A cette époque, l’Egypte est divisée par la guerre opposant deux frères, Seti l’héritier légitime du trône et Amenmesse son demi-frère. Ce dernier a dû se replier dans le Sud, mais il s’est fait un allié puissant en Khadis, le sorcier dirigeant le culte des Dagues de Koush. Avec l’arrivée d’Hercule, Seti pense avoir trouvé des mercenaires capables de défendre sa reine, mais surtout capables de mener ses troupes à la victoire. Car le pharaon n’a plus confiance en personne dans son entourage, sans compter la crainte des pouvoirs magiques de Khadis qui effraient ses guerriers. Pour Hercule, la situation n’est guère enviable. Il ne peut assouvir sa soif de combat en restant garde du corps de la reine, mais bientôt, le départ des troupes d’Amenmesse pour le Nord va lui donner l’occasion de faire couler le sang.
Steve Moore revient pour une deuxième saga du demi-dieu Hercule. Après les massacres de Thrace, son héros pouvait espérer un peu de repos, mais l’Egypte va s’avérer tout aussi instable. Mais en perdant le personnage de Tydée, Moore n’avait plus le psychopathe de base nécessaire à son groupe. Et finalement, ce sera Hercule qui jouera ce rôle. Il faut dire que la mythologie grecque le présente souvent comme quelqu’un de très irascible et qui peut vite devenir très violent. La raison sera incarnée par Autolycos. Le voleur prend une autre épaisseur avec son nouveau profil de guide des héros grecs dans cette mystérieuse Egpyte.
La vision que Moore nous donne de Seti II n’est pas très flatteuse, même s’il ne joue peut-être pas assez sur le côté divin du pharaon. Il présente les égyptiens comme des êtres imbus de leur civilisation, traitant les autres nations comme des races inférieures. Les jeux de pouvoirs au sein de la cour du pharaon sont bien rendus et Moore parvient à faire passer quelques petits messages. Par contre, on est quelque peu déçu par le personnage de Khadis. Alors que, pendant tout le tome, Moore nous le présente comme un magicien très puissant et un ennemi digne de ce nom pour Hercule, il ne fera pas long feu face au demi-dieu et sera même ridiculement vaincu. C’est certainement la grosse déception de cette histoire.
Nouvelle saga et nouvelle équipe de dessinateurs et de coloristes. Si l’ambiance demeure et le style de dessin se voulant très réaliste jusqu’à la colorisation, la qualité du dessin du trio Cris Bolson, Manuel & Leonardo Silva ne parvient pas à égaler celle de Admira Wijaya. Attention, ils sont très agréables au regard mais il est aussi impossible de ne pas faire la comparaison. Peut-être la colorisaiton moins en finesse que celle de Sixth Creation et Imaginary Friends Studios joue aussi en sa défaveur.
Si cette seconde saga d’Hercule est un cran en dessous de la première, elle reste une histoire de bonne qualité qui veut sortir de l’aspect trop cartoon de certains comics pour revenir à une vision presque cinématographique de la BD.
Hercule, les Dagues de Koush
Scénario : Steve Moore
Dessin : Cris Bolson, Manuel & Leonardo Silva
Couleurs : Doug Sirois, Cliff Cramp & Steve Firchow
Illustration de page de titre : Jim Steranko
Traduction : Edmond Tourriol
Éditeur : Milady
Collection : Graphics
Dépôt légal : 18 février 2011
Pagination : 160 pages couleurs
Prix public : 12,90 €
Numéro ISBN : 9782811204754
© Edition Milady - Tous droits réservés