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Guerre des Mondes (La)
Film américain de Steven Spielberg (2004)
6 juillet 2005


Genre : Science-Fiction
Durée : 1h57


Avec la participation de : Tom Cruise (Ray Ferrier), Dakota Fanning (Rachel), Miranda Otto (Mary Ann), Justin Chatwin (Robbie), Tim Robbins (Harlan Ogilvy), etc,.

Ray Ferrier (Tom Cruise), grutier sur les docks et père divorcé à la vie privée bien bancale, vient tout juste de récupérer ses deux enfants pour une petite semaine lorsque d’étranges et gigantesques orages magnétiques se déclenchent à la surface du globe. En quelques minutes, le chaos règne sur la Terre entière. Plus d’électricité, voitures en panne, réseaux téléphoniques en rade, le tableau est cataclysmique. C’est le moment que choisissent d’étranges machines en forme de tripodes pour émerger des entrailles de la Terre en carbonisant tout sur leur passage.
Ray Ferrier prend ses enfants et fuit ces scènes d’horreur en tentant d’échapper à l’extermination qui s’annonce.

Adaptation du mythique roman fondateur de la Science-Fiction moderne de H. G. Wells et remake annoncé du classique de Byron Haskin (1953), Steven Spielberg livre une version contrastée et surprenante de « La Guerre des Mondes ».
Exit le thème central martien d’origine, seules deux allusions y font références. Une “à l’ancienne” dans le prologue du film, une autre plus directe dans une très anxiogène scène de vampirisme agricole où les tripodes sucent le sang des humains pour en asperger les champs et fertiliser la pousse d’étranges plantes rouges.
Peut-on contester ce choix ? Pas vraiment. Mars, on connaît plutôt bien aujourd’hui, il n’y a rien et s’attarder sur ce point aurait été un rien bébête.
Exit aussi la gestion politico-militariste de cette crise. Nulle émission TV ou radio, aucun homme politique ou général du Pentagone ne vient perturber le déroulement du récit. Quant aux scientifiques, n’en parlons même pas, Steven Spielberg a décidé de faire la grande impasse sur tout ce petit monde. Évitant le piège commercial et grosse ficelle à la « Independance Days », le réalisateur livre un film quasi intimiste, en forme d’hommage au thème des envahisseurs.
Seul le destin d’une famille décomposée et en fuite éclairera la narration d’effets assez terrifiants pour le spectateur. Si les plans larges révèlent un monde à l’abandon (ruines et cadavres par milliers, scènes de panique, etc,.), les gros plans servent à planter le décor et l’ambiance d’un huis clos assez étouffant.
Si dans sa vie privée, Tom Cruise semble avoir choisi la même période pour pêter les plombs qu’un Ministre de l’Intérieur hexagonal - explications des apprentis astrologues bienvenues -, il faut reconnaître à l’acteur aux amours théologiques douteuses (l’église de Scientologie), un réel grand talent d’interprète. Rien à dire sur son jeu au cordeau dans ce film.
Par contre, on regrette plus la sous-utilisation de la petite et talentueuse Dakota Fanning (sa fille, Rachel) dans une caricature de gamine hurleuse et hystérique et la relative absence de présence de Justin Chatwin (son fils, Robbie) transformé en icône d’adolescent énervé -pléonasme. La belle et diaphane Miranda Otto (Mary Ann Ferrier) tire par contre son épingle du jeu en deux courtes scènes où la caméra ne voit qu’elle. Tim Robbins (Ogilvy), en survivant particulièrement azimuté, marque d’une belle empreinte la désormais fameuse scène de la cave qui est le plus gros clin d’œil de cette version moderne de « La Guerre des Mondes » -du quasiment plan pour plan par moment- au film de 1953.

Côté effets spéciaux, ça le fait ! Les tripodes sont parfaits, les scènes de désolation et de batailles impressionnantes et les envahisseurs crédibles et malsains à souhait. Ce « mix » d’effets “à l’ancienne” (maquettes et compagnie) et de technologie bien contemporaine (3D et images de synthèse) forme un couple parfait.

Plus intéressant et surprenant que prévu, « La Guerre des Mondes » lorgne quand même vers tout un paquet d’obsessions typiquement Spielbergiennes. Si les aliens sont méchants et renvoient ET à ses comptines enfantines, il n’en reste pas moins que le réalisateur a choisi de livrer un film très noir qui n’est pas sans rappeler d’autres grands massacres plus récents. La froide, méthodique et presque industrielle extermination de l’humanité n’est pas sans ressusciter les pages les plus noires de notre histoire. Quant au traitement à suspense de l’intrigue qui nous rappelle les meilleures idées du « Signs » de Night Shyamalan, son coté inéluctable rappellera irrémédiablement au lecteur de SF le « Génocide » -roman majeur- de Thomas Dish.

En fait, plus qu’un film de genre, voici une œuvre qui en dit beaucoup plus sur son réalisateur qu’on n’aurait souhaité l’espérer au départ. Ah, oui ! J’avais oublié de vous le dire, il s’agit aussi d’un excellent film, certes stressant mais respectueux du mythe et distrayant à l’extrême.
Il faut croire que ce bon vieux H. G. Wells avait eu le talent d’écrire un roman qui n’attire pas la médiocrité. De l’adaptation radiophonique d’Orson Welles, à la première version cinéma de Byron Haskin et jusqu’au film de Steven Spielberg, survit cet étrange sentiment de terreur, ce doux plaisir de savoir que rien n’est vrai mais que l’on y croit quand même.
Vous l’aurez compris, on a beaucoup aimé « La Guerre des Mondes ».


