Genre : Drame, Horreur
Durée : 1h52
Avec Miki Mizun (Kazuko Yoshida), Makoto Togashi (Mitsuko Ozawa), Megumi Kagurazaka (Izumi Kikuchi), Kazuya Ko-jima (Shoji), Satoshi Nikaido (Masao Yoshida), Ryûju Kobayashi (Kaoru), Shingo Gotsuji (Kazuo Kimura), ….
Pour conclure sa trilogie ds la Haine, entamée avec « Love Exposure » et poursuivie par « Cold Fish », le réalisateur de « Suicide Club » signe paradoxalement un film où il est beaucoup question d’amour, ou du moins de sensualité et de sexualité.
Dans sa version japonaise (plus longue de 32 minutes), « Guilty of Romance » relate en parallèle l’enquête de Kazuko Yoshida (Miki Mizun), une inspectrice chargée d’élucider le meurtre d’une jeune femme dans le quartier des « loves hôtels » de Tokyo, et l’éveil à la sensualité d’une femme servile qui va la conduire à s’offrir à d’autres hommes que son mari. Il faut dire qu’il ne la touche pas, ou presque, ne lui parle quasiment pas….
Mais Sono Sion ayant revue sa copie pour la distribution internationale, la version actuellement visible en salles obscures hexagonales est essentiellement centrée sur le périples d’Izumi (Megumi Kagurazaka), l’enquête policière ponctuant le film au moment clé du récit. Un mal, apparemment cette fois pas pour un pis, Sono Sion déclarant finalement préféré le montage international. Nous on attend la version sur DVD pour statuer.
Même s’il est vrai qu’en terme de densité narrative, cette version internationale ne se ressent aucunement au visionnage comme un film tronqué. Le parcours de la fragile Izumi est déjà riche d’enseignements.
Dans un premier temps, Sono Sion pose le décor et nous fait partager le quotidien morose d’Izumi. Femme soumise à un mari pourtant moderne (il écrit des romans à l’eau de rose érotisant) qui lui impose un mode de vie dans la pire tradition japonaise (port du kimono, et respect de l’intégrité physique du mâle de la maison). Mais face à l’ennui, Iezumi décide, non sans l’accord de son mari, de prendre un petit boulot. Elle est rapidement repéré par une directrice de casting qui lui propose tout d’abord de faire des photos en sous-vêtements.
Izumi ne le sait pas encore mails elle vient de mettre le doigt dans un engrenage : la découverte de son corps et des plaisirs dont elle peut jouir. Mais c’est la rencontre avec une professeur de littérature, dont le passe temps est de tapiner dans le quartier des « love hôtels » qu’Izumi bascule dans l’empire des sens.
Au contact de la belle Mitsuko (Makoto Togashi), elle apprend les règles de base de sa nouvelle condition : une femme s’offre par amour mais se vend quand il s’agit de sexe.
Pour Sono Sion, ce sujet est l’occasion d’illustrer l’aspect machiste et hypocrite de la société nippone, déchirée en tradition et modernisme. Cela nous vaut d’ailleurs une mémorable séquence de déjeuner, dans laquelle la mère de Mitsuko parle sans fard de la prostitution, et des déviances de sa fille et de son défunt mari.
A cela il faut ajouter a montée crescendo de la sensualité tout au long du métrage, saluer la direction artistique, la photographie de Sôhei Tanikawa, ainsi que l’ambiance musicale et sonore de cette œuvre forte d’un réalisateur décidément à suivre.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : Koi no tsumi
Réalisateur : Sono Sion
Scénario : Sono Sion d’après une idée originale de Mizue Kunizane
Producteurs : Yoshinori Chiba, Nobuhiro Iizuka
Producteurs délégués : Kenjio Toba, Toshimichi Otsuki
Musique originale : Yasuhiro Morinaga
Image : Sôhei Tanikawa
Lumières : Yasuhiro Kaneko
Décors : Yoshio Yamada, Akihiro Nakamura
Son : Masatoshi Saito
Costumes : Chiyoe Hakamata
Montage : Jun’ichi Itô
Direction artistique : Yoshio Yamada
Création des costumes : Chiyoe Hakamada
Production : Django Film, Nikkatsu
Distribution : Zootrope Films
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