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Peindre ou faire l’amour
Film français de Arnaud et Jean-Marie Larrieu (2004)
24 août 2005

***



Genre : Drame
Durée : 1h38

Avec Sabine Azéma (Madeleine), Daniel Auteuil (William), Sergi Lopez (Adam), Amira Casar (Eva)

Compétition officielle du Festival de Cannes 2005

Mariés depuis longtemps, Madeleine et William vivent dans la routine. Leur fille part étudier en Italie. Alors que Madeleine peint les montagnes du Vercors, elle se fait aborder par un homme, aveugle. Maire du village, Adam lui fait visiter une maison à vendre. Conquis, William, depuis peu à la retraite, décide d’acheter le domaine. Ils deviennent amis avec Adam et sa femme, Eva. Le couple emménage chez Madeleine et William après l’incendie de leur maison. Ils deviennent rapidement plus que des amis...

Joué avec justesse, « Peindre ou faire l’amour » est un film dont la sensualité est le moteur de l’action. D’une rencontre, des liens se tissent et la toile a vite fait d’emprisonner les protagonistes. Subjugués par le charisme de Adam (ou devrait-on dire, par celui de Sergi Lopez), le couple Madeleine / William renaît. La petite flamme de la complicité devient un brasier d’amour et de désir. L’incendie qui déclenche le rapprochement des deux couples pourrait être alors une belle et subtile métaphore du désir...

« Peindre ou faire l’amour » est un de ces rares films qui ose prendre le temps. Les cinéastes s’attardent sur le paysage, sublime, des montagnes au loin, sur la maison que le couple vient d’acheter. Ils donnent aussi le temps aux personnages de découvrir les lieux, de se taire, d’échanger de longs regards. Du temps, donc, mais jamais de longueur, jamais de pause superflue, Peindre ou faire l’amour est un film juste.

Le film traite de nombreux sujets, comme l’infidélité acceptée, l’échangisme mais les frères Larrieu ne s’attardent pas assez sur ces thèmes pour les mettre en avant. Oui, le couple Madeleine / William a une aventure libre et consentie avec le couple Adam / Eva. Ce que l’on retient avant tout du film est la façon dont il parle de l’épanouissement. Ce thème, sous-jacent, est le fil conducteur de l’histoire. William se sent inutile, dit-il en début de film, tandis que Madeleine s’échappe pour peindre et décompresser. Adam leur apprend à voir la vie d’une autre façon. Aveugle, sa perception des choses et des gens diffère : il sait lire en eux. A la fin du film, les protagonistes ont acquis de nouvelles bases. Ils ont évolués, ils sont épanouis.

« Peindre et faire l’amour » est un bon film. Les images sont sublimes, les décors ressourçants. Sabine Azéma est légère, rieuse et sensuelle tandis que Daniel Auteuil joue avec sobriété. Quant à Sergi Lopez, il démontre une nouvelle fois la force de son jeu. Son charisme crève l’écran. On lui donnerait le monde sans qu’il ait besoin de le demander.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Arnaud et Jean-Marie Larrieu

Scénaristes : Arnaud et Jean-Marie Larrieu
Compositeur : Philippe Katerine
Directeur de la photographie : Christophe Beaucarne
Ingénieur du son : Olivier Mauvezin
Costumière : Laurence Struz
Chef décoratrice : Brigitte Brassart
Chef monteur : Annette Dutertre

Producteur : Philippe Martin
Productrice : Géraldine Michelot

Production : Les Films Pelléas,France 2 Cinéma, Rhône-Alpes cinéma
Distribution : Pyramide Distribution


Céline Bouillaud
28 août 2005



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