette fois, la mangaka s’est appropriée un de ces univers et l’a décliné à sa façon. Nous voici donc dans le pays de la Fée Clochette. Cette dernière se retrouve donc doublement à l’honneur étant à l’affiche au cinéma dans le long métrage « Clochette et le secret des fées » depuis le 10 octobre 2012. Mais elle n’est pas ici le personnage principal mais plutôt une guest star venant épauler la véritable vedette de ce one shot : Puchi.

Nous suivons donc le passage de l’enfance à l’age adulte d’une petite fée, au premier sens du terme, à la recherche de son talent. Un belle métaphore de la recherche de soi, qui s’appliquerait parfaitement à une jeune adolescente, recherchant sa voie dans la vie, testant plusieurs boulots mais ne trouvant pas celui qui lui sied. Puchi va aussi s’ouvrir à l’amour à travers le personnage de Dill. Tous les éléments pour que la lectrice se personnifie à la petite héroïne sont bien là et les histoires qui mèneront à la fameuse cérémonie sont dans la pure veine du shojo, que ce soit le sentiment de rejet, la quête de sa personnalité et des rapports avec les autres plutôt difficiles. Mais ce manga est surtout très positif car chaque épreuve que subira Puchi lui apportera quelque chose pour se forger sa propre identité.

Et la puissance de l’amitié, du soutien par le groupe est aussi fortement mis en avant dans ce one shot. Alors que beaucoup de shojo montrent l’effet négatif du groupe, que ce soit « Life » ou « C.L.A.S.S. », « Clochette et le pouvoir de Puchi » se rapproche plus de l’esprit du shonen par cet aspect. De plus, en positionnant son histoire dans un univers Disney, il était quasiment impossible de ne pas montrer la force de l’amitié, axiome de base de la licence américaine. Les conclusions de chaque petite saynète s’en retrouvent inévitablement influencées.

Graphique, le travail de Jun Asuka est de qualité, reprenant le surchargé du shojo positif d’artiste comme Moyoco Anno. Il ne faut toutefois pas trop s’attendre à des décors très détaillés, nous ne verrons d’ailleurs quasiment jamais le village des fées ou leurs habitations, l’intégralité des aventures de Puchi se déroulant à l’extérieur. Par contre, les traits des personnages sont d’un bon niveau pour un shojo. A noter que la fée Clochette est plutôt bien réalisée, les studios Disney étant toujours très vigilants sur la qualité de la représentation de leurs personnages phare.

Ce « Clochette et le pouvoir de Puchi » démontre que Disney parvient à pénétrer doucement mais surement le marché nippon du manga, en s’adaptant au style de ce genre de BD, ce qui est la preuve d’une stratégie parfaitement menée.


Clochette et le pouvoir de Puchi (Puchi no Nikki)
- Auteur : Jun Asuka
- Traducteur  : Laetitia Aya Citroën
- Éditeur français : Pika
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 160 pages
- Date de parution : 19 septembre 2012
- Numéro IBSN : 978-2-8116-0958-0
- Prix : 7,05 €


PUCHI NO NIKKI © Disney 2007 / Developed and published by Kodansha / Jun Asuka
© Edition Pika - Tous droits réservés



Frédéric Leray
21 octobre 2012




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