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I am a Hero (T1 et 2)
Kengo Hanazawa
Big Kana

Non, Hideo Suzuki n’est pas un héros. C’est plutôt un mangaka raté, qui n’arrive pas à trouver un scénario qui tienne la route. Il parle à son ami imaginaire qui lui tient compagnie. Oh, il a une petite amie, elle aussi mangaka, mais qui passe son temps à lui vanter le talent de son ex-petit ami. De quoi mettre en rage Hideo... Une rage qu’il garde pour son ami imaginaire car arrivé chez le scénariste où il travaille comme assistant, il n’est que le mec bizarre qui fait des monologues interminables. Peu social, plutôt trouillard, il ne réagit pas quand un accident se passe devant ses yeux, et il n’esquisse pas le moindre geste quand le cadavre de la femme renversée part en courant. Non, il faut vraiment qu’il dise ses quatre vérités à Tetsuko avant que le monde ne tourne mal... Ce qu’il ne sait pas, c’est que le chaos a déjà commencé.



Pourquoi Hideo a-t-il pris son fusil pour aller voir Tetsuko ? En tout cas, c’est une très mauvaise surprise qui l’attend en arrivant chez la jeune femme. Non, elle n’est pas avec son amant, mais elle est devenue un monstre, une créature difforme qui tente toutes les contorsions pour le mordre et malheureusement, elle parvient à lui attraper la main. Heureusement, ayant perdu ses dents, la douleur est minime, mais Hideo se retrouve obligé d’abréger la vie de son amie. Est-ce la réalité ou est-ce un nouveau fantasme du mangaka raté ? Les habitants de la ville semblent être devenus fous et les mordeurs compulsifs pullulent dangereusement. Et Hideo ne parvient pas bien comprende ce qu’il se passe tout autour de lui. Qu’arrive-t-il à tous ces gens ? La police recommande de s’enfermer chez soi, mais Hideo préfère aller sur son lieu de travail. Là-bas, une nouvelle scène d’horreur l’y attend.

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Kengo Hanazawa est un jeune mangaka prometteur dont la première série, « Ressentiment », parue en 2004, reçut un Sense of Gender Award en 2005. « I am a Hero » est sa troisième série et il faut l’avouer, celle-ci est assez déroutante, et par conséquent des plus intéressantes.

Le déroulé de « I am Hero » fait un peu penser aux films catastrophes coréens qui passent un temps fou à installer le décor et présenter les personnages. C’est exactement le cas de cette série. Le tome 1 est totalement déroutant. Vous découvrez la vie sans le moindre intérêt de Hideo, un mangaka raté, qui n’a trouvé qu’un job d’assistant, et à la réputation de mec bizarre. Mais que dire de sa copine qui ne fait que vanter les mérites de son ex petit ami ! De quoi vous faire péter un plomb. Et tout est fait pour nous faire penser à une version manga du film « Chute Libre », avec Michael Douglas. Et c’est là tout le génie scénaristique de Kengo Hanazawa, il nous oriente sur des fausses pistes, nous faisant penser que Hideo est totalement fou et que voir marcher un zombie fait partie de sa folie. Et bien non, le cliffhanger du tome 1 a de quoi rendre bouche bée de nombreux lecteurs car nous passons du récit sociétal au film d’horreur.

Et pour être plus précis, au film de zombies sans la moindre transition. Alors que le rythme du tome 1 était plutôt lent, pour nous habituer au personnage d’Hideo, le tome 2 part à cent à l’heure. Hideo va devoir se battre pour sauver sa peau et à commencer par sa copine devenue une forme de mort vivant. On ne sait pas encore ce qui provoque cette transformation faisant plus penser aux créatures de « The Crazies » plutôt qu’aux zombies de Romero. D’ailleurs, le design des non morts n’est pas tout à fait celui des morts vivants classiques. Kengo Hanazawa semble vouloir un peu se démarquer des dessins trop prévisibles. Toutefois, il va garder vivace l’hypothèse que Hideo imagine tout ce qu’il se passe autour de lui. Cette sensation va peu à peu disparaître au fil du tome. La personnalité de notre anti-heros fait évidemment penser à « Shaun of the Dead » dans ses méthodes pour affronter les morts vivants.

Kengo Hanazawa cumule les références dans cette série totalement atypique. Son style graphique est aussi assez surprenante, très réaliste, avec des personnages réellement pourvus de gueule. Aucun n’est beau, tous sont banals pour ne pas dire quelconques, comme ceux des scénarios d’Hideo. Le mangaka joue sur ce côté « normal » des gens pour rendre d’autant plus surprenant le passage au mode survival horror. Mais c’est aussi ce qui fait l’originalité de cette série qui parait nous réserver encore bien des surprises.

Attention, « I am a Hero » est destiné à un public averti par certaines teneurs de discussions dans le tome 1 et par les scènes d’horreur du tome 2, mais cette série est incontestablement l’énorme réussite de ce mois.


I am a Hero (T1 et 2)
- Auteur : Kengo Hanazawa
- Traducteur : Pascale Simon
- Éditeur français : Kana
- Format : 127 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Nombre de pages : 248(T1) et 208(T2) pages
- Date de parution : 27 avril 2012
- ISBN : 9782505014409 ; 9782505014416
- Prix : 7,45 €


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
28 avril 2012




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