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Ratman (T1 et 2)
Inui Sekihiko
Kana

Shuto rêve de devenir un super-héros, surtout que depuis quelques temps, le nombre de super-humains a cru considérablement. Et chacun est rattaché à une grosse entreprise. Mais Shuto a un complexe à cause de sa petite taille. Alors quand un jour, en cherchant à sauver une de ses camarades de classe de kidnappeurs pourvus d’un masque de squelette, l’occasion se présente à lui, il n’hésite pas une seconde. Malheureusement, la montre lui permettant de posséder des super-pouvoirs l’a transformé en super-vilain : Ratman. Et comble de malheur, il a signé sans le savoir un contrat avec l’organisation criminel Jackal, dirigée par la soeur de la fameuse camarade de classe, qui n’était pas du tout prisonnière. C’est ainsi que Shuto est devenu un super-vilain contre sa volonté, mais il ne désespère pas de devenir finalement le super-héros de ses rêves.



Première mission

Comme première mission, Shuto doit récupérer la base de données concernant les super-héros inscrits à l’association des super-héros. Crea, la chef des Jackal, lui a laissé penser qu’il pourrait revoir son contrat en cas de réussite. Mais le président de l’association est aussi le père de Rio, une jeune fille qui ne laisse pas Shuto indifférent. Et quand on joue les monte-en-l’air, on en subit les conséquences et sous son apparence de Ratman, le jeune homme va passer comme le pire des criminels devant la jeune femme. Sans compter l’intervention de l’un des plus puissants super-héros : Ankaizer. Toutefois, Shuto va tomber de haut, car cet homme qu’il vénérait se révèle n’être uniquement intéressé que par l’argent que lui rapportent ses actions.

L’invitation

Si Ratman est devenu l’ennemi public numéro 1, Shuto parvient sans le vouloir à séduire la belle Rio. Et cette dernière l’invite à assister au célèbre Hero Award. Que le destin est ironique ! Car si jamais Rio découvrait son autre identité, elle romprait toute relation. Pourtant, Shuto tente de redorer l’image de Ratman en tentant d’intervenir comme un vrai super-héros. Mais il faut toujours que Rio se méprenne sur ses intentions et son classement comme super-vilain à arrêter à tout prix ne fait que s’accroître. Pauvre Shuto, pourtant il a du succès avec les femmes puisque même Mirea, la soeur de Crea, est tombée sous son charme. Shuto aurait vraiment tout pour être un garçon heureux... s’il n’y avait aussi son besoin de remettre les héros dans le droit chemin.

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Super vilain malgré lui

C’est avec sa série « Murder Princess » que Inui Sekihiro a connu la célébrité. « Ratman » est sa nouvelle série, commencée en 2007 dans le magazine Shonen Ace. Le mangaka s’attaque ici au personnage du super-héros et il ne sera pas tendre avec lui. Le ton du manga est plutôt humoristique, avec en particulier l’organisation Jackal dont les membres, les Jackys, passent plus de temps à faire les clowns qu’à faire le mal. Finalement, notre jeune héros, Shuto, aurait pu plus mal tomber car en devenant un super-vilain malgré lui, il va pouvoir fréquenter (affronter) ces super-héros qu’il vénère. Car c’est bien là l’effet comique sur lequel Inui Sekihiro va jouer et surjouer : la contradiction entre le statut de super-vilain de Ratman alors que Shuto va tout faire pour lui donner l’image d’un super-héros.

Et ce ne sera pas gagné car en jouant sur les quiproquos et les incompréhensions, le mangaka met son personnage dans des positions très embarrassantes, surtout face à la jeune femme qui ne le laisse pas indifférent : Rio. L’apparence de Ratman n’aide pas non plus. Le mangaka lui a donné le visage masqué d’un démon, ainsi qu’un costume qui rappelle l’homme en rouge de « Deadman Wonderland ». Une bonne partie des deux tomes se focalise sur l’opposition entre la volonté de Shuto et l’impression qu’il donne. N’étant qu’aux deux premiers tomes, tout cela passe bien dans le récit et génère l’humour attendu, le mangaka gardant un ton toujours léger, n’entrant jamais dans le drame, au sens Racinien du terme.

Mais derrière ce côté léger, la critique des super-héros nous fait inévitablement à celle que Warren Ellis a faite dans sa trilogie de comics, en particulier « No Hero ». Si le ton est très différent, le discours est très proche, avec des héros qui n’ont en fait aucun altruisme mais uniquement la recherche du gain et de la célébrité. Nous sommes loin de l’image que le shonen veut donner du héros défenseur de la justice. C’est même le super-vilain qui donne des leçons de morale à ceux sensés incarner la justice. L’épisode des Prisman Crystal est symbolique du message que tente de faire passer le mangaka. Et c’est assez efficace, ce qui prouve que peu importe le ton sur lequel l’auteur se base, si sa technique est bien maîtrisée et le scénario intéressant, le message passe alors comme une lettre à la poste.

Ces deux premiers tomes de « Ratman » s’avèrent originaux, intéressants et drôles. la qualité du dessin de Inui Seihiko est indubitable, avec des cases bien remplies, ne délaissant pas le décor et prenant soin à offrir des costumes de super-héros qui marquent ou qui font référence à des personnages culte du manga. Une grande réussite qui, on espère, saura perdurer.


Ratman (T1 et 2)
- Auteur : Inui Sekihiko
- Traducteur : Julien Delespaul
- Éditeur français : Kana
- Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Nombre de pages : 198(T1) et 196(T2) pages
- Date de parution : 27 avril 2012
- ISBN : 9782505014331 ; 9782505014348
- Prix : 6,85 €


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
29 avril 2012




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