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Menteuse
Justine Larbalestier
Gallimard, Jeunesse, traduit de l’anglais (États-Unis), roman biographique lycanthropique, 312 pages, octobre 2010, 13,50€

Micah n’est pas une jeune fille comme les autres.
Pour commencer, c’est une menteuse invétérée. Elle est incapable de faire autrement que de raconter des cracks.
Mais peut être parce que ce qu’elle a à cacher est encore plus incroyable que tous les mensonges qu’elle pourrait raconter…
A condition, bien, sûr, que vous puissiez la croire.



Justine Larbalestier est une auteure australienne qui s’est spécialisée dans la littérature, de science-fiction ou non, pour jeunes adultes mais qui est encore peu traduite dans nos contrées.
« Menteuse », qui fait partie de ses livres les plus récents, est un récit qui s’avère perturbant à la lecture. Très paradoxal, ce roman est à la fois lent et haletant. Lent, car au final, il ne s’y passe pas grand chose. Haletant, car le lecteur n’aura de cesse de se demander où Micah et Justine veulent l’emmener.

Micah est une jeune fille mal dans sa peau. Elle passe pour être une grande menteuse, à raison d’ailleurs. En effet, elle a, tour à tour, tenté de se faire passer pour un garçon, puis un hermaphrodite. Puis, elle raconte que son père est un espion ou Dieu sait quoi encore.
Bien sûr, la plupart de ses mensonges sont rapidement découverts, ce qui en fait rapidement la paria de son école.

La plupart de ses petits mensonges l’amusent, même si elle prend tout cela très au sérieux. Et pour elle, le seul qui compte vraiment concerne sa naissance et sa « maladie familiale ».
Malheureusement pour elle et pour le lecteur, lorsque Micah aborde ce sujet, nous aurons beaucoup de mal à la croire. Et c’est là tout l’intérêt de ce roman pseudo biographique.

La difficulté qu’éprouve Micah à se faire prendre au sérieux, mais aussi, quelque part, à se prendre au sérieux. Le lecteur aura parfois l’impression que la jeune fille, elle même, ne sait plus trop quoi croire.

Le prétexte de l’histoire est, par contre, relativement banal et ne permet surtout pas de créer un rythme. En effet, le petit-ami secret de Micah, Zach, s’est fait assassiner. L’enquête permet à Micah, Tayshawn (le meilleur ami de Zach) et Sarah (la petite amie officielle de Zach) de se rapprocher. Non que cela serve réellement l’intrigue ou même le récit de l’histoire de Micah, puisque c’est de toute façon cette dernière qui va, seule, résoudre l’affaire grâce au soutien de sa grand-mère et malgré l’abandon de ses parents.

Vous l’aurez compris, dans ce récit jeunesse les adultes sont, à nouveau, démissionnaires pour la plupart. Et c’est l’héroïne qui fait tout. Quand à l’anti-héros, comprenez l’assassin, il est finalement présenté lui aussi en victime.

« Menteuse » est plutôt à considérer comme une autobiographie. De par le style utilisé dans un premier temps, mais aussi de par la nature même du récit. Première personne du singulier, aller-retour entre le passé et le présent, sentiments, retour sur les versions. Si vous n’arrivez pas à passer par-dessus cela, vous ne pourrez probablement pas apprécier cet ouvrage délicatement ciselé mais très particulier.
Car pour tout le reste : histoire familiale, aspect surnaturel, mythomanie ; dénouer le faux du vrai sera difficile voire impossible.

Quant au livre lui-même sans rythme ni suspense ou tension d’aucune sorte, pas d’histoire d’amour non plus, il est assez creux malheureusement.


Titre : Menteuse (Liar, 2009)
Auteur : Justine Larbalestier
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Alice Marchand
Couverture : Classhouse Images/ Wildcards Images
Éditeur : Gallimard
Collection : Jeunesse
Site Internet : Menteuse (site éditeur)
Pages : 312
Format (en cm) : 15,5 x 22,5 x 2,3
Dépôt légal : octobre 2010
ISBN : 978-2-07-063113-1
Prix : 13,50 €



Emmanuelle Mounier
18 juillet 2012


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