Un jeu du chat et de la souris commence entre les trois formations, à celle qui remportera la première victoire sur leurs voisins. Mais leurs affrontements vont soudain être perturbés par l’intervention d’un autre protagoniste, qui se moque bien des codes de l’honneur. Il s’agit de Nobunaga Oda, le roi démon, préférant les pires ruses pour vaincre ses adversaires, secondé par son âme damnée, Akechi Mitsuhide et sa faux maléfique, et par son épouse. Pour s’assurer des victoires expéditives, il a armé ses hommes de fusils, ces armes venues de l’étranger et qui bafouent les règles du bushido. Mais Nobunaga n’est pas à une traîtrise près, n’hésitant pas à utiliser sa propre soeur pour s’assurer la fidélité d’un autre seigneur de guerre qui aurait pu lui poser de sérieuse difficulté, Nagamasa.
« Sengoku Basara » est l’adaptation en animé du célèbre jeu de Capcom, « Devil Kings » dont le premier opus arriva en France sur Playstation 2 en 2006. « Devil Kings » est un « beat them up » de masse, digne descendant du jeu « Dynasty Warriors », qui avait surpris par ses personnages charismatiques, ses combats avec des coups spéciaux très spectaculaires et des cinématiques façon dessin animé. Tout était là pour faire une série... hormis le scénario.
Et c’est bien là que le jeu péchait et qui risquait d’être aussi le point faible de la série. Mais revenons au scénario de cette série, justement. Nous voici entraînés au Japon durant l’ère Sengoku, qui s’étend de la seconde moitié du XVe siècle à la fin du XVIe. Cette période est une source infinie de scénarios pour les mangakas, avec des héros et des méchants comme peuvent les aimer les auteurs et surtout une période de combat et de guerres sanglantes. Une des figures utilisées, pour ne par dire usée, par les auteurs est évidemment Nobunaga Oda qui réussit à conquérir une grande partie du Japon. Mais pourquoi ce grand guerrier et stratège est-il toujours l’incarnation du mal dans les mangas et les animés ? Voila un mystère pour l’esprit occidental, mais ce côté démoniaque lui colle littéralement à la peau des siècles après sa mort.
La série reprend évidemment les grands noms de l’époque, les grands seigneurs qui se défièrent durant la période : Takeda et Kenshin en sont de bons exemples, la série reprenant leurs affrontements. Akechi fut réellement un lieutenant de Nobunaga. L’image qui nous en est faite est loin de l’homme cultivé et amateur de la cérémonie du thé qu’il fut.
Si la représentation de ces personnages est loin d’être fidèle à leurs illustres exemples, Masamune Date est par contre le portrait craché de l’original (physiquement parlant). Réellement surnommé le Dragon Borgne, il était bien coiffé d’un casque surmonté d’un croissant de lune et contrairement à ce que laisse supposé la série, il ouvrit le Japon aux étrangers. Yukimura Sanada est peut-être le moins connu de tous en Europe, même s’il est un personnage central du manga « Samurai Deeper Kyo ».
Une fois ce petit cours d’histoire fait, que penser de cette série ? C’est tout simplement un énorme défouloir, de la baston non stop avec toute l’exubérance en armes et techniques venue du jeu vidéo. Même si les batailles se sont réellement déroulées dans l’histoire du Japon, ne cherchez pas une volonté trop grande de coller avec les faits historiques car il n’y en aura pas beaucoup. Bien évidemment, le manichéisme de la série est outrancier et les défauts ou qualités développés à l’extrême. Mais le spectateur de ce genre de série n’y attend pas vraiment de réalisme. Il demande purement et simplement d’en avoir plein la figure, d’avoir de la baston impressionnante, de l’effusion de testostérone toutes les cinq minutes. Et même les personnages féminins en ont dans la culotte, pour parler crûment. Pas de faibles femmes à l’horizon mais des ninjas et des traîtresses de haut vol. Une série pour les garçons, écrite pour des garçons avec de bon vieux roulage de mécaniques comme on les aime.
Et pour l’animation, tout simplement Production IG, le studio ayant travaillé sur « Ghost in the Shell ». Une sacrée référence. Certes, nous ne sommes pas dans la même gamme de réalisation et de qualité visuelle. Mais il faut avouer que les combats nous en mettent plein les yeux et l’animation joue plus sur de beaux dessins 2D, parfois à l’ancienne, plutôt que de la 3D qui n’aurait finalement pas tant que cela sa place dans cette série. Nous aurons droit à des scènes caricaturales entre Takeda et Yukimura, où le père spirituel fait rentrer ses préceptes à grands coups de poings dans le crane de son fils spirituel, et des échanges verbaux... proches du néandertalien. Mais c’est aussi cela que l’on aime dans ce genre de série : ne pas avoir à faire fonctionner son cerveau pendant le visionnage.
Allez, pourquoi avoir honte d’aimer les séries où la baston et reine et où le scénario tient sur une feuille A4 ? Eh bien je l’avoue franchement : j’adore !
Sengoku Basara, l’intégrale saison 1
Studio : Production IG
Réalisateur : Itsuro Kawasaki
Directeur artistique : Shunichiro Yoshihara
Chara design : Makoto Tsuchibayashi (Capcom), Tôru Ôkubo
Compositeur : Yasuyuki Muto
D’après l’œuvre de : Capcom
Coffret 3 DVD
Épisodes 1 à 13
DVD 9- Zone 2- pal
Format image : 16/9
Audio : Stéréo 2.0
Langue : Japonais
Sous-titres : Français
Navigation : lecture des épisodes en bloc ou au choix
Éditeur : Kaze
Sortie : 26 septembre 2012
Prix public conseillé : 39,95 €
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