La chute des Nura
Que se passe-t-il donc au sein du clan ? Alors que les seigneurs yokai assujettis aux Nura sont bien obligés d’accepter le choix de leur commandant et la décision du jeune Rikuo, les membres du clan se font attaquer les uns après les autres, et tout semble montrer qu’une tornade a dévasté les lieux. Des ennemis profiteraient donc de cet instant de pseudo faiblesse pour s’en prendre aux différents groupes de yokai ayant juré fidélité aux Nura. Mais leur plan ne s’arrête pas là, car ces yokai venus de Shikoku vont s’attaquer directement à la tête, car quoi de plus efficace pour tuer un serpent que de lui couper la tête.
Les 7 pélerins
L’agression contre Nurarihyon a échoué, mais le vieux yokai ne compte pas en rester là et part mener sa propre enquête, ce qui va semer encore plus le trouble chez les siens, convaincus qu’il a été tué. Heureusement, Rikuo va se montrer digne du rang qu’il a accepté d’assumer. Toutefois, Tamazuki, le meneur des 88 démons de Shikoku, s’est rallié les 7 pélerins, des yokai aux pouvoirs dévatateurs. Et leur première mission sera de saper l’autorité des Nura à la base, en tuant les dieux protecteurs qui leur apportent leur soutien. Et c’est un étrange créature, mortelle une fois qu’elle vous a agrippés par la manche, qui va se faire un plaisir de commencer l’écatombe...
La série prend sa véritable envolée
A la fin du tome 2 de « Nura, le seigneur des Yokai », j’étais assez sceptique et très indécis sur ce qu’il fallait vraiment penser de la série. Déçu par le premier tome, agréablement surpris par le deuxième, l’orientation que prendrait le troisième volume était donc cruciale. Et pour mon grand soulagement et tout l’intérêt de la série, Hiroshi Shiibashi a choisi de suivre la ligne directrice ébauchée dans son tome 2. Le ton sera donc plus sombre, plus mature par l’attitude des ennemis du clan dont le pouvoir et la perversion ne vont cesser de croire dans les deux volumes. Les personnages de Tamazuki et d’Inugami vont être le symbole de ce virement pris par la série.
L’épisode avec Sodemogi donne vraiment le ton général, avec ce yokai vous tuant une fois vous avoir attrapé par la manche, si vous ne lui en donner pas une à manger. Il est assez intéressant de voir la palette assez hallucinante de créatures aux pouvoirs plus ou moins rocambolesques qui peuplent la démonologie japonaise. Et ceux-ci ont maintenant le temps d’être développés et d’être mieux connus par les jeunes occidentaux, peu habitués à voir ce genre de monstres. Est-ce une preuve de grande imagination ou d’un gros problème psy de nos cousin nippons ? Peu importe car cela nous offre d’excellents moments de lecture.
Le dernier point que je soulèverai est évidemment le choix pris par Hiroshi Shiibashi de ne pas tergiverser plus longtemps sur la position de Rikuo : il sera l’héritier de son grand-père, que cela soit dit ! Merci sincèrement de nous éviter les insupportables atermoiements du héros, qui est malheureusement la panacée des mangas. Cela rend bien plus intéressant ses rapports avec ses camarades humains ainsi que les autres yokai. C’est aussi une plus grande source scénaristique, que ce soit l’épisode avec Kana dans le tome 3 ou l’affrontement clôturant le tome 4.
« Nura, le seigneur des Yokai » est véritablement lancé, avec un bon suspense et une histoire pouvant intéresser un large lectorat. A suivre de très près.
Nura, le seigneur des Yokai (T3 et 4)
Auteur : Hiroshi Shiibashi
Traducteur : Olivier Huet
Éditeur français : Kana
Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192(T3) et 208(T4) pages
Date de parution : 1er avril et 1er juillet 2011
Numéro ISBN : 9782505011606 ; 9782505011774
Prix : 6,75 €
A lire sur la Yozone :
Nura, le seigneur des Yokai (T1 et 2)
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