Twixt : ecrire une histoire en commençant par la fin
Extrait du nouveau film de Francis Ford Coppola 11 avril 2011
Un extrait du film sur les techniques fantasmagoriques d’écriture selon Edgar Allan Poe : Et si la bonne façon d’écrire une histoire consistait à commencer par écrire la fin ?
Francis Ford Coppola et Edgar Allan Poe (Retranscription d’un entretien du 15 mars 2012)
Francis Ford Coppola le dit lui-même, Edgar Allan Poe et les films fantastiques de Roger Corman ont eu une très grande influence sur ses histoires. Edgar Allan Poe lui est d’ailleurs apparu en rêve, inspirant ainsi certaines scènes du film. C’est arrivé un soir où il avait bu du raki lors d’un voyage en Turquie, qu’il a fait un rêve particulièrement saisissant : « Ca s’est passé comme dans le film, au moment où il marche et rencontre la fille pour la première fois : elle lui demande de regarder ses dents, et le provoque en se faisant passer pour un vampire. Elle lui montre ensuite les enfants morts en train de sortir de leurs tombes, puis Edgar Allan Poe arrive. Intégrer Edgar Allan Poe à cette histoire n’était donc pas une idée à moi, il était déjà dans mon rêve. »
Francis Ford Coppola s’est pas la suite beaucoup intéressé à la biographie d’Edgar Allan Poe qu’il a trouvé très poignante : « Ses parents étaient acteurs mais il les sont morts très tôt. Il a ensuite été adopté par une très riche famille. Il avait une relation problématique avec son beau-père, mais a reçu une très bonne éducation en Angleterre. On peut appréhender l’étendue de sa culture et de son vocabulaire dans son œuvre littéraire. Lorsque sa mère adoptive est morte, son beau-père s’est remarié. Il s’est rapidement retrouvé à ne plus être le bienvenu à la maison familiale. Dans les années qui ont suivi, il a épousé sa cousine Virgina, alors âgée de quatorze ans. Elle était atteinte d’une maladie et s’est peu à peu éteinte pendant vingt ans. Il l’a regardée mourir. Il a essayé de gagner sa vie grâce à ses écrits, mais il était très pauvre, et n’avait pas suffisamment de moyens pour la faire soigner. Les protagonistes de ses nouvelles sont le reflet de cette tragédie. Ca m’a beaucoup touché et puis ai cessé d’y penser. Je pense que lorsque j’ai fait ce rêve à Istanbul, Poe est en quelque sorte revenu vers moi. »
