Rain est mort, le coeur arraché par l’ange. C’est la dernière vision de Machika et malgré sa promesse, il ne l’a pas rejointe à la frontière. Alors pour la jeune femme, il ne reste qu’une chose à faire : partir pour la capitale et forcer la compagnie Calvaria à lui rendre l’homme qu’elle aime. Mais là-bas, Yuca a pris le pouvoir, propulsé par celle qui croit être sa mère à la tête du projet concernant les anges. Toutefois, le garçon n’a que faire de ces créatures et surtout de ces humains sans la moindre importance. Non, la seule personne qui l’intéresse, c’est Rain. Et il n’allait pas le laisser mourir bêtement alors qu’il voit en lui le seul compagnon pour sa vie éternelle. Mais avant cela, Rain doit avoir perdu toute humanité, tout sentiment et ainsi comprendre sa grande oeuvre.
Kaori Ozaki a choisi de nous surprendre en ne faisant pas lanciner son lecteur concernant le duel tant attendu entre Yuca et Rain. Maintenant que nous connaissons tout de son passé et que son présent est des plus clairs, la mangaka va imposer la confrontation entre les deux ennemis sans plus attendre, à peine sorti du ventre de sa mère pourrait-on dire. Surprenant car la série comportant 11 tomes, on pouvait s’attendre à voir s’affronter Rain et Yuca au mieux au tome 9. Mais non, la mangaka a une autre vision, plus sombre, de son récit. Et le tome 4 de « Immortal Rain » va prendre une tournure dramatique assez impressionnante, ne laissant rapidement aucune chance de survie à Rain. Son final est réellement d’une grande force émotionnelle, avec cette image de l’ange tenant le coeur de Rain dans la main.
Après un tel choc, trouver un début pour le tome 5 n’a certainement pas été évident pour Kaori Ozaki. Le lecteur est sceptique sur la feinte qu’elle va utiliser pour faire renaître à la vie son héros, mais il n’est pas imaginable d’avoir plus de la moitié de la série sans Rain. Toutefois, encore faut-il être assez fin pour ne pas sembler parachuter une résurrection sortie du chapeau. La mangaka va d’abord continuer à cultiver son atmosphère sinistre, avec une Machiku assez déprimée, voire limite suicidaire quand elle décide d’affronter un ange. Et la langaka va rapidement nous révéler la raison profonde qui pousse Yuca à garder Rain avec lui. Caprice d’enfant gâté, ou d’un dieu égoïste ? Kaori Ozaki commence à faire éprouver à son personnage des sentiments tels que la solitude, la jalousie. Car son souhait de tuer Machiku se rapproche fortement de l’enfant jaloux que son meilleur ami puisse avoir d’autres amis que lui.
Kaori Ozaki nous ravit encore une fois par la qualité de ses dessins qui font parfaitement transparaître les émotions de ses personnages et la sonalité de certaines scènes. Le tome 4 est d’ailleurs riche en pleines pages ou en planches sans le moindre dialogue, où tout passe par des regards, des attitudes. C’est un travail important réalisé par la mangaka, qui revient à un découpage plus classique avec son tome 5 qui, par sa construction, se veut aussi plus bavard.
« Immortal Rain » a réussi la performance de créer des surprises dans son scénario, menant le lecteur sur des voies parfois obscures, comme celle de la folie de Sharem et de Yuca.
Immortal Rain (T4 et 5)
Auteur : Kaori Ozaki
Traducteur : Julien Pouly
Éditeur français : Doki-Doki
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192(T4) et 208(T5) pages par tome
Date de parution : 24 août et 12 octobre 2011
Numéro ISBN : 978-2-8189-0747-4 ; 978-2-8189-0718-4
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Immortal Rain (T1)
Immortal Rain (T2 et 3)
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