Dans cette Angleterre où règnent les infectés, il n’est plus question de faire confiance à qui que ce soit. Entre les militaires qui les tirent comme des lapins et les survivants plus pervers que les zombies, Clint et Selena reprennent leur route vers Londres, toujours accompagnés par un Derrick en meilleure santé et un petit nouveau : Douglas, le garçon qu’ils ont sauvé contraints et forcés. Mais ce qu’ignore Selena, c’est qu’elle possède un ennemi mortel au sein de l’armée, quelqu’un qui rêve de lui faire la peau. Et les actions de l’armée américaine dans la land anglaise sont loin d’être conformes à la convention de Genève. Notre groupe de survivants va découvrir que les expériences menées sur site sont loin d’aboutir à un vaccin, bien au contraire...
La vision que nous offre Michael Alan Nelson de cette Angleterre ravagée par ce mystérieux virus transformant les victimes en zombies est d’un pessimisme démoralisant. Il nous avait déjà préparés avec le premier tome à sa vision de la réaction de l’armée américaine face au problème. Il va en rajouter une couche, surtout dans le troisième volume. Cette fois, il montre les militaires et les scientifiques comme les pires salauds que le monde ait générés. Sans parler des mercenaires, mais eux ont, au moins, l’excuse du fric. Et bien sûr, la théorie du complot va battre son plein dans ce tome. Rien de bien nouveau sous le soleil et c’est même un peu trop convenu. Toutefois, avec ce mystérieux officier voulant la peau de Selena, Michael Alan Nelson génère un petit suspense intéressant.
S’il n’est pas tendre avec les militaires, le scénariste ne l’est pas plus avec les britanniques. Ou disons plutôt avec l’espèce humaine car sa démonstration pourrait fonctionner un peu partout dans le monde occidental. Kate est l’illustration du dicton : « la fin justifie les moyens ». Elle ne pense, en fait, qu’à sa survie et celle des siens, les autres peuvent bien crever s’ils ne lui sont pas utiles. Et la façon dont elle traite Derrick montre plus son manque d’humanité que le contraire. Selena en deviendrait même sympathique car finalement, malgré de nombreux ronchonnements, jamais elle n’abandonnera Derrick à son triste sort... En tout cas, de sa propre initiative.
La grande variation d’un tome à l’autre va venir du dessin. Tout d’abord, le tome 2 est marqué par une baisse notable de la qualité des planches, plus sommaires, moins bien détaillés. La colorisation informatique n’arrange rien dans ce cas de figure, et ce tome 2 va vite devenir le moins bon du lot. Le tome 3 sera marqué, pour sa part, par des parties bien distinctes avec l’arrivée de deux nouveaux dessinateurs aux styles qui vont vraiment trancher avec celui de Declan Shalvey. Malheureusement, le style pur comics, dans le plus péjoratif du terme, d’Alejandro Aragon est certainement le moins bon de tous, avec des personnages aux traits qui se déforment sans raison et qui gâchent la fin de ce pourtant si bon troisième tome.
« 28 Jours Plus Tard » est une série qui pourrait faire taire les mauvaises langues qui la traitent de sous « Walking Dead », car, même si elle est loin du chef d’oeuvre de Kirkman et Adlard, elle s’en sort plutôt bien.
(T2) Clint
(T3) Derrick
Série : 28 Jours Plus Tard
Scénario : Michael Alan Nelson
Dessin : Declan Shalvey, Marek Oleksicki(T2), Leonardo Manco(T3), Alejandro Aragon (T3)
Couleur : Nick Filardi, Alfred Rockfeller(T3), William Farmer(T3)
Traduction : Jérôme Wicky
Éditeur : Delcourt
Collection : Contrebande
Dépôt légal : 6 octobre 2010 et 6 avril 2011
Format : 173x264 mm
Pagination : 96 pages couleurs
Numéro ISBN : 978-2-7560-2354-0 ; 978-2-7560-2501-8
Prix public : 12,90 €
A lire sur la Yozone :
28 Jours Plus Tard (T1) Selena
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