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Bifrost n°67
Rédacteur en Chef : Olivier Girard
Revue, n°67, science-fiction, nouvelles-articles- critiques, juillet 2012, 184 pages, 11€

Même si Le Trône de Fer a tendance à reléguer à l’arrière-plan le reste de l’œuvre de George R.R. Martin, il serait vraiment dommageable de ne pas s’y intéresser, car cet écrivain bourré de talent mérite toute l’attention des lecteurs. Peu, pour ne pas dire pas de déchets dans une production explorant avec la même maestria tous les genres de l’imaginaire.
Emmanuel Chastellière décortique le monumental cycle Le Trône de Fer dont la première partie du cinquième tome « A Dance with Dragons » est sortie voilà peu dans notre pays.
Son adaptation par HBO sous forme de série télé a encore renforcé son succès. Article complet, très bien fait, mais qui passe sous un relatif silence la grande crainte des fans : George R. R. Martin parviendra-t-il à l’achever ?



Bien sûr, le reste de sa bibliographie est aussi soumis à la critique et c’est là que l’on prend toute la dimension de l’auteur qui collectionne les prix et recueille l’unanimité des chroniqueurs. À savoir, c’est du tout bon. Aussi bien ses romans que ses nouvelles. Avis que je partage totalement.
L’homme n’est pas oublié. Sa vie nous est présentée par Gardner Dozois, puis par Pierre-Paul Durastanti. Agréables à lire, bien construites, ces présentations donnent invariablement envie de découvrir plus avant ce grand nom de notre littérature de prédilection.
Alors que le précédent Bifrost consacré à Isaac Asimov ternissait un peu, et à raison, la réputation surfaite du bon docteur, George R. R. Martin en sort encore grandi.

Et pour permettre aux lecteurs de la revue de se faire leur propre opinion, quoi de mieux qu’une nouvelle ? Et bien… deux nouvelles.
Retour aux sources” nous projette dans un monde où les cadavres servent de main-d’œuvre pas chère. Trager est doué, il parvient à en manipuler plusieurs simultanément, mais il recherche avant tout l’amour. Les parties de jambes en l’air avec des femmes décédées ne le satisfont plus, le rebutent même, il désire une vraie femme, mais elles ne sont pas légion et les contacts ne sont pas faciles. De déception en déception, Trager erre à la poursuite de l’âme-sœur. Existe-t-elle seulement ?
Retour aux sources” a un côté malsain fascinant. D’ailleurs, ce texte trouve d’étranges échos avec notre société actuelle, toujours désireuse de fabriquer à moindre coût là où elle paiera le moins possible le personnel. Cette logique est ici poussée dans ses retranchements. Quels peuvent être les droits d’un mort ? Ne ressentant plus rien, peut-on ainsi l’exploiter ?
Une histoire humaine dans un cadre inhumain. Du grand art !

Le régime du singe” porte très bien son titre, illustration parfaite du propos. Pour maigrir à coup sûr, ce régime convient tout à fait, comme l’apprend à ses dépends le personnage. Une fois commencé, résultats garantis, mais pas de retour en arrière possible.
Quête désespérée pour rentrer dans un moule, “Le régime du singe” passe vite du rire à la gravité. Ce phénomène de société est passé à la moulinette et recraché d’une manière heurtant notre conscience. Second coup au but !

1997, ou comment les hommes ont perdu la guerre galactique” de Léo Henry a le redoutable honneur d’être encadré par les deux nouvelles de George R. R. Martin.
Lors de leurs jeux, deux enfants imaginent une Terre alternative où de méchants aliens sont venus sur terre. Ils grandissent, se perdent de vue…
Léo Henry joue très bien de l’ambiguïté de la situation ; on en vient à se demander quelle est la trame réelle et celle imaginée, à douter de la bonne compréhension de l’histoire. Et si nous vivions dans une illusion ?
Bien menée, intrigante à souhait, une belle porte d’entrée aux recueils de cet auteur.

Les chroniques de livres et de revues couvrent près de 50 pages, soit plus du quart du numéro ! Et encore je ne compte pas celles du dossier George R. R. Martin. Personnellement, je trouve cette partie beaucoup trop importante, surtout que dans le même temps, « Bifrost » a perdu 8 pages entre le 66 et le 67.
De plus, Pierre Stolze y prend 7 pages pour nous dire tout le mal qu’il pense de « 1Q84 » d’Haruki Murakami. En passant, il n’oublie pas d’égratigner Takashi Murakami, un artiste plasticien japonais. Tiens donc, il est aussi expert en art et n’oublie pas de nous faire part de son savoir !
Cette fois-ci, parole est donnée à Éric Marcelin et Simon Pinel de la librairie Critic à Rennes.

Roland Lehoucq nous démontre que, même si des solutions existent, nous ne sommes pas près de dompter la gravité. Le professeur est toujours égal à lui-même, parvenant aisément à nous intéresser aux sciences. Une rubrique que je retrouve à chaque fois avec plaisir et je gage que je suis loin d’être le seul.

Un « Bifrost » spécial George R. R. Martin qui permet de découvrir toute l’étendue de son talent. Lisez du George R. R. Martin, vous ne le regretterez pas.
Et jetez-vous sur ce « Bifrost 67 », il n’y en aura sûrement pas pour tout le monde !


Titre : Bifrost
Numéro : 67
Rédacteur en chef : Olivier Girard
Couverture : Elian Black’Mor
Type : revue
Genres : SF, études, critiques, nouvelles, entretien, etc.
Sites Internet : le numéro 67, la revue (Bifrost) et l’éditeur (Le Bélial’)
Dépôt légal : juillet 2012
ISBN : 978-2-913039-64-3
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 184
Prix : 11€



George R. R. Martin sur la Yozone :
Le Trône de Fer
- L’Intégrale 1
- L’Intégrale 2
- L’Intégrale 3
- L’Intégrale 4
- Le Bûcher d’un Roi
- Le Chevalier Errant, suivi de L’Épée Lige, une préquelle au Trône de Fer, ici et

Autres romans
- Riverdream, ici et
- Skin Trade
- Le Voyage de Haviland Tuf


François Schnebelen
1er août 2012


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