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Sous l’entonnoir
Sibylline et Natacha Sicaud
Delcourt

Scénariste révélée par « Le trop grand vide d’Alphonse Tabouret » (Ankama Editions, 2010, avec Jérôme d’Aviau au dessin), Sibylline s’éloigne de la fantaisie candide accompagnant les tribulations d’un être imaginaire, pour faire dans l’autobiographie. Pour se centrer sur son vécu. Sur son réel envahi de fantasmes et d’obsessions. Sur des dérèglements psychiques qui lui ont valu un séjour à Sainte-Anne : le coeur de ce récit audacieux et risqué.



La vie est un roman, a-t-on coutume de dire. Une affirmation que l’accession de la figuration narrative à l’âge adulte permet depuis pas mal de temps de moduler comme suit : la vie est une bande dessinée. Soit une série d’arrêts sur images qui, reliées entre elles, constituent le kaléidoscope d’actions et de pensées révélatrices d’un être. Ce qu’a parfaitement compris la dessinatrice Natacha Sicaud, devant cette matière vivante que sa mise en page épurée contribue à organiser, même si la mise en ordre consiste à illustrer le désordre.

De ce point de vue, l’illustration de couverture, avec cette fragmentation presque tendre d’un visage anxieux, en dit déjà long sur le drame silencieux de tous ceux qui se retrouvent ainsi, cloîtrés en eux-mêmes en même temps qu’en un lieu où d’autres, comme eux, attendent de renouer avec ce qui se dit être la normalité.

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Longue attente indécise, où Sybilline a ressassé espoirs et regrets, et tenté posément de combler ce trop grand vide de l’existence, pour la paraphraser. Ce trop grand vide, ou ce trop plein, à en juger par les très mauvais rêves qui la hantaient enfant, et dont la prolifération, et dont la cause première n’auront pas été étrangères à la tentative de suicide qui l’a menée ici, à l’asile psychiatrique : hors de la société, quand elle voulait sortir du monde...

Autant de réflexions plus ou moins décousues dans le vide de sa chambre ou devant un médecin, ou devant l’écran absurde d’une télévision. Autant de tranches de vie recluse que l’album illustre et retranscrit par brèves séquences aux titres révélateurs : Souvenirs, Cauchemar, Tentative, Réveil, Les autres, Visites, Emissions, Médicament...

Et ainsi de suite, jusqu’à l’ultime tableau, intitulé Lundi , qui correspond à la sortie d’ici, afin de se rendre de nouveau là : dans cette vie extérieure dont on avait voulu s’extraire. L’autre sortie, comme dit si bien Sibylline...


Sous l’entonnoir
- Scénario : Sibylline
- Dessins et couleurs : Natacha Sicaud
- Editions : Delcourt
- Collection : Mirages
- Dépôt légal : 19 octobre 2011
- Pagination : 144 pages couleurs
- Format : 20 x 26 cm
- Numéro ISBN : 978-2-7560-2459-2
- Prix public : 17,50 €


Illustrations © Delcourt et les auteurs (2011)



Alain Dartevelle
10 février 2012




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