Genre  : fantastique
Durée  : 1h59

Avec Richard Gere (John Klein), Laura Linney (Connie Parker), Will Patton (Gordon Smallwood), Debra Messing (Mary Klein), Lucinda Jenney (Denise Smallwood), Alan Bates (Alexander Leek), David Eigenberg (Ed Fleischman), Bob Tracey (Cyrus Bills), Tim Hartman (L’homme papillon)

Alors qu’elle rentre à vive allure en compagnie de son époux, Mary Klein (Debra Messing) perd le contrôle de son véhicule et se retrouve à l’hôpital, victime d’une légère commotion cérébrale. Mais, à la surprise générale, son scanner révèle la présence d’une tumeur au cerveau en phase terminale et la jeune femme, désespérée, passe ses derniers jours à dessiner la terrifiante créature ailée qui, selon elle, s’est précipitée sur la voiture et à provoqué sa sortie de route. Deux ans après son décès, son mari, John Klein (Richard Gere), journaliste politique au Washington Post, prend la route pour se rendre sur les lieux de son prochain interview. En chemin, une panne, affectant voiture, téléphone portable et même sa montre, l’immobilise à Point Pleasant, un bled paumé de la Virginie Occidentale, situé à l’opposé de sa destination initiale. Voulant passer un coup de fil, il frappe à la porte de la première maison venue et se retrouve du mauvais côté du fusil du propriétaire (Wil Patton), qui ne supporte plus d’être réveillé chaque nuit, à la même heure, par cet étranger prétendant être tombé en panne de voiture. Heureusement, le shérif Connie Parker (Laura Linney) le sort de ce mauvais pas et lui explique que de nombreux incidents se multiplient dans la communauté. Certaines déclarations font même état de l’apparition d’une sorte de monstre, une créature ailée de 2m50 de haut au regard rouge sang. Intrigué par ces mystères, John Klein prend connaissance des procès verbaux et découvre avec stupeur que les dessins de la bête effectués par les témoins ressemblent à s’y méprendre à ceux réalisés par sa femme deux ans plus tôt. Espérant comprendre le lien entre son inexplicable présence à Point Pleasant et la mort de son épouse, il décide de prolonger son séjour.

Adaptation du roman de John Keel, « The Mothman Prophecies », lui-même inspiré de faits réels, à savoir la tragédie de Point Pleasant dans le milieu des années 60, « La prophétie des ombres » met en scène le mythe de l’homme-papillon, cette créature hybride dont les apparitions, selon la légende, précèdent de quelques jours les grandes catastrophes. Pour traiter le thème du messager de mauvaise augure, Mark Pellington et son scénariste, Richard Hatem, optent, à la différence de Richard Kelly et son politiquement incorrect « Donnie Darko », pour une approche plus conventionnelle, dans laquelle les faits se mêlent au paganisme paranoïaque des frontières du réel chères aux « X-Files ». Projeté malgré lui au cœur du mythe, John Klein - dont le personnage, comme celui de Alexander Leek, interprété par Tim Bates, évoque directement John Keel - serait-il investi d’une mission salvatrice ? Les messages téléphoniques de l’homme-papillon sont-ils les clés devant lui permettre d’éviter le désastre à venir ? Mark Pellington, dont on avait pu remarquer son précédent film « Arlington Road », a beau multiplier, jusqu’à l’excès, les effets de mise en scène et de narration pour donner ambiance et corps à son intrigue, la sauce ne prend pas vraiment. Il faut dire que le film repose essentiellement sur les épaules d’un Richard Gere qui, loin d’être dans son élément, traverse nonchalamment le métrage, ne trahissant ses émotions qu’au moyen d’une légère crispation des lèvres et d’un plissement discret des yeux. Cela est bien mince, surtout pour apporter la cohésion nécessaire et suffisante à une intrigue compliquée par le brassage d’influences visuelles et d’effets dramatiques plus ou moins réussis. Malgré tout le sérieux et la bonne volonté dont fait preuve ce projet, « La Prophétie des Ombres » ne parvient pas à convaincre et ne laissera aucun souvenir, ou alors si peu, au fantasticophile averti.

FICHE TECHNIQUE

Titre original  : The Mothman Prophecies

Réalisation : Mark Pellington
Scénario : Richard Hatem d’après le roman de John A. Keel
Producteurs : Gary W. Goldstein, Gary Lucchesi, Tom Rosenberg
Coproducteur : James McQuaide
Producteurs associés : Jason Free, Adrienne Gruben, Rachel Hudgins
Producteurs exécutifs) : Terry McKay, Ted Tannebaum, Richard S. Wright
Musique originale : Tom Hajdu, Andy Milburn, Jeff Rona
Image  : Fred Murphy
Montage : Brian Berdan
Distribution des rôles : Sheila Jaffe, Nancy Mosser, Georgianne Walken
Direction artistique : Troy Sizemore
Création des décors : Richard Hoover
Création des costumes : Susan Lyall
Décorateur de plateau : Diana Stoughton
Maquillage : Jennifer Bell, Mindy Hall

Production : Lakeshore Entertainment
Distribution : SND
Effets spéciaux  : Cinesite Hollywood, Fantasy II Film Effects