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Saba, Ange de la Mort
Moira Young
Gallimard Jeunesse, Grand Format Littérature, traduit de l’Anglais (Angleterre), post-apocalyptique, 348 pages, septembre 2011, 18 €.

Saba vit dans un monde où les Destructeurs ont tout réduit en cendres, laissant des vestiges de leur civilisation perdue un peu partout. Mais ce qui compte, c’est de survivre. Avec son père, son frère jumeau Lugh et sa petite sœur Emmi qu’elle ne supporte plus.

Tout bascule le jour où son père est tué et son frère enlevé parce qu’il possède quelque chose de particulier. Ce dont Saba se fiche éperdument. Ce qu’elle veut, c’est retrouver son frère adoré.

Mais sa quête sera semée d’embûches qui l’obligeront à lutter pour sa vie…et celle des autres…



Monde post-apocalyptique : le décor est rapidement et habilement planté.
On a même l’impression au départ de se trouver dans une fantasy décalée, sans vraiment pouvoir poser de bornes temporelles. Ce qui en soi n’est pas grave, l’auteure nous gratifiant de découvertes des vestiges du monde d’avant par les yeux de Saba tout au long de son périple.

Car c’est par les yeux de l’héroïne au cœur dur que l’on suit cette histoire. Un récit à la première personne auquel les lecteurs sont désormais habitués mais qui présente tout de même une particularité : il n’existe ni tirets, ni guillemets de dialogues. On revient souvent à la ligne, les dialogues sont des lignes comme les autres mais leur ton est très vite identifiable. Cette écriture est au début un peu étrange à accepter puis, le talent de l’auteure aidant, on se prend au jeu et on dessine soi-même la structure dans sa tête. Et que vive l’aventure !

L’aventure y est d’ailleurs assez classique finalement, se calquant parfaitement sur la structure du conte bien connue de tous. Une jeune fille qui perd son père, son foyer et qui doit absolument retrouver son frère enlevé. Sur son chemin, elle se fait capturer et devient un chien enragé, une combattante sans pitié que l’on surnomme l’Ange de la Mort. Après avoir acquis ce « pouvoir » particulier, elle reprend la route et rencontre des amis, des ennemis, jusqu’à affronter le Big Boss. Et tout cela en se posant des questions permanentes sur le bienfondé de sa quête, sur son comportement vis-à-vis des autres, en particulier de sa petite sœur, sur la vie en général, et sur l’amour bien sûr.

Que serait la vie et l’aventure héroïque dans un livre pour adolescent sans cet amour naissant, ces frissons interrogeant tout son corps, ces questionnements quant à l’attitude à adopter face à ces sentiments dérangeants ?

Moira Young joue habilement sur tous les terrains, faisant naviguer le lecteur entre action et passion, entre tristesse et joie, entre Charybde et Scylla. Tout cela avec une écriture dynamique, très directe, parfois étrange pour des mots d’adolescente illettrée, mais qui touche profondément et qui donne envie d’accompagner Saba au fil des pages.

Et dans le deuxième tome (sur 3) à venir, « Chemins de poussière ».


Titre : Saba, Ange de la Mort (Blood Red Road, 2011)
Auteur : Moira Young
Couverture : Aaron Goodman
Traduction de l’Anglais (Angleterre) : Laetitia Devaux
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Collection : Grand Format Littérature
Pages : 348
Format (en cm) : 15,5 x 22,5 x 2,8
Dépôt légal : septembre 2011
ISBN : 978-2070696697
Prix : 18 €



Michael Espinosa
14 septembre 2011


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