Terajima est une loque, un parasite pour la société. Pourtant Ide a toujours cherché à aider son ancien ami d’enfance. Tout comme Terajima, Ide est un réinséré, son passé de yakuza lui collant à la peau et lui ayant coûté son mariage. Mais pour son ami, c’est un meurtre qui le poursuit, certes par accident, mais sa condamnation restera gravée dans son casier... et lui doit une exécution pour vengeance. Tombé au fond du goufre, Ide va pourtant continuer à donner une chance de rédemption à son ami, en lui fournissant une exécutrice pour le protéger. Bon, Iwao n’est pas la meilleure, avec en plus un sérieux problème d’alcool. Toutefois, c’est une pro et elle organise la protection comme telle. Malheureusement, en face, elle se retrouve devant l’équipe de Kano, surnommé le « tueur de fantôme ». L’affrontement sera serré et, comme toujours, le plan d’Iwao va totalement capoter.
Ces deux tomes de « Freesia » n’ont pas, comme seul point commun, de nous raconter l’exécution de Terajima (qui continuera d’ailleurs dans le tome 8), mais ils nous montrent surtout l’évolution de Kano à travers les autres. Dans le tome 6, c’est sa relation avec sa petite amie qui prend un virage à 180 degrés. Jiro Matsumoto nous montre réellement une nouvelle facette de Keiko, semblant regretter son attitude et vouloir reprendre sur de nouvelles bases sa relation avec Kano. Et il faudra qu’elle se fasse violer devant ses yeux pour qu’il commence, de son côté, à réagir. A sa décharge, elle prenait plaisir depuis le premier tome à se faire sauter par son amant devant lui. Keiko chercherait-elle une forme de rédemption ? Le mangaka va, en tout cas, tout faire pour que son lecteur change radicalement d’avis sur son personnage, sans que l’on sache réellement où il veut aller avec elle.
L’affaire de l’exécution de Terajima rentre dans cette même logique de rédemption. En tout cas, pour les deux principaux impliqués : Terajima lui-même, qui réalise à quel point il est seul et qu’il a méprisé les deux seuls amis qu’il avait, et Ide, qui cherche toujours à faire oublier son triste passé de yakuza. Cette affaire est vraiment intéressante car, tout d’abord, elle introduit de nouveaux personnages, parfaitement mis en avant par Jiro Matsumoto et surtout avec une véritable épaisseur, un passé tracé rapidement mais qui nous donne tous les éléments nécessaires à la bonne compréhension de cette mission. C’est là un des grands talents de ce mangaka : cette capacité de nous donner énormément d’informations, en peu de pages et en évitant, dans la majorité des cas, l’utilisation trop facile des flash-back.
Le personnage de la nouvelle exécutrice Iwao est réellement un nouveau plus à la série. Celle-ci entre dans la catégorie des femmes « qui en ont », un peu comme les héroines de « Black Lagoon ». Oui, il y a beaucoup de Revy dans cette Iwao, entre l’amour des flingues, de la bouteille et une certaine irrévérence par rapport aux valeurs soit-disant établies. Il sera très intéressant de voir si Jiro Matsumoto compte en faire un nouveau personnage récurrent ou bien simplement une nouvelle victime de Kano. En tout cas, les potentiels scénaristiques d’Iwao sont vraiment très importants.
Voici donc deux tomes de « Freesia » qui démontrent encore une fois la richesse de cette série, sa complexité aussi par ses personnages très forts et totalement atypiques. Un petit bijou, pour public averti.
Freesia (T6 et 7)
Auteur : Jiro Matsumoto
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208 pages
Date de parution : 19 mai et 11 août 2011
Numéro ISBN : 978-2-82030-124-6 ; 978-2-82030-179-6
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Freesia (T1)
Freesia (T2)
Freesia (T3)
Freesia (T4 et 5)
FREESIA © 2003 Jiro Matsumoto / Shogakukan Inc.
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