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Monster High, Tome 1
Lisi Harrison
Castelmore, traduit de l’anglais (États-Unis), Fantastique monstrueux, 316 pages, février 2011, 12,90€

Et si les monstres étaient réels ?
Et si ils avaient des enfants et que ces enfants allaient tous à la même école, mais incognito ?
Quand des vampires, des momies, des loups-garous, des sirènes ou des monstres créés de toutes pièces se fondent dans la communauté lycéenne, cela peut donner quelque chose de très drôle.



Vous n’avez pas pu passer à côté : depuis le début de l’année des publicités défilent sur nos écrans pour des poupées : Cléo de Nil, Draculaura, Frankie Stein…
Bien avant la sortie du livre chez les libraires, le marketing (et Mattel) avait déjà œuvré avec les poupées à l’effigie des enfants terribles de nos monstres préférés.
Car sous la couverture à mi-chemin entre rock chic et lolita gothique (on appréciera la tête de mort en strass blanc ornée d’un petit nœud rose), c’est bien de cela qu’il s’agit.

Ayant vécu de tout temps en parfaite harmonie avec les « normies » (entendez par là, les non-monstres »), les RADs (Résistants à l’Apparence Dominante –sic-) ont été obligés de se cacher après la vague des films d’horreur les mettant en scène. Réfugiés à Salem (pas celui des sorcières mais Salem dans l’Oregon), ils ont créé une communauté soudée, mais discrète ; vivant en apparence selon les codes « normies ».

Le récit de ce premier tome met en scène deux personnages clés : il y a Mélodie, une normie, mouton noir d’une famille californienne focalisée sur l’apparence. Asthmatique, elle est à l’origine du déménagement des siens. Moins portée sur l’esthétique que le reste de sa famille, elle regrette amèrement la rhinoplastie savamment imposée par ses parents, et qui a tant modifié sa vie sociale, ce qu’elle prend pour une trahison de sa personnalité.

Et dans une maison voisine, se trouve Frankie Stein. Du même âge que Mélodie, Frankie se trouve belle, elle aime la mode et le luxe. Fière de son apparence, elle a hâte de sortir au grand jour pour aller au lycée.
Car Frankie n’a jamais mis les pieds dehors. Si son apparence et son intellect sont ceux d’une adolescente de 15 ans, elle n’a été conçue que 15 jours auparavant. Et elle a déjà hâte de montrer au monde ses superbes boulons cervicaux, ses sutures et sa magnifique peau couleur menthe à l’eau.
Car Frankie est la petite fille de Frankenstein et c’est avec beaucoup de difficultés, d’amertume et de rancœur qu’elle va comprendre l’adage : « Pour vivre heureux, vivons cachés ».

« Monster High » est un récit de plus faisant l’apologie de la différence et de l’acceptation de soi et des autres, des thèmes qui mettent forcément dans le mille quand on parle aux adolescents.
Alors que souvent, dans ce genre de récit, une seule personnalité sort du lot, le lecteur a ici affaire à une foule d’individus ayant chacun leur spécificité, ce qui pourrait être très intéressant si on n’obtenait, au final, qu’une sorte de Beverly Hills en crocs, fourrure et écailles.

Le récit est très lent, les personnages stéréotypés ne laissent pas de place à de possibles rebondissements. Et là où des conversations pétillantes auraient pu sauver un peu les meubles, on ne trouve…rien. Les dialogues sont exempts d’ironie, pas vraiment drôles et seuls les Glitterati tirent leur épingle du jeu, même si ils commencent le récit en tant que souris pour le finir transformés en rats…
La joie de vivre entourés de scientifiques fous !

Lisi Harrison écume sommairement les légendes, urbaines ou non. Et même le nom que se donnent les monstres est finalement assez pathétique et décalé. Ils sont nés monstres, en quoi sont-ils résistants ?

C’est dommage car le principe de base du roman aurait pu donner lieu à quelque chose de drôle et de très original.
Le tome 2, « Radicalement Votre », est attendu cet été. Mais si vous ne pouvez pas attendre, vous avez toujours la possibilité de jouer avec les poupées, ou bien d’aller visionner le dessin animé, puisque le roman a donné naissance à une minisérie en dessin animé visible, entre autre, sur le site officiel Monster High ; vous avez aussi un clip vidéo, qui laisse apercevoir ce que pourrait être la comédie musicale. Car, oui, Mattel fait les choses en grand et l’adaptation en musique est déjà prévue !


Titre : Monster High (Monster High , 2010)
Série : Monster High (Monster High ), tome 1
Auteur : Lisi Harrison
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Paola Appelius
Couverture : Ben Mautner – Mattel, Inc.
Éditeur : Castelmore
Site Internet : Monster High (site éditeur)
Pages : 316
Format (en cm) : 14,3 x 21 x 2,4
Dépôt légal : février 2011
ISBN : 978-2-36231-011-9
Prix : 12,90 €



Emmanuelle Mounier
12 juillet 2011


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