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Ella Mahé (T4) La couleur des dieux
Maryse et Jean-François Charles, Christophe Simon
Glénat, Collection Caractère

Pour ce quatrième et dernier volume, Maryse et Jean-François Charles restent fidèles au dispositif duel mis en place dès le départ du cycle. Soit quelques planches liminaires et finales, dessinées par Jean-François Charles et portant sur le présent, lesquelles enchâssent des plongées dans le passé dont la réalisation est confiée à des dessinateurs différents d’un album à l’autre...



Ce mode de structuration, reconnaissons-le, traduit bien le va-et-vient narratif entre Ella Mahé, jolie restauratrice de manuscrits anciens, et une mystérieuse princesse de la Haute-Egypte, laquelle aurait présenté, tout comme Ella maintenant, cette particularité d’avoir des yeux vairons, l’un noir et l’autre bleu.

Par-delà les siècles, deux beautés qui se répondent et dont il est suggéré qu’au-delà de leur singularité physique, une secrète parenté relierait leurs histoires respectives. La beauté d’Ella lui valant, d’épisode en épisode, de ressentir une curieuse attirance, mêlée de méfiance et parfois de rejet, pour un certain Thomas Reilly : lui qui se prétend égyptologue et dont on découvrira bientôt qu’il n’est qu’un aventurier sans scrupules, un usurpateur qui entend circonvenir la trop naïve Ella.

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Si chacun des trois premiers épisodes fonctionnait plutôt bien - les deux premiers s’attachant à des fouilles archéologiques en Egypte, et le troisième à l’Orient médiéval -, force est de reconnaître que l’action proprement dite et l’élucidation du secret de la princesse sans nom ne progressaient pas vraiment, chacune des narrations historiques semblant relever d’une stratégie de temporisation.

C’est dire si ce quatrième et dernier album était attendu. Hélas, alors qu’on s’attendait à voir se réunir tous les fils narratifs, une certaine déception est au rendez-vous. Bien sûr est révélée l’histoire de la princesse aux yeux vairons : celle d’une fille de Nefertiti, répudiée dès sa naissance et qui, passée pour morte, va passer dans l’anonymat le reste de son existence. Une triste histoire pour péplum sentimental, dessinée de façon documentaire par un Christophe Simon qui doit à peu près tout à l’école de Jacques Martin.

Mais bon, les points communs avec Ella semblent se résumer à quelques traits de caractère et de comportement, dont leur inattention, leur distraction foncières. Et pour le reste, on a le sentiment que les auteurs, ayant mis au point une mode d’exposition narrative et graphique leur permettant de concilier habilement exotismes actuel et historique, en ont fait un jeu de miroirs sans fin, s’enlisant plus dans ce système qu’ils ne s’en servent pour aller de l’avant.

Mais il est vrai que « La Couleur des dieux » se présentant comme la fin du cycle égyptien, d’autres vont venir, dont on espère qu’ils réservent à Ella Mahé un long et bel avenir, et bien d’autres albums révélateurs...


(T4) La couleur des dieux
- Série : Ella Mahé
- Scénario : Maryse et Jean-François Charles
- Dessin : Christophe Simon et Jean-François Charles
- Editeur : Glénat
- Collection : Caractère
- Dépot légal : 11 avril 2012
- Pagination : 48 pages couleurs
- Format : 24 x 32 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7234-7728-4
- Prix public : 13,90 €


Illustrations © Glénat et les auteurs (2012)



Alain Dartevelle
9 août 2012




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