Maya est inquiète. Son petit frère, Toya découche depuis plusieurs soirs et impossible de savoir où il se rend. Mais plus grave, d’autres élèves disparaissent après l’école et ne réapparaissent qu’au matin. Et quand on touche à ses élèves, madame la directrice voit rouge. Dans ce genre de cas, elle utilise son arme ultime : Hadès ! Bon, leur méthode d’espionnage laisse encore à désirer mais elle va s’avouer efficace. Toya les mène dans un vieux cinéma sensé être fermé depuis longtemps. A l’entrée, une jeune femme leur propose de vérifier dans la salle de projection si leurs élèves s’y trouvent mais avec un conseil : ils ne doivent surtout pas s’assoir dans un siège.. Evidemment, c’est le genre d’avertissement que nos deux acolytes ne suivront surtout pas. Et c’est ainsi qu’Hadès se retrouve dans un rêve où son voeu le plus cher est exaucé.
Ce tome 2 de « Hadès, chasseur de psycho-démons » va principalement s’intéresser à Maya et sa famille, plus précisément son petite frère. Dans la première histoire, Maya va encore faire des siennes et se mettre à dos un garçon possédé par un psycho-démon. Ryuki est en fait destiné à devenir le disciple de notre chère lame fatale, mais il va devoir pour cela d’abord subir les affres de ces créatures démoniaques. Cette dernière censure toutes les parties du corps des femmes qui peuvent choquer. Le traumatisme du garçon s’explique par ses soeurs... Bon, ce scénario n’est pas le meilleur et il va d’ailleurs subir la lourde comparaison avec l’histoire suivante. En tout cas, le lecteur sent bien que ce n’est qu’une excuse pour introduire Ryuki et on se demande si le mangaka croyait vraiment dans son histoire.
Celle de Toya et du cinéma exauçant les rêves est bien plus intéressante. Le scénario traite à sa façon le thème du bon génie mais dans une version plus moderne et surtout plus sombre car les victimes vivent leur voeu dans une forme de rêve ou plutôt un film dont ils sont le héros. Qui n’a jamais rêvé de devenir réellement le héros de son petit monde ? Toya souhaite devenir plus fort pour ne plus jamais voir sa soeur pleurer et pourtant en s’échappant dans ce monde virtuel, il crée plus de peine que de bonheur. On retrouve ici une forme de critique des mondes virtuels que ce soient ceux des jeux vidéos que ceux des réseaux sociaux d’internet. Les mondes virtuels font plus de mal que de bien car ils isolent du monde réel et provoquent en fait un effet pervers. Telle est la thèse défendue par Sho Aimoto dans cette histoire. Une position discutable mais qui a tout de même un fond de vérité : rien ne vaut la réalité même si elle n’est pas parfaite et les mondes virtuels ne doivent pas supplanter la réalité.
Sur cette belle réflexion philosophique, Sho Aimoto finira ce deuxième tome par une bonne vieille morale : le crime, ici la tricherie, ne paie pas. Il nous fournit aussi quelques informations sur le passé d’Hadès, juste de quoi attiser la curiosité.
« Hadès, chasseur de psycho-démons » finit par avoir un ton moralisateur, peut-être un peu trop sérieux, mais cela reste une série plutôt sympathique et qui mérite d’être découverte.
Hadès, chasseur de psycho-démons (T2)
Auteur : Sho Aimoto
Traduction : Tetsuya Yano
Éditeur : Delcourt
Dépôt légal : 12 septembre 2012
Format : 112x176 mm
Pagination : 192 pages
Numéro ISBN : 978-2-7560-3175-0
Prix public : 6,99 €
A lire sur la Yozone :
Hadès, chasseur de psycho-démons (T1)
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