Stéphane Pons

Si, déjà, Orson Welles, et son canular radiophonique, puis Byron Haskin, et son film oscarisé pour ses effets spéciaux en 1953, avaient déjà fait la renommé de ce roman fondateur de la science fiction moderne, Steven Spielberg, associé à David Koepp (scénariste émérite et réalisateur de « Hypnose » et « Fenêtre secrète »), revisite le texte original pour livrer une version rythmée, spectaculaire et résolument sombre.

Mars n’étant plus, de nos jours, la source d’une potentielle invasion, ils imaginent les créatures extraterrestres en sommeil végétatif dans le sous-sol terrestre depuis des siècles. Un savant postulat, que les puristes pourront trouver douteux, mais qui leur permet de réveiller la menace au moyen d’une tempête electro-magnétique aussi providentielle (enfin, ça dépend pour qui) qu’inexpliquée. Coupures d’électricité, réseaux téléphoniques HS, véhicules immobilisés, c’est une planète totalement paralysée que foulent les terrifiantes machines aliens surgies des entrailles de la Terre. Au cœur de la tourmente, Ray Ferrier (Tom Cruise), grutier sur les docks et père divorcé à la vie privée bancale, embarque ses deux enfants dans une fuite incertaine pour échapper aux désintégrateurs des tripodes exterminateurs.

Bien loin des gentils petits gris de « Rencontre du 3ème type » ou « E.T. », Steven laisse au placard sa panoplie Spielbergienne pour transcender l’œuvre de HG. Wells au moyen des techniques, mais aussi des considérations, du 3ème millénaire. Si le parti pris de présenter le point de vue d’anonymes membres d’une même famille (même si la cellule familiale est une constante chez Spielberg) n’est pas sans rappeler « Signs », avatar inavoué de « La guerre des mondes », le nouveau film du réalisateur de « Minority Report » n’enlise pas son propos dans un maniérisme mystico-intimiste prétentieux façon Night « God » Shyamalan, mais s’évertue au contraire à illustrer l’horreur de l’apocalypse annoncée. Car c’est bien au génocide de la race humaine que les protagonistes sont confrontés, Spielberg jouant de « La Guerre des Mondes » comme une métaphore expiatoire de ses démons personnels liés à l’extermination des juifs par les Nazis durant la seconde mondiale.

Un film aux allures de film catastrophe particulièrement effrayant qui permet une fois de plus à Tom Cruise (également producteur du film) de s’offrir un rôle à sa démesure. Dommage, néanmoins, que la fabuleuse Dakota Fanning (« Taken »), cette gamine capable de chiper la lumière à Sean Penn (« Sam, mon nom est Sam »), Denzel Washington (« Man on Fire ») ou Robert de Niro (« Trouble Jeu »), ne soit ici utilisée que pour servir de faire valoir à l’acteur producteur scientologue mégalo. Mais, ne gâchons pas notre plaisir, cette nouvelle guerre des mondes est un sacré bon film, véritable hommage au bouquin et au film de Haskin, dont il serait vraiment coupable de se priver.


Bruno Paul

EN SAVOIR PLUS SUR LA GUERRE DES MONDES AVEC LA YOZONE

CINÉ
LA GUERRE DES MONDES version Spielberg

Sans oublier la version de Byron Haskin :
LA GUERRE DES MONDES de 1953

Et quelques petits dossiers Ciné pour les puristes :

Le grand Oeuvre de Jean-Pierre Fontana, des débuts du cinéma à nos jours !!!!
UNE FILMOGRAPHIE DES FILMS MARTIENS DEPUIS L’ORIGINE DU CINÉMA (et de la TV)

Et si vous n’êtes pas encore persuadé de tout savoir :
RÉTRO SUR LA GUERRE DES MONDES

DVD
LA GUERRE DES MONDES de Byron Haskin, une réédition Paramount avec restauration numérique de qualité.

Mais n’oublions pas que tout vient d’un livre !!!!

LITTÉRATURE
La Littérature de SF s’est intéressée à Mars et aux Martiens depuis très longtemps. Bien débuter sur le sujet grâce à la Yozone
LA GUERRE DES MONDES ET DES LIVRES

Et un petit retour sur un livre hommage à La « Guerre des Mondes » et à « La Machine à Explorer le Temps » de H. G. Wells par un autre grand écrivain anglais : Christopher Priest
LA MACHINE A EXPLORER L’ESPACE

Bonne lecture à tous !

FICHE TECHNIQUE
Titre original : War of the Worlds
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : David Koepp

Producteurs : Steven Spielberg, Kathleen Kennedy, Paula Wagner, Colin Wilson

Décors : Rick Carter
Photographie : Janusz Kaminski
Effets visuels : Dennis Murren
Effets ILM : Randy M. Dutra
Costumes : Joanna Johnston
Musique : John Williams
Montage : Michael Kahn

Production : Amblin Entertainment/cruise/Wagner, Paramount Pictures, DreamWorks Pictures
Distribution : United International Pictures (France)
Publicité : Agence Lumière (Paris)
Presse : Michèle Abitbol-Lasry & Séverine Lajarrige (Paris)

SITE INTERNET
http://www.waroftheworlds.com (anglais)
UIP France (Français)

Photos copyright Paramount-DreamWorks. Nous aurions été enchantés de vous montrer quelques photos des tripodes et de quelques scènes chocs malheureusement, nous n’en avons pas eu à notre disposition pour le moment...


Bruno Paul
Stéphane Pons
3 juillet 2005



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