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Ombres du Styx (Les) (T1)
Dethan Isabelle
Éditions Delcourt

Leptis Magna est une cité indépendante, capitale de la province de Tripolitaine (Libye). Elle a vu naître Lucius Septime Sévère (145 -211), le premier empereur romain d’origine africain. En cette année 205, l’enquêteur Marcus Seius Denton, arrivé de la veille, est requis par Gaïus Publius, chef de la milice des commerçants. Le corps d’un troisième enfant vient d’être découvert, il a été retrouvé sur les marches du chalcidicum (ancêtre du centre commercial). Comme le précédent, il s’agit d’un jeune garçon de 11 ans, le corps enveloppé de bandelettes, à la façon des momies égyptiennes, le visage peint et le nom de la victime inscrit. Accompagné de Laénas et de Quintus, son esclave, Marcus devra résoudre ces meurtres, tout en essayant de préserver les débordements de certains pour se faire justice.



Déroulant les fils des indices, il se rend chez le père de la petite victime, afin de commencer ses investigations, laissant Quintus interroger le voisinage.

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Petite révision d’histoire. Pour mémoire, le Styx est, avec l’Achéron, l’un des fleuves les plus connus des Enfers de la mythologie grecque. Il est celui qui donne l’immortalité, celui dans lequel Thétis trempa son fils Achille en le tenant par le talon, la seule partie du corps qui le rendra vulnérable.
Il fut tué d’une flèche par Pâris, pendant la guerre de Troie. Ce fleuve entourait les Enfers et le séparait donc du monde terrestre, seul Charon, le nocher, pouvait faire passer sur sa barque (contre péage) les âmes défuntes.

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Déjà à l’origine de la série historico-policiére « Sur les terres d’Horus » ( huit volumes chez Delcourt) se situant en Égypte du temps de Ramsès II, nous voici plongés dans l’histoire antique romaine, avec la particularité qu’Isabelle Dethan situe l’action dans une province éloignée de Rome. Cet éloignement rend le pouvoir impérial plus difficile à exercer, car se heurtant aux édiles locaux. Sur un scénario accrocheur et palpitant, l’auteure nous convie à une plongée dans l’histoire, sous la forme d’un très bon polar incorporant des informations pédagogiques sur les mœurs et coutumes de l’époque. Une précision, on ne parle de « tueurs en série » qu’à partir de trois meurtres avec un intervalle de temps entre chaque. Souvent le « serial Killer » possède un mode opératoire et signe de manière identique ses crimes

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Les personnage ont de la profondeur et Isabelle Dethan joue habilement sur les relations entre les protagonistes, ne dévoilant que petit à petit les informations, laissant le lecteur se forger sa propre opinion. Chacun à sa part d’ombre et la proximité du tueur avec certaines de ses victimes ne fait qu’augmenter la tension. L’auteure en profite pour dénoncer ce que la colère des hommes peut engendrer comme haine aveugle (voir comme racisme) en trouvant comme exutoire un bouc émissaire (ici les pratiquants du culte d’Isis).
L’actualité récente lui donnant, encore, malheureusement raison. Le choix du cadre de l’ancienne Libye est-il voulu ou n’est-ce qu’un concours de circonstances ?

Le dessin et les couleurs conviennent parfaitement à l’époque. L’auteure possède un souci de précision et de rigueur quant aux meubles, bâtiments, vêtements ou décoration intérieur. L’immersion est totale, même la chaleur africaine transparait à travers les aquarelles.

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Très bon démarrage pour cette série prévue en trois tomes, le deuxième étant prévu mi 2012. La très bonne tenue de ce volume met la barre haute pour la suite. Un vrai plaisir de lecture, où la frustration d’attente et l’envie de lire la suite se mêlent.


(T1)Le maître de l’éternité
- Série : Les Ombres du Styx
- Scénario : Isabelle Dethan
- Dessin et couleurs : Isabelle Dethan
- Éditeur : Delcourt
- Collection : Histoire & Histoires
- Dépôt légal : 5 octobre 2011
- Format : 23x32 cm
- Pagination : 48 pages couleurs
- ISBN : 9782756025469
- Prix public : 13,50 €


©Isabelle Dethan/Éditions Delcourt



arjulu
15 mars 2012




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