« Chroniques Sauvages » est un one-shot soigné et intéressant dont l’intrigue prend le temps de se poser et ne se conclut pas à la va-vite. Évidemment, des questions demeurent à la fin sur le devenir des personnages, mais c’est ici davantage positif que frustrant.

Le contexte de l’histoire se base sur les mythes amérindiens et sort un peu des sentiers battus, offrant une bonne bouffée de neuf. De plus, l’auteur a habilement confronté ces légendes à d’autres qui nous sont plus familières afin d’enrichir son récit. Poétique, tant dans son histoire que dans son dessin, il joue aussi sur le choc des cultures et sur le colonialisme. Un léger bémol : le rôle des européens est assez caricatural. Le personnage qui les représente est méchant, fermé et de mauvaise foi. Cependant, ce n’est qu’un détail de l’intrigue sur lequel on passe rapidement pour ne garder en tête que le meilleur.

Le dessin, habile et original, habille très bien le récit et contribue à lui donner son caractère. Dans la préface, Loisel avoue avoir cru que l’auteur réalisait sa colorisation traditionnellement (gouache ou acrylique) et a été bluffé en se rendant compte qu’elle était numérique. François Lapierre joue en effet avec des textures et une palette de couleurs qui donnent un rendu chaleureux et évitent l’écueil d’un aspect trop lisse.

Auteur, dessinateur et coloriste, François Lapierre maîtrise tous les rôles et a réussi à composer un album d’un bon niveau, agréable et divertissant.

Chroniques Sauvages
 Scénario, dessin et couleur : François Lapierre
 Éditeur : Glénat
 Collection : Québec
 Dépôt légal : 5 janvier 2011
 Format : 24x32 cm
 Pagination : 56 pages couleur
 ISBN : 9782923621043
 Prix public : 13,50 €

Illustrations © François Lapierre et Les Éditions Glénat Québec inc. (2011)