Le monde n’est plus que ruines mais un simple tremblement de terre n’a pu être à l’origine de ce cataclisme. Toutefois, des préoccupations bien plus terre-à-terre s’imposent au petit équipage. Tout d’abord, l’hélicoptère est à court de carburant et trouver du kérozène devient une urgence. Ensuite, Teru est mal en point, avec une fièvre persistante peu rassurante. Ako sait qu’elle peut compter sur l’appui du pilote mais avoir rejoint la côte ne rassure en rien car la falaise semble totalement érodée par non seulement le tremblement de terre mais aussi un raz-de-marée. Et bientôt, le sol commence de nouveau à s’effriter. Le groupe n’a d’autres choix que de mettre le cap sur la presqu’île d’Izu, la terre la plus proche, mais c’est une côte inondée qui leur fait face. Ce sera en catastrophe que l’hélicoptère finira par se poser dans un village dont une étrange femme semble être la seule survivante.
Ce tome 5 de « Dragon Head » va nous permettre de revenir sur les événements qui ont provoqué l’effondrement du tunnel sur nos héros et surtout créé un univers lunaire en lieu et place du Japon. Toutefois, Minetaro Mochizuki ne va pas vraimement apporter d’explications mais plutôt nous offrir des témoignagnes de ceux qui ont vécu en direct la catastrophe. Celui des militaires n’apporte pas grand chose, restant sur un tremblement de terre, explication officielle mais peu concluante car n’expliquant en rien cette pluie de poussières. Celui de la femme d’Izu est bien plus intéressant car elle va laisser entendre qu’un phénomène inexpliqué a précédé cette espèce de fin du monde. Nous aurons évidemment l’inévitable tsunami, avouons-le, magistralement mis en images par le mangaka.
Mais passées les spéculations, car ce ne sont encore et toujours que cela, nous allons avoir une nouvelle démonstration par l’auteur que l’homme est par nature malsain. Le mangaka est sans complaisance avec ses contemporains, transformant de simples villageois en véritables psychopathes. Nous sommes loin d’une contagion, façon « Crossed », mais le résultat est impressionnant, entre les scènes de pillage couplées à de la violence gratuite, est-il donc possible que l’homme ne soit pas capable de savoir raison garder quand son monde s’écroule ? A travers le capitaine, c’est une vision hyper pessimiste de l’humanité que nous offre Minetaro Mochizuki, une vision que l’on pourrait qualifié de « buronsonnienne » car elle a été incarnée dans la série « Hokuto no Ken » par Buronson et Tetsuo Hara. C’est donc une vision très « années 80 » dans le manga, où le monde n’a décidément aucune chance de s’en tirer vu que l’homme est incapable de respecter l’humanité.
Ce pessimisme est très fort dans ce tome 5 qui décrit un Japon ravagé, comme puni par les dieux et des hommes retournés à l’age de pierre. Malheureusement, cela n’arrange pas les affaires d’Ako, de nouveau dans une très sale position à la fin de ce tome.
Dragon Head (T5)
Auteur : Minetaro Mochizuki
Traducteur : Hiroshi Takahashi
Éditeur français : Pika
Collection : Graphic
Format : 150 x 210 - sens de lecture original
Pagination : 240 pages noires
Date de parution : 24 août 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0517-9
Prix : 10,50 €
A lire sur la Yozone :
Dragon Head (T1 et 2)
Dragon Head (T3)
Dragon Head (T4)
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