Alors qu’il faisait une course en moto avec ses amis, Kazunari et Sanae, Haru est intercepté par une troupe de pseudo militaires qui semblent bien décidés à l’abattre. Et, sans l’intervention de ce mystérieux homme armé d’un sabre, cela aurait certainement été le cas. Mais sa vie va basculer quand ce dernier lui confie une épée. A peine Haru l’a-t-il touchée que la silhouette d’une jeune femme semble s’échapper de la lame. Cette épée est en fait une des armes de Bouddha. Toutefois, Haru ne va découvrir le véritable secret de ce katana qu’une fois s’être échappé de la fusillade. Il n’est en effet pas courant de s’endormir avec une épée à ses côtés pour se réveiller avec une charmante demoiselle qui se dit être la princesse Mana...
Le style pur du shonen est, à la base, la baston, mais trouver un bon manga de baston qui sorte un peu de l’ordinaire n’est pas très courant. « X Blade » est le genre d’exception qui confirme la règle. Tatsuhiko Ida connait bien les règles de ce genre de manga, ayant obtenu le prix d’excellence lors de la 14e édition du Prix Jeune Talent Chiba Tetsuya en 1986. C’est donc avec un scénario parfaitement ficelé qu’il sort en 2006 « X Blade ». Il va mélanger beaucoup d’éléments qui sont du pain béni pour les amateurs de shonen baston : des armes légendaires, des combattants pourvus de pouvoirs surhumains et une quête de puissance.
Mais ce serait trop simple de s’arrêter là. Le mangaka ajoute plusieurs éléments qui vont faire l’originalité de sa série. Tout d’abord un peu de mysticisme et de magie. Certes, les lames créées à partir d’êtres humains ne sont pas une grande nouveauté, les petites génies de CLAMP ne s’y étant pas trompées en utilisant cet artifice dans la série culte « X ». Plus récemment, nous avons aussi des lames démoniaques avec « The Sacred Blacksmith ». Mais pour accroître un peu le mystère, le scénariste va ajouter un brin de religieux avec les références à Bouddha. Toutefois, la véritable originalité vient surtout de ce mystérieux cataclysme qui a ravagé Tokyo et dont l’origine demeure inconnue. Bon, la mode est beaucoup au retour de la peur inconditionnelle des Japonais, avec cette épée de Damoclès qui plane au-dessus de leurs têtes, mais le mélange de tous ces éléments génère, pour le moment, une série vraiment intéressante et hyper speed.
Car l’action ne va pas arrêter pendant 220 pages. Et le dessin très efficace de Satoshi Shiki y est pour beaucoup. Avec un récit allant à 100 à l’heure et très violent, il faut un dessin qui soit capable de le suivre et le transcender. Shiki a ce style de graphisme sous la pointe de son crayon, et le rendu est époustouflant, aussi bien par la vitesse qu’il parvient à imprimer tout en nous offrant de grandes cases de qualité, que par des personnages aux traits très variés et expressifs à souhait. Avec une histoire fantastique, le dessinateur peut aussi se lâcher sans se poser des questions et cela fait du bien d’avoir un bon bourrinage soutenu par un scénario qui sait maintenir son lecteur en haleine.
Beaucoup de questions pour peu de réponses dans ce premier tome, qui parvient à poser un grand nombre de personnages tout en donnant une idée plutôt bonne de l’intrigue dans laquelle s’est fourré notre pauvre Haru.
A suivre en septembre dans le deuxième tome.
X Blade (T1)
Scénario : Tatsuhiko Ida
Dessin : Satoshi Shiki
Traducteur : Vincent Zouzoulkovsky
Éditeur français : Pika
Collection : Shonen
Format : 130 x 180 - sens de lecture original
Pagination : 224 pages n&b + 8 pages couleurs
Date de parution : 1er juillet 2011
Numéro IBSN : 978-2-8116-0510-0
Prix : 6,95 €
© Edition Pika - Tous droits réservés
