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Enma (T1 et 2)
Nonoyamasaki et Kei Tsuchiya
Dark Kana

Avec les guerres et les assassinats gratuits, l’Enfer est submergé par les morts à juger. Pour arrêter ce flot, le roi Enma, un des dix rois des Enfers, a envoyé sur terre la fille des Enfers, Enma. Celle-ci doit empêcher ceux devant provoquer un grand nombre de morts de sévir. La punition pour ceux qui ne tiennent pas compte de ses avertissements est de voir leur squelette retiré de leur corps. Toutefois, dans sa grande clémence, le roi a accepté que resterait dans le corps du condamné autant d’os que de personnes l’aimant. Mais les cibles d’Enma n’ont pas beaucoup de chance de ce côté.



Enma n’est pas vraiment une démone, elle est en fait qu’une simple feuille de papier à qui a été accordé le droit de prendre forme humaine. Elle est envoyée de par le monde et les époques pour mettre fin à des guerres, des meurtres gratuits afin de libérer la salle d’attente du tribunal des Enfers. Peu importe qui est sa proie : un seigneur Japonais, le terrible Jack l’éventreur ou simplement un gamin porteur d’une maladie extrêmement contagieuse, elle doit punir ceux qui ne tiennent pas compte de ses avertissements. Car Enma va toujours leur laisser une chance de ne pas commettre le meurtre de trop. Malheureusement, la nature humaine est bien compliquée et la pauvre Enma n’arrive vraiment pas à les comprendre.

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Difficile de ne pas faire un lien entre « Enma » et « La Fille des Enfers » de Miyuki Eto et Jigoku Shojo Project. La logique et la mise en scène possèdent une base identique : une envoyée des Enfers vient punir certains humains pour leurs crimes. Et surtout, les deux portent exactement le même nom : Enma. En fait, Enma est réellement le nom Japonais de Yanluowang, dieu chinois et bouddhiste, juge et gardien des Enfers. Il n’est donc pas étonnant qu’il fasse des émules sur papier. Mais si Enma Ai ne chasse qu’à notre époque, l’autre Enma va voyager dans le temps et dans tous les pays du monde : nous allons suivre la condamnation d’un seigneur féodal Japonais, de Jack l’Eventreur, d’une princesse égyptienne ou encore d’un jeune indou.

Si la structure des histoires est toujours la même, l’intérêt est bien dans l’origine de la folie meurtrière des proies d’Enma et aussi sur le nombre de personne l’aimant car, théoriquement, certains pourraient être sauvés s’ils étaient aimés. Bon, un squelette humain contient 206 os donc ce n’est pas gagné pour échapper à la malédiction, mais cela reste possible. L’intérêt de ces histoires est le côté réaliste des situations dans lesquelles se retrouve Enma et aussi de l’analyse des penchants humains vers la destructions mais aussi l’amour.

Graphiquement, Nonoyamasaki possède un trait sûr, qui met bien en valeur les personnages et leurs expressions. Nonoyamasaki a beaucoup travaillé sur les costumes de ses personnages. Je ne dis pas que c’est parfait, n’exagérons rien, mais on sent le plaisir pris dans ces illustrations. A noter aussi des décors qui savent être bien présents quand le besoin s’en fait sentir.

Donc, oui, le thème de base de « Enma » n’est pas original mais sa déclinaison l’est bien plus et peut s’ouvrir à un grand nombre de possibilités.


Enma (T1 et 2)
- Scénario : Kei Tsuchiya
- Dessin : Nonoyamasaki
- Traducteur  : Guillaume Abadie
- Éditeur français : Kana
- Format : 115 x 175 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 23 septembre 2011
- Prix : 6,75 €
- Numéro ISBN : 9782505012269 ; 9782505012276


© Edition Kana - Tous droits réservés



Frédéric Leray
23 septembre 2011




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