YOZONE : Suicide Island (T2) - (Cyberespace de l'imaginaire

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Suicide Island (T2)
Kouji Mori
Kaze Seinen

Le groupe de jeunes s’adapte peu à peu à la vie sur l’île. Les garçons pêchent durant les marées basses tandis que les filles récupèrent des fruits et préparent la nourriture. Ces jeunes qui ne voulaient plus de leur vie réapprennent sa valeur, son importance et sa fragilité. Car nos jeunes exilés involontaires vont aussi faire face à une première mort d’un de leurs camarades, suite à une blessure stupide lors d’une rixe. Cela les ramène aussi à la dure réalité qui est la leur. Leur survie ne tient qu’à un fil, celui du filet de pêche et l’hiver arrivant, ils risquent de se retrouver rapidement sans de quoi manger. Pour Sei, il est temps de prendre une grave décision.

Depuis quelques temps, Sei se fabrique un arc et des flèches. Finalement toutes ces lectures qu’il cumulait à la bibliothèque du lycée pourraient bien s’avérer cruciales, tout comme ce qu’il avait appris de son amie Eiko. Cette dernière était une adepte du club de tir à l’arc et malheureusement, amoureuse de son professeur. Contrairement à Sei, elle a réussi son suicide du premier coup, et l’âme en paix d’après son dernier message. Mais ce n’est pas le désespoir qui pousse Sei à s’armer. Non, il se sent prêt pour partir chasser le cerf dans la montagne. Sei sait que la chasse va devenir leur seule chance de survie et il faut qu’il teste son armement et ses capacités. Le voila donc parti sans dire au revoir, grimpant dans la montagne pour retrouver le chemin que prennnent les animaux pour s’abreuver. Mais notre jeune héros va découvrir que la chasse n’est pas un sport facile et toucher sa cible ne suffit pas toujours.

Ce deuxième tome de « Suicide Island » prend un tournant assez surprenant mais aussi passionnant. Alors que le premier tome semblait nous diriger vers un buddy trip, une histoire de groupe où l’amitié et resserrer les liens entre les personnages allaient être l’élément central du récit, Kouji Mori prend au contraire le chemin parfaitement inverse avec le départ de Sei pour une chasse solitaire dans la montagne. En fait, nous allons avoir un véritable cours de survie en milieu hostile par le mangaka. Les péripéties de Sei sont ponctuées de remarques pratiques nous expliquant ce qui lui arrive, les raisons de ses échecs ou de ses réussites, pourquoi certaines de ses idées sont bonnes, les autres mauvaises. On se croirait plus dans un roman de Jack London que dans un manga.

Ce voyage sera aussi un voyage initiatique pour notre héros mais à l’ancienne. Kouji Mori sort du schéma classique du maître qui enseigne à son disciple. Le mangaka revient à des notions ancestrales, plus vintage où ce sera par l’expérience et sa propre volonté que son héros va peu à peu murir. Sei va affronter ses démons, ceux du suicide, et devoir faire face à des peurs primaires. Il va s’interroger sur le prix d’une vie. Pas seulement la sienne, mais aussi celle de l’animal qu’il traque. Le garçon va se poser les questions existentielles de base, celle qui devrait diriger sa vie. Il va d’ailleurs avoir des remarques extrêmement matures sur sa condition, sur son passé. En peu de temps, il est devenu un véritable combattant dans le sens le plus pur du terme.

Ce tome 2 s’achève sur une rencontre imprévue et sur le début des révélations sur la raison d’être de cette île. A suivre avec beaucoup d’intérêt dans le tome 3.

Suicide Island (T2)
Auteur : Kouji Mori
Traducteur : Frédéric Malet
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 22 février 2012
Numéro ISBN : 978-2-82030-297-7
Prix : 7,69 €

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