Deux nouvelles sont tirées de l’anthologie « Evolve », dirigée par Nancy Kilpatrick et consacrée à l’évolution des vampires.
Claude Lalumière, qui nous avait habitués à du très bon dans « Alibis 41 », à du bon dans « Alibis 42 », signe un décevant “Buffet à volonté”. Le ton employé par une jeune fille de la campagne du Manitoba, avec des tics de langage, m’a saoulé tout du long. Entre les « fuck », les « genre, »… l’histoire, pas très originale en plus, n’est pas du tout convaincante. Pourtant, l’auteur nous a montré qu’il a un beau potentiel.
Heureusement, “Évolution” de Natasha Beaulieu est d’une autre trempe. Anton sent au fond de lui qu’il est un vampire, même s’il n’en a en rien les particularités. Et s’il en était un d’un nouveau genre ? Natasha Beaulieu parvient à trouver un angle d’approche attrayant. Belle réussite qui réjouira même les plus blasés du mythe vampirique.

Là où le langage décalé de Claude Lalumière échoue, celui utilisé par Dave Côté pour nous décrire une invasion extra-terrestre insidieuse fonctionne très bien. La confusion qui peut se dégager de “Tout à la fois” fait partie intégrante du texte. Même si je lui préfère “Le talent d’Ati” dans « Brins d’Éternité 32 », c’est une lecture agréable et un choix de narration original.

Restent mes deux nouvelles préférées.
Tout en sensibilité, Ariane Gélinas nous invite à un tour en taxi dans les rues de Montréal. Au fil des kilomètres, l’aspect de la ville change. Le thème du labyrinthe trouve là une magnifique exploitation. Avec “L’envers du labyrinthe”, pas de grands effets, juste une très belle histoire comme on aimerait en lire plus souvent.

Dans un texte de fantasy, Martin Mercure nous présente les saintes reliques de l’église de Cys, qui vont éveiller la cupidité d’un homme. Les réunir lui permettrait de devenir un surhomme. Caustique, critique, cette recherche macabre s’achève de manière inattendue. “Pièces détachées” porte bien son titre et tient toutes ses promesses.

Mario Tessier s’attarde sur la poésie scientifique, ancien moyen de vulgarisation, tombée depuis la fin du XIXe siècle en désuétude. Malgré les mérites de “La poésie scientifique, ou l’univers en vers”, j’avoue être trop hermétique à cet art pour avoir accroché. Avis donc très personnel et forcément partial.

À l’occasion de la sortie du « Dictionnaire des auteurs des littératures de l’imaginaire en Amérique française » de Claude Janelle chez Alire, « Solaris » s’entretient avec cet ancien membre de la revue. Je ne connaissais pas, mais ai lu cet échange avec intérêt.
Comme d’habitude, les dernières pages sont consacrées à des critiques de livres. Et le volet en ligne complète cette rubrique.

Un très bon numéro de « Solaris », dominé par l’important article d’Élisabeth Vonarburg et par, à une exception près, des nouvelles emballantes, deux dépassant même cet adjectif.
« Solaris » n’a pas fini de surprendre ses lecteurs… et de les faire rêver.

Titre : Solaris
Numéro : 182
Rédacteur en chef : Joël Champetier
Couverture : Tomislav Tikulin
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 182 ; volet en ligne du numéro 182
Période : printemps 2012
Périodicité : trimestriel
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 10 CAD