Genre : animation
Durée : 1h31
Avec les voix de Masami Nagasawa (Umi Matsuzaki), Junichi Okada (Shun Kazama), Keiko Takeshita (Hana Matsuzaki), Yuriko Ishida (Miki Hokuto), Rumi Hiiragi (Sachiko Hirokôji), Jun Fubuki (Yoshiko Matsuzaki), Takashi Naito (Yoshio Onodera), Teruyuki Kagawa (Tokumaru rijichô)
En cette année 1963, le Japon s’apprête pour recevoir les jeux olympiques et la folie de rénovation du pays touche même la ville de Yokohama. Quand les élèves du lycée découvrent que leur foyer sera détruit pour être remplacé par une construction neuve, la révolte gronde. A la tête des indignés, Shun, un fils de marin charismatique et séduisant, et Umi. La jeune fille vit en haut d’une colline dans la pension de sa grand-mère, sa mère étant partie enseigner aux Etats-Unis et son père mort durant la guerre de Corée. Les deux jeunes vont pousser leurs camarades à rénover eux-mêmes l’ancien foyer et lui redonner son lustre d’antan. Mais une photo du père d’Umi va bouleverser la relation des deux jeunes.
Je n’aurai pas la présomption de vous présenter Goro Miyazaki, réalisateur de génie qui suit avec autant de succès les pas de son encore plus célèbre père, Hayao Miyazaki. Sa première oeuvre, « Les Contes de Terremer », prouva à tous qu’il marchait dignement sur les pas de son père. Mais avec « La Colline aux Coquelicots », il va aussi se démarquer du style d’Hayao en nous offrant un deuxième film ancré dans la réalité, sans ce côté fantastique et onirique qui est l’image de marque trop facilement associé au nom Miyazaki. A noter que le scénario, co-écrit par Hayao Miyazaki, est tiré du manga éponyme de Tetsurō Sayama et Chizuru Takahashi dont les éditions Delcourt publieront le premier tome en janvier 2012, pour la sortie du film.
Et si le thème change, une chose demeure et c’est certainement le plus important : la magie. Oui, en nous racontant la vie de deux enfants se battant pour sauver le vieux foyer de leur lycée tout en devant faire face à des secrets familiaux, Goro Miyazaki parvient non seulement à faire partager avec son public les émotions de ses personnages mais aussi à créer une nouvelle forme de magie.
Nous voici donc entraînés dans le Japon de 1963, alors que Tokyo doit recevoir les Jeux Olympiques en 1964. Sorti de l’occupation américaine (car tel sera ressenti pour beaucoup de nippons la présence de l’armée alliée durant l’après guerre), le Japon veut montrer une image moderne au reste du monde et commence à raser les restes du passé. C’est là que Goro Miyazaki commence à nous surprendre, car ce ne sont pas les anciens qui vont se battre pour sauver le foyer du lycée de Yokohama mais bien les lycéens eux-mêmes, refusant de voir ce témoignage de leur histoire disparaître pour une mauvaise raison. Nous allons vibrer avec eux dans leur labeur pour redonner sa gloire d’antan à ce bâtiment délabré.
Mais bien sûr, un génie comme Goro Miyazaki ne s’arrête pas là, il va aussi développer une autre histoire humaine très forte : celle de la recherche de leur personnalité de deux enfants qui vont se découvrir un possible lien de parenté. Comme souvent chez son père, Goro va nous décrire une famille matriarcale, celle d’Umi, avec cette pension ne comportant presque que des femmes, et la grand-mère, respectée comme la sagesse incarnée. Goro aborde aussi la triste réalité des orphelins de guerre sans le moindre poncif et sans jouer des violons, bien au contraire. Il nous montre deux enfants très forts qui vont tout faire pour connaitre la vérité sur leurs parents. Evidemment, ce sera l’occasion de scènes très fortes émotionnellement parlant.
Les studios Ghibli, c’est une renommée internationale pour la qualité de ses animations. Et « La Colline aux Coquelicots » est un petit chef-oeuvre visuel. Soyons clair, je suis un véritable adepte des décors en 2D peints quand ce sont des oeuvres d’arts comme l’année dernière avec « Arrietty, le petit monde des chapardeurs » et aujourd’hui « La Colline aux Coquelicots ». Chaque plan est quasiment une tableau digne des plus grands peintres. Prenez le temps d’admirer le travail sur ces décors qui s’intègrent parfaitement aux mouvements des personnages et des objets s’animant par leur emploi. Pas besoin d’une multitude d’effets spéciaux par ordinateur. Savourez ces paysages qui démontrent que le dessin traditionnel à encore de longues et belles années devant lui alors que la 3D démontre déjà les limites de son utilisation.
Enfin, un élément important de cet animé est le chant. Non, « La Colline aux Coquelicots » n’est pas une comédie musicale, mais chaque instant fort du film sera marqué par une chanson, qui semble fait pour cet instant et qui aide à la création de cette magie dont je vous parlais. Je ne pense pas que beaucoup connaîtront ces chants très beaux et magnifiquement interprétés, mais ils ne pourront vous laisser insensibles.
Quoi dire de plus sinon que « La Colline aux Coquelicots » est une oeuvre magistrale, émouvante mais aussi envoûtante. Et dire que ce n’est que le deuxième long métrage de Goro Miyazaki, qui a décidément bien fait de revenir sur sa décision de ne pas suivre les pas de son père.
FICHE TECHNIQUE
Réalisateur : Goro Miyazaki
Scénariste : Hayao Miyazaki, Keiko Niwa
D’après l’oeuvre de : Tetsurō Sayama, Chizuru Takahashi
Producteur : Toshio Suzuki, Tetsurō Sayama, Chizuru Takahashi
Producteur exécutif : Koji Hoshino
Directeur de l’animation : Akihiko Yamashita, Katsuya Kondo
Interprète (chansons du film) : Aoi Teshima, Kyu Sakamoto
Directeur de la photographie : Atsushi Okui
Compositeur : Satoshi Takebe
Responsable des effets sonores : Koji Kasamatsu
Animateur : Hiroyuki Aoyama, Shigeru Fujita
Enregistreur de bruitages : Eriko Kimura
Production : Le Studio Ghibli, Nippon Television Network Corporation (NTV), Dentsu, Hakuhodo DY Media Partners, Walt Disney Company, Mitsubishi Corporation, Toho Company Ltd., KDDI Corporation
Distributeur France (Sorti en salle) : The Walt Disney Company France
Attaché de presse : Myriam Bruguière, Olivier Guigues, Thomas Percy, Wendy Chemla, Zvi David Fajol
LIEN(S) YOZONE
=> Extrait : la séquence d’ouverture
=> La bande annonce (vost)
=> L’interview de Goro Miyazaki
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