Le professeur Layton s’est fait plusieurs ennemis à force de se mêler de ce qui ne le regarde pas. Mais au point d’envoyer un tueur pour l’assassiner, il ne faut pas exagérer. Pourtant, ce sont bien des impacts de balles sur le chapeau du professeur. Serait-ce sa nouvelle passion pour la photographie qui lui aurait créé un nouvel ennemi ? Un petit tour chez Don Paulo pourrait apporter une partie de la réponse. Ah oui, j’avais oublié de vous présenter la Némésis du professeur, le terrible Don Paulo, concurrent jaloux à mort du Layton. Et quand il y a un mauvais coup, on peut être sûr que Don Paulo n’est pas loin, comme avec l’affaire du faux pingouin cornu. Mais découvrir que Don Paulo a osé construire un robot programmé pour tuer Layton, quelle méchanceté ! Bon, le robot a aussi tenté de le tuer. On ne peut faire confiance à personne. Ce n’est pas digne d’un gentleman.
Quand une licence marche, on peut être sûr qu’elle sera déclinée à tort et à travers. Celle du « Professeur Layton » ne fait donc pas exception. Le succès du jeu vidéo sur la console portable de nintendo ne fait pas exception à la règle. Nous avions déjà pu tester l’adaptation en animé avec « Le Professeur Layton et l’Eternelle Diva », un film vraiment réussi qui faisait honneur à la licence. La version manga incontournable change totalement l’angle d’attaque de l’adaptation. Alors que l’animé préférait jouer sur le côté enquête et énigme avec un professeur très sérieux, le manga visant un public bien plus jeune joue sur la caricature et la dérision mais gardant le système des énigmes qui vont véritablement pulluler.
Le professeur Layton est littérallement tourné en dérision, gardant parfois à peine son talent pour résoudre des énigmes. Et son disciple Luke n’est pas le dernier à se moquer de lui. L’espèce d’obsession pour le chapeau que l’on trouve dans le premier tome est franchement très lourd, même si ce genre d’humour de répétition plait au plus jeune public. Les énigmes qui ponctuent le premier tome sont de difficultés assez variées pour pouvoir intéresser tous les ages et peuvent même être reprises par la suite. Les histoires sont bien moins passionnantes car il n’y a en fait jamais de véritables enquêtes, mais plus des saynètes à gags qui ne sont faites que pour amuser un jeune public pas trop difficile sur la qualité du scénario. Les dernières histoires du tome 1 sont même clairement dédiées aux 7-9 ans, et vont vite laisser les plus agés sur le carreau.
Le deuxième tome va beaucoup faire référence au jeu sur DS pour atteindre un sommum avec l’épisode « Le professeur Layton et le destin perdu » qui trouvera sa fin... dans le jeu vidéo ! Là, on est au niveau du pur vol et du spoiler car il est loin d’être évident que le jeune lecteur ait le jeu ou encore qu’il puisse le finir. C’est tout simplement de la pure pub qui ne devrait jamais trouver sa place dans un manga ou alors il faut clairement le présenter comme telle. J’avoue avoir failli jeter purement et simplement ce tome en découvrant la fourberie. Surtout que les histoires qui suivront sont simplement sans le moindre intérêt, continuant à faire des références aux divers jeux mais surtout en abaissant considérablement le niveau des énigmes qui deviennent simplistes.
Le dessin de Naoki Sakura est des plus basiques. Reprenant le design imposé avec logique par les créateurs des personnages, Level 5, les décors sont talement vides, les caricatures envahissantes et les incohrences à la pelle mais si, comme elle entrent parfois dans l’histoire, personne ne peut alors s’en plaindre. En tout cas, le style graphique de Naoki Sakura est épuré, plutôt fade et peu marquant.
Si l’animé était une réussite, l’adaptation en manga du « Professeur Layton » est très décevante et ne peut vraiment intéresser que le très jeune lectorat.
Le Professeur Layton et l’étrange enquête (T1 et 2)
Auteur : Naoki Sakura
Supervision : Level 5
Traducteur : Elodie Lepelletier
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Kids
Format : 112x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192(T1) et 164(T2) pages
Date de parution : 10 novembre 2011 et 18 janvier 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-221-2 ; 978-2-82030-275-5
Prix : 6,29 €
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