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Showman Killer (T2) L’Enfant d’or
Jodorowsky & Fructus
Delcourt, Collection Neopolis

Le premier tome de la trilogie avait présenté Showman Killer comme un être biologiquement trafiqué, à la croisée entre le monstre de Frankenstein et le souvenir de Ranxerox. Une brute sans foi ni loi, mercenaire au service de qui le couvre d’or, et qui, chirurgies cérébrales aidant, aurait depuis sa plus tendre enfance été privé d’émotions. A ceci près que la rencontre d’une certaine Ibis aurait eu le don d’instiller quelques curieux frissons dans le coeur de ce bourreau de service...



Or donc, voici qu’en cette deuxième livraison, nous découvrons Showman s’improviser nounou d’un mystérieux bébé que lui a confié Ibis. Ibis dont il ignore s’il l’aime ou non. Un gosse auquel il refuse tout signe d’affection, sauf à se changer en louve puis en nourrice, s’il appert que le bambin refuse d’ingérer tout lait synthétique !

Considérons ces scènes proprement dégradantes une forme de cruauté sardonique du père Jodorowsky envers son personnage, qui aurait tant aimé s’en tenir à ce qu’il est : un super-assassin. Une raison sociale à laquelle il revient bien vite, alors que vieillissant, et déstabilisé par la mort violente de son épouse et de son fils, l’Omnimonarque intergalactique vient de passer le pouvoir à la divine suprahiérophante : elle pour qui le Killer fut, un temps, mercenaire, et en qui il trouve ici sa plus rabique ennemie...

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Qui donc est qui ? Qui se bat pour qui ? Qu’il suffise de savoir que la mise en présence des clans qui se disputent la possession du monde donne lieu à des affrontements d’un grandiose démentiel, où Nicolas Fructus donne la pleine mesure de son graphisme panoramique, tout autant qu’éclaté.

Encore les lecteurs sortis miraculeusement indemnes de cette débauche de tueries, s’ils ont le don de lire entre les lignes des événements, auront le privilège de mettre au jour les véritables mobiles à l’oeuvre, ainsi que la trivialité, somme toute, des ressentiments en jeu : de quoi truffer cet opéra spatial des ressorts d’une comédie de boulevard ! Bon sang, on croit rêver ! A commencer par le Killer, qui ne serait paradoxalement autre que le neveu de cet enfant d’or dont il a fait son clone guerrier...

Comprenne qui pourra ? N’ayez crainte, Jodorowsky révèle tout et l’explique en détail... Avant, bien sûr, quelques retournements de situation dont il garde provisoirement le secret !


(T2) L’Enfant d’or
- Série : Showman Killer
- Scénario : Alexandro Jodorowsky
- Dessin : Nicolas Fructus
- Couleurs : Nicolas Fructus
- Editeur : Delcourt
- Collection : Neopolis
- Parution : 11 janvier 2012
- Pagination : 56 planches couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7560-2582-7
- Prix public : 14,20 €


A lire sur la Yozone :
Showman Killer (T1) Un héros sans coeur


Illustrations © Delcourt et les auteurs (2012)



Alain Dartevelle
14 septembre 2012




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