Une coutume locale veut que les grands marchands de Liverpool fassent jouer une pièce de leur composition à la sortie de la messe. Et Lance s’est pris de plaisir à écrire des pièces pour son patron, le marchand de sel. Si sa première oeuvre n’a pas eu de succès, les suivantes font l’objet d’éloges. Toutefois, le temps qu’il prend à écrire ne lui permet plus d’être aussi assidu à son travail et c’est Wallace qui, contre fortune bon coeur, se charge de le remplacer. Mais le jeune homme est loin d’être un aussi bon négociateur et plusieurs de ses derniers achats s’avèrent de très mauvaise qualité. Pendant ce temps, Lance passe beaucoup de temps à observer sa petite protégée et est estomaqué par la qualité de son phrasé. C’est alors que ses pièces remportent moins de succès, les autres marchands employant des lettrés pour écrire les leurs. Mais les phrases de Li inspirent fortement Lance et il va découvrir qu’elle possède de nombreux dons...
Si le premier tome de « 7 Shakespeares » nous laissait assez sceptique sur le personnage de Li et son rapport avec le grand auteur de théâtre anglais, Harold Sakuishi expose tranquillement sa théorie qui apparaît au fil de ce deuxième tome. Il fait enfin se rencontrer l’homme qui, pour lui, doit devenir le grand William Shakespeare et la jeune chinoise. Il va prendre son temps pour mettre en place les éléments de sa démonstration pour qu’elle soit des plus limpides et surtout que le lecteur apprenne à connaitre ses principaux personnages. Nous connaissions bien la jeune Li et l’étrange malédiction qui lui valut l’horrible marque sur son cou. Il était donc l’heure de faire réellement la connaissance de Lance et son acolyte Wallace. Toutefois, le mangaka rappelle encore une fois en une poignée de planches quels sont les faits historiques qui lui permettent de développer sa propre théorie.
Il faut avouer que l’histoire, peu importe sa véracité car ici n’est pas la question, est très bien menée. Nous suivons l’apprentissage de Li qui s’intègre peu à peu dans cette Angleterre du XVIe siècle. Difficile de savoir si cette sorte de « battle » de pièces de théâtre entre les marchands de la cité se base sur des faits historiques, mais l’idée est des plus intéressantes et nous présente donc ce Lance comme le William Shakespeare des années perdues - période historiquement obscure de l’auteur qui reste encore non élucidée. Le lien entre le théâtre et Li se fait alors peu à peu, quand la jeune femme se met à parler en vers et le mécanisme mis en place par Harold Sakuishi passe très bien, le lecteur se laissant tout à fait prendre par cette hypothèse de la petite génie chinoise. Il faut aussi dire que de savoir la jeune femme pourvue de dons aide fortement à croire dans la thèse de Harold Sakuishi, qui finalement aurait très bien pu s’avérer réelle.
Les puristes de l’auteur anglais crieront peut être au blasphème, mais avec un esprit ouvert et positif, le lecteur est vraiment embarqué dans cette histoire revisitée de William Shakespeare.
7 Shakespeares (T2)
Auteur : Harold Sakuishi
Traducteur : thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 292 pages
Date de parution : 13 juin 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-394-3
Prix : 9,99 €
A lire sur la Yozone :
7 Shakespeares (T1)
SHICHININ NO SHAKESPEARE © 2010 Harold SAKUISHI / Shogakukan Inc.
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