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Doubleduck (T3)
Collectif Disney
Glénat

Donald Duck vit la vie de James Bond avec brio.
Des aventures inédites et très modernes mettant en scène un Donald revisité.



Après lecture du troisième tome des aventures de « Doubleduck », j’ai parcouru le net pour lire ce que les autres lecteurs en pensaient. J’ai eu la surprise de constater que c’est principalement aux USA que la nouvelle saga de Disney fait couler de l’encre virtuelle. Des passionnés de Donald débattent sur les forums. De nombreux lecteurs trouvent honteux que l’équipe de deux scénaristes et quatre dessinateurs soient italiens et non américains, d’autres parlent de dénaturation du personnage, des débats passionnés sur le fait que les aventures se déroulent le plus souvent en Europe et non aux USA. Même si certains lecteurs du Nouveau Monde aiment la nouvelle saga et la défendent, les adultes ne sont globalement pas enthousiastes.
En France en revanche, les avis sont homogènes et assez différents de nos amis américains : les histoires sont considérées comme sympathiques, surtout pour des pré-ados, mais pas très originales. Tous parlent d’un Donald Bond en référence à l’agent 007.

J’avoue qu’à la lecture de l’album, c’est exactement ce que j’ai pensé. Les aventures sont bien menées, les dessins sont agréables et le fond des histoires évoque clairement James Bond. Cependant, cela ne casse pas trois pattes à un canard (oui je sais, elle est facile…). C’est en effet plutôt destiné aux jeunes lecteurs et aurait pu être édité avec n’importe quel autre personnage principal, comme Mickey par exemple. Il ne s’agit en rien d’un bon vieux Donald Duck, mais d’un nouveau genre de récit d’aventures.

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Vous trouverez ici, trois nouvelles aventures pour l’agent Doubleduck.
Tout d’abord « Avant-première », Donald reprend du service, en tant qu’agent permanent pour l’Agence. Il doit cacher son statut à sa fiancée Daisy et à ses proches puis s’infiltrer au sein de l’orchestre de la Scala de Milan. Sa mission : protéger le chef d’orchestre, menacé d’enlèvement par l’organisation ennemie.

On découvre ainsi le principe de l’effacement de mémoire à la “Men in Black” qui permet à l’Agence d’éviter qu’un ancien agent ne divulgue des informations capitales. Un petit fond de politique, de l’espionnage, des gadgets et des rebondissements, tout est réuni pour plaire aux jeunes lecteurs. Y compris un langage plutôt familier auquel Donald ne nous avait pas habitué. Si certains s’offusqueront des expressions familières du genre « ça me soûle », j’ai, pour ma part, plutôt trouvé limite le personnage qui met des « K » partout, même si cela ne dure qu’une page... Destiné à un public de 8/12 ans, des expressions familières, mais pas grossières, ne me choquent absolument pas, même s’il s’agit de Donald Duck. Les dessins animés et séries TV regardées par ce même public en contiennent et cela va avec l’évolution du langage. Les auteurs ont sans doute voulu accrocher les jeunes lecteurs qui jugent parfois Donald et ses amis un peu désuets. A noter, que cette tendance à la modernité côté dialogue est plutôt concentrée au début de l’album. Le reste est plus classique.
Par contre, la BD étant un support écrit, des mots dénaturés avec des K partout à la façon SMS, surtout sans aucune explication du pourquoi du comment, c’est plutôt déroutant. Peut-être est-ce le côté psychorigide des adultes face au langage SMS, ou surtout le niveau catastrophique de l’orthographe des ados de nos jours, mais ont-ils besoin de cela pour avoir envie de lire une BD ? Et surtout, ont-ils besoin de cela pour leur niveau d’orthographe général ?

La deuxième histoire, « Souvenir de Paris », est, à mon goût, la plus plaisante de l’album. Donald doit voyager à Paris en compagnie de Daisy qui lui assure une bonne couverture de couple en ballade romantique. Sa mission : récupérer une clé virtuelle d’une importance capitale. Ici encore, des faux-semblant forts à propos et une histoire cohérente et bien menée. Protéger Daisy, fidèle à elle-même, un peu hystérique et très naïve, reste la mission principale de Donald.

La dernière histoire, « Totale destruction », est l’aventure la plus orientée espionnage. Donald doit de nouveau sauver le chef d’Orchestre qui retrouve la mémoire et devient donc une menace pour l’Agence. Au Caire, théâtre de cette histoire, les choses se compliquent sur fond de trahison et de vengeance. Cette histoire s’avère plus moderne que les deux autres.

Côté graphisme, beaucoup de couleurs vives, des traits tantôt dans la tradition Donald Duck à l’américaine, tantôt très modernes notamment pour les jeunes et jolies espionnes. L’intégrité du personnage Donald Duck est conservée, il est toujours sans culotte alors que la plupart des autres personnages sont habillés de manière plus classique.
Il utilise des gadgets hi-tech mais roule toujours dans sa petite voiture ronde et colorée…
L’album peut se lire sans avoir lu les deux précédents de la série. Il reste quelques questions en suspens qui peuvent aussi motiver pour lire les suites. Un tome 4 est annoncé prochainement. Saurons-nous qui est le big boss de l’Agence ?

Voilà, finalement, mon avis est très Français, la saga est sympathique, idéale pour les 8/12 ans, rien de révolutionnaire mais un petit vent de renouveau sur le personnage.


(T3) Doubleduck
- Scénario : Fausto Vitaliano et Marco Bosco
- Dessin : Giorgio Cavazzano, Sandro Zemolin, Vitale Mangiatordi et Francesco D’Ippolito
- Editeur : Glénat
- Collection : Histoires Longues
- Dépôt légal : 30 novembre 2011
- Format : 215 x 293 mm
- Pagination : 112 pages couleurs
- ISBN : 978-2-7234-8585-2
- Prix Public TTC France : 10,95 €


Illustrations © Cavazzano, Zemolin, Mangiatordi et D’Ippolito et Glénat (2011)



Allison & Julien
17 février 2012




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