Rinne serait-il vraiment maudit ? En tout cas, avec un petit coup de pousse du démon Masato, Jumonji s’est retrouvé à deux doigts de le faire réellement, et accessoirement condamner son âme au feu éternel des enfers. Mais finalement, ce n’est rien comparé à ce que leur a préparé Kain, un scribe de la mort et surtout principal créancier de Rinne. En fait, Kain veut se venger du père de notre héros qui a ruiné sa mère, et il compte utiliser Rinne pour accéder à la Damashigami Company. Si Rinne ne le mène pas au siège de la société de son père, Kain vendra aux enchères non seulement sa veste de l’au-delà mais surtout sa flamme de vie, le condamnant à mort. N’est-ce pas un peu excessif pour une dette que sa mère a générée de son plein gré ?
Ah, pauvre Rinne ! Notre héros fait réellement pitié dans ces deux tomes. Tout d’abord, ce seront des peines de coeur qui vont ravager son quotidien. Et tout mettre sur le dos de la pauvre Ageha est un peu exagéré. Certes, Rumiko Takahashi nous la présente comme une sympathique idiote, totalement incapable d’assumer le rôle de shinigami, qui devait être à l’origine celui de sa soeur aînée. Comme à son habitude avec ses héros, Rumiko Takahashi pollue leur quotidien avec moult quiproquos et incompréhensions. Ajoutez le fait qu’ils sont incapables de se parler ouvertement et vous imaginez dans quelles galères la mangaka prend un malin plaisir à les embarquer.
Par la suite, elle va s’acharner sur son héros. Entre une malédiction et la revanche disproportionnée du scribe de la mort Kain, Rinne s’en sort vivant par miracle. En tout cas, la mangaka lui attribue un nombre incroyable d’ennemis qui s’en prennent souvent à lui plus par défaut de ne pouvoir s’attaquer à son paternel. Rumiko joue, parfois à l’excès, avec ce conflit générationnel, toujours avec beaucoup d’humour, même si on éprouve parfois une certaine lassitude à ne pas avoir de surprises sur les conclusions des aventures. Car au final, hormis nous offrir une palette très variée de personnages, certes sympathiques, la mangaka ne semble pas avancer d’un millimètre dans cette histoire, qui par manque de quêtes ou d’objectifs, commence un peu à ronronner.
« Rinne » reste un très bon divertissement grâce au talent de Rumiko Takahashi mais pèche foncièrement par manque de fil rouge.
Rinne (T5 et 6)
Auteur : Rumiko Takahashi
Traducteur : Vincent Zouzoulkovsky
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen Up !
Format : 112 x 170, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 192 pages
Date de parution : 17 mars et 16 juin 2011
Numéro ISBN : 978-2-82030-016-4 ; 978-2-82030-140-6
Prix : 6,95 €
A lire sur la Yozone :
Rinne (T1 et 2)
Rinne (T3 et 4)
KYOUKAI NO RINNE©2009 Rumiko Takahashi/Shogakukan Inc.
